Une seule option pour les Suisses: gagner!

Marco Odermatt dans le splendide décor de l'Oberland. Il sera l'un des atouts suisses à Wengen. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
Marco Odermatt dans le splendide décor de l'Oberland. Il sera l'un des atouts suisses à Wengen. - [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
C’est officiel! Il y aura un record d’affluence à Wengen. Les organisateurs ont annoncé avoir déjà vendu plus de 76'000 billets pour les trois jours de compétition. Porté par la saison exceptionnelle des skieurs suisse, l’engouement populaire atteint actuellement des sommets dignes de l’Eiger et de la Jungfrau et la grande foule est attendue dans l’Oberland bernois…  

Dans ce contexte d’euphorie populaire, le super-G de vendredi sera plus qu’une mise en bouche. Marco Odermatt se présentera dans le portillon de départ dans le rôle de super favori. Le Nidwaldien pourrait enchaîner une vingtième course dans la discipline sans sortir du top 5. Une régularité au plus haut niveau hors du commun pour celui qui compte deux globes de cristal de super-G. La star du ski suisse emmène dans son sillage une équipe très ambitieuse. Monney, von Allmen, Murisier, Meillard: tous peuvent lorgner le podium. En temps normal, Stefan Rogentin serait également dans la liste, mais le Grison a été victime d’une chute sévère à l’entraînement mardi. Difficile de savoir s’il sera à 100% de ses capacités ce weekend.

Attention, les Suisses ne sont pas seuls sur terre! La concurrence est bien présente et elle est personnifiée par Fredrik Moeller. En début de saison, avec son dossard 32, le Norvégien était presque inconnu. Mais tout peut aller très vite sur le Cirque blanc. Victorieux à Bormio, au pied du podium à Beaver Creek et à Val Gardena, Moeller est déjà 2e du classement de la discipline et se profile désormais comme le grand rival d’Odermatt.

John Nicolet
John Nicolet se penche sur les enjeux du Lauberhorn / RTS Sport / 1 min. / aujourd'hui à 14:57

Tous les regards sont naturellement déjà tournés vers samedi et la descente. Les attentes sont énormes dans le camp suisse puisque les hommes entraînés par Reto Nydegger ont réalisé des doublés lors des trois premières descentes de la saison. A domicile, devant un public en délire massé sur la colline en face de la Tête de Chien, impossible de faire moins bien. Mais si dans l’histoire les Suisses ont souvent brillé sur le Lauberhorn (14 succès depuis le début de la Coupe du monde), ils n’ont jamais réalisé le doublé.

L’an dernier, Odermatt avait littéralement écrasé la concurrence, reléguant Sarrazin à 6 dixièmes et Paris, 3e à près de 2 secondes. Comme à Adelboden en géant, les supporters suisses n’ont qu’un scénario en tête: un succès du Nidwaldien. Il y a également beaucoup d’attention autour d’Alexis Monney. Vainqueur de la descente de Bormio et 3e du Super G, le Fribourgeois doit gérer un nouveau statut. Personnage humble, conscient de ses forces et faiblesses, il a paru très calme tout au long de la semaine. Il semble prêt à confirmer ses performances italiennes.

Murisier compte sur l'adrénaline

Pour Justin Murisier, sa victoire à Beaver Creek prouve qu’il a réussi sa transition vers la vitesse. Le Valaisan lutte néanmoins avec un genou douloureux depuis le début de saison. En retrait lors des entraînements, il compte sur l’adrénaline de la course pour se surpasser. Ce qu’il fait d’habitude très bien. La clé du succès pour lui sera de ne pas perdre trop de temps sur la partie haute. Le local de l’étape, Franjo von Allmen, espère également briller sur la neige bernoise. Auteur de deux podiums en trois descentes, il pointe au 2e rang du classement de la discipline reine. Cinquième de l’entraînement de mercredi, il a été le meilleur Suisse. Il a notamment excellé sur le mythique enchaînement tête de chien, Canadian Corner, Kernen-S.

On notera d’ailleurs que les ténors suisses se sont montrés timides lors des deux entraînements, laissant notamment la vedette à l’Américain Cochran-Siegle, vainqueur mercredi, devant Sejersted et Casse. L’Italien, déjà 3e mardi, semble d’ailleurs très à l’aise sur le Lauberhorn cette année. Parmi les principaux contradicteurs des Suisses, on n’oublie pas Kriechmayr. Vainqueur à deux reprises dans l’Oberland Bernois, il a la lourde tâche d’offrir enfin un succès à l’équipe d’Autriche masculine cette saison…

Wengen, John Nicolet

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Le jour des slalomeurs

Pour voir une victoire suisse en slalom sur la difficile piste de Männlischen, il faut remonter à 1987. A l’époque, les skis étaient beaucoup plus longs et les combinaisons moins moulantes. Joël Gaspoz s’était imposé devant l’Autrichien Dietmar Kohlbichler et Bojan Krizaj, le Slovène qui représentait la Yougoslavie. En 2023, il n’a manqué que 2 dixièmes à Loïc Meillard pour rejoindre Gaspoz au palmarès du slalom de Wengen. En 2022, Daniel Yule échouait également au 2e rang. Cette année, on retrouve ce duo pour jouer les premiers rôles.

Eliminé à Adelboden, Loïc Meillard demeure le leader des slalomeurs suisses cette saison. A la bagarre pour le globe de cristal avec Kristoffersen et Noël, il a besoin de retrouver le podium. Après un début de saison mitigé, Yule monte en puissance. Ces dernières années, il a pris l’habitude de performer sur les grandes courses de janvier, souvent poussé par les ambiances électriques des grandes classiques. On surveillera enfin Tanguy Nef. La vitesse est au rendez-vous. Le Genevois doit toutefois gommer certaines petites erreurs s’il veut regarder droit dans les yeux et faire trembler les meilleurs slalomeurs mondiaux.

Le décor de cette 95e édition des courses du Lauberhorn est désormais posé. C’est maintenant aux acteurs de s’exprimer!