Loïc Meillard en leader
6 janvier 2024 dans l'arène du Chuenisbärgli, Loïc Meillard est prêt à se glisser derrière l'intouchable Marco Odermatt lors du géant d'Adelboden. Sauf que le Valaisan d'origine neuchâteloise perd un ski. "Je suis tombé très bas ce jour-là. Tous mes espoirs se sont envolés en une fraction de seconde", raconte Meillard dans le documentaire de SRF “Der Ski-Zirkus”.
Ce n'est pas la première fois que Meillard connaît pareille mésaventure. Déjà à Sölden, sa fixation développée en collaboration avec Rossignol avait lâché. "On perd sa confiance en deux courses et il en faut dix pour la retrouver, explique-t-il. Cela demande beaucoup de travail et de temps. Mais il faut tirer un trait et regarder vers l'avant." Une année s'est écoulée depuis la mésaventure bernoise. La confiance est revenue et les problèmes de matériel appartiennent au passé.
Le Valais plutôt que Bormio
Seulement dès le début de la saison, nouveau coup dur. Encore à Sölden. Cette fois-ci, ce n'est pas le matériel qui coince, mais le corps. Pas en course, mais à l'échauffement. Il reçoit un coup et ressent de telles douleurs dans le dos qu'il doit renoncer à prendre le départ du géant autrichien.
Des examens révèlent une déchirure dans l'enveloppe du disque intervertébral. Meillard doit doser l'entraînement, chercher l'équilibre entre compétition et régénération. Il serre les dents. C'est ce qu'il fait juste avant Noël lors du slalom d'Alta Badia, où, après une 2e manche extrêmement solide, la joie de réaliser un nouveau meilleur temps est moins grande que la douleur dans le dos.
Meillard choisit alors de faire l'impasse sur les courses de vitesse à Bormio. Une décision extrêmement difficile à prendre pour lui, car en plus de potentiels points en Coupe du monde, la piste Stelvio accueillera également les JO l'année prochaine. Pas de lutte avec Marco Odermatt en Super-G, Meillard s'offre quelques jours de repos chez lui, à Hérémence.
"En slalom, beaucoup de choses se passent dans la tête"
"La pause après Noël m'a fait du bien", dit-il. Nous sommes jeudi soir et il est assis, le dos droit comme un i dans l'hôtel de l'équipe de Suisse à Adelboden. Moins de 24 heures plus tôt, il a pris la 2e place du slalom de Madonna. Un 4e podium en 5 courses cette saison et une constance sans précédent au milieu des piquets, où la moindre erreur peut être synonyme d'élimination.
"Il a toujours été rapide et fort, explique Matteo Joris, entraîneur en chef du slalom chez Swiss-Ski. Mais en slalom, beaucoup de choses se passent dans la tête. Ce qui a certainement aidé Loïc, c'est son premier bon résultat à Levi, où il est parti sans attente ni pression."
Samedi, Meillard prendra le départ en tant que leader de la discipline. "Porter le dossard rouge à la maison, c'est vraiment génial. Je me réjouis de ce week-end", s'enthousiasme-t-il. Dimanche, il sera également au départ du géant le plus difficile de l'hiver et mettra son dos à l'épreuve, mais le Valaisan trouvera une solution.
ats/bur
Du groupe de géant à celui du slalom
Il y a 2 ans, Meillard a changé de groupe d'entraînement. Il a quitté celui d'Helmut Krug avec Marco Odermatt pour rejoindre les slalomeurs. Certains y ont vu une fuite face au patron du ski mondial, auquel Meillard aimerait tenir tête au niveau du général de la Coupe du monde. Meillard se défend: "J'étais le seul du groupe d'entraînement à faire du slalom et j'avais toujours besoin d'un extra. Ce n'était pas une situation facile." Le changement l'a aidé à améliorer la qualité de son ski en slalom.