Valentin Crettaz oeuvre dans l'ombre des stars de la descente
A Wengen, Valentin Crettaz retrouve un lieu qu'il affectionne tout particulièrement. Pour son mythe bien sûr, mais aussi pour ses souvenirs d'enfance qu'il garde en tête précieusement. "Petit, j'étais venu avec le ski club de mon village pour assister à la course. Je me souviens de notre arrivée avec ce monde en-dessous de la Tête de chien et cette ambiance de folie. Ce sont de super souvenirs. C'est toujours quelque chose que l'on garde en soi."
Il faut dire que son amour pour le ski ne date pas d'hier. "Mes parents m'ont mis sur les skis quand j'étais tout petit, vers deux ans, et j'ai eu la chance d'habiter près des pistes. Tous les week-ends, on était sur les skis. J'ai toujours aimé la neige, j'ai toujours aimé être dehors, j'ai toujours aimé me lever tôt".
Et cela tombe bien, car en Coupe du monde, les grasses matinées n'existent pas. "On se réveille quand il fait encore nuit. On prend un petit-déjeuner et puis on part sur les pistes pour faire la reconnaissance avec le jury. Je m'occupe également de mesurer la température de la neige et l'humidité pour les transmettre ensuite aux servicemen afin qu'ils puissent préparer des skis rapides pour la course."
La journée ne fait alors que commencer. Valentin Crettaz remonte sur les pistes pour effectuer une nouvelle reconnaissance, mais cette fois-ci avec les athlètes. "J'ai la chance cette année d'être dans le Hundschopf, la Minschkante et le Canadian Corner. On analyse avec les athlètes la meilleure ligne à avoir pour la course. Pendant celle-ci, on observe et on donne des informations au départ sur des lignes que l'on pourrait améliorer et qu'on n'avait pas forcément vues pendant la reco. Après la remise des prix, la journée se termine par l'analyse vidéo afin de préparer nos athlètes pour la course du lendemain. On se couche souvent très tard."
Ce sont des émotions fabuleuses
Mais ces longues journées ne sont pas vaines. Quelle plus belle récompense que le succès de ses protégés? "Ce sont des émotions fabuleuses d'avoir tous ces résultats, mais mes chefs m'ont quand même dit l'autre jour: "tu sais, c'est pas tout le temps comme ça, ce n'est pas à chaque courses que l'on a un doublé. Il faudra aussi, le jour où ça va un petit moins bien, être prêt à retourner au boulot et essayer de faire au maximum pour que ça refonctionne". Mais c'est vrai que c'est juste fabuleux", reconnaît-il.
Et de conclure sur une anecdote assez cocasse. "On s'est posé la question tout l'été et cet automne, quand on voyait que nos gars étaient si proches à l'entraînement. Une fois, c'était un qui gagnait les manches, une fois c'était un autre. On s'est posé la question de savoir si on était mauvais, moyen ou si ça allait pas mal. Et je crois que là, on peut vraiment dire qu'on a pris le bon wagon", sourit-il.
Wengen, Floriane Galaud