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Le président de Swiss-Ski n'est pas satisfait de ses poulains

Lehmann [Dominic Favre]
Lehmann s'est pris quelques vestes à Garmisch. - [Dominic Favre]
Après six des onze épreuves des Mondiaux de Garmisch, la Suisse n'a décroché qu'une seule médaille (argent de Didier Cuche en descente). Urs Lehmann, le président de Swiss-Ski, le reconnaît: "Nous ne pouvons pas être satisfaits."

- Quel premier bilan tirez-vous à la moitié des Mondiaux ?

URS LEHMANN: Il est évident que nous ne sommes pas là où nous aurions voulu être. Nous sommes une nation de ski. Et au vu des résultats de l'hiver en Coupe du monde, athlètes, entraîneurs, collaborateurs de Swiss-Ski mais aussi supporters pouvaient s'attendre à mieux. Par rapport à notre place au classement par nations en Coupe du monde (2e) ou aux derniers Mondiaux de Val d'Isère (1er avec 6 médailles), nous ne pouvons pas être satisfaits.

- Comment expliquez-vous cette décevante première semaine?

URS LEHMANN: Entre une 3e et une 4e place, il est beaucoup question de réussite. Or la Suisse a dû se contenter du 4e rang à quatre reprises en six épreuves. Nous avons dû également composer avec les pépins physiques. Didier Défago et Nadia Styger ne peuvent pas courir, tandis que Carlo Janka et Sandro Viletta connaissent aussi des problèmes de santé. Si nous avons eu de la chance par le passé, elle n'est plus de notre côté. J'espère maintenant que la poisse va arrêter de s'acharner sur nous.

- Y a-t-il eu malgré tout des satisfactions ?

URS LEHMANN: La médaille d'argent de Didier Cuche a constitué l'instant phare de la semaine. Didier est actuellement le meilleur descendeur du monde, comme il l'a prouvé avec brio à Kitzbühel et Chamonix. Je ne crois pas qu'il y ait un adversaire, qu'il soit Autrichien ou Américain, qui n'ait pas été content de le voir décrocher une médaille. Il reste toutefois une très légère déception à l'idée qu'il n'est pas devenu champion du monde.

- L'an dernier, l'entraîneur des dames Hugues Ansermoz avait dû s'en aller parce qu'il n'avait pas ramené de médaille des JO de Vancouver. Est-ce que Mauro Pini va connaître le même sort ?

URS LEHMANN: C'est une très mauvaise question, qu'on n'arrête pas de me poser. Mauro fait du bon travail, notamment dans le secteur de la relève. Le nombre de médailles de nos filles aux Mondiaux juniors de Crans-Montana (6) en est la preuve. Mauro a donné une première et positive impulsion. Si les Suissesses reviennent de Garmisch sans la moindre médaille, nous n'allons pas le reprocher à Mauro.

- La deuxième semaine est consacrée aux épreuves techniques. Quelles attentes peut-on avoir dans le clan suisse ?

URS LEHMANN: C'est difficile à dire. J'espérais clairement plus de la première semaine. Et maintenant, nous devons en découdre dans des disciplines qui nous conviennent moins bien. Cela sera plus difficile d'aller chercher des médailles. Nous sommes condamnés à signer des exploits.

si/bao

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Une sélection B défend la Suisse à la Coupe des Nations

La Suisse tentera de décrocher une 2e médaille mercredi, à l'occasion de la Coupe des Nations (dès 11h). Cette mission s'annonce toutefois difficile, puisqu'il revient à une sélection B composée de Wendy Holdener, Fabienne Suter, Marc Berthod et Beat Feuz de défendre les couleurs helvétiques. En laissant au repos les Cuche, Janka, Gut, Viletta et autre Zurbriggen, les entraîneurs suisses n'avaient pas mille alternatives au moment de former leur équipe.

Si le talent du quatuor retenu ne fait pas de doute (11 médailles aux Mondiaux juniors à eux quatre), il aura de la peine à rivaliser avec les nations qui aligneront leurs cadors de la Coupe du monde. Cela sera par exemple le cas des Français (Cyprien Richard, Thomas Fanara et Tessa Worley notamment) ou des Autrichiens (Benjamin Raich, Romed Baumann ou encore Marlies Schild).

Les débuts de Holdene
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Tout reste cependant envisageable dans cette compétition, qui se déroulera sous la forme d'un géant parallèle. Les Suisses l'avaient prouvé en mars dernier lors des finales de la Coupe du monde. Déjà sans leurs meilleurs éléments, ils avaient pris la deuxième place, derrière de surprenants Tchèques. En bronze à la Coupe des Nations aux Mondiaux à Are en 2007, Marc Berthod et Fabienne Suter tenteront de glaner une deuxième médaille. Le Grison et la Schwytzoise profiteront surtout de ce géant parallèle pour préparer les "vrais" géants de jeudi et vendredi.

Le Bernois Beat Feuz aura, lui, l'occasion de quelque peu gommer sa frustration du super-combiné de lundi, lorsqu'il avait enfourché alors qu'une médaille lui semblait promise. Finalement, la Schwytzoise Wendy Holdener effectuera ses grands débuts aux Mondiaux. La nouvelle perle du ski suisse, qui vient de rafler trois médailles chez les juniors à Crans-Montana, sera ensuite alignée samedi en slalom.

Peu d'éch
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La Coupe des Nations a été lancée pour la première fois aux Mondiaux de Bormio en 2005. Egalement au programme des finales de la Coupe du monde, elle peine toujours à trouver un grand écho auprès des coureurs, du public et des médias. Certes conviviale, l'épreuve a davantage des airs d'exhibition que de véritable compétition. Elle a aussi souvent été annulée à cause de la météo, comme en début de saison à Sölden ou aux derniers Mondiaux de Val d'Isère. Pour ne rien arranger à sa mauvaise visibilité, la FIS n'en finit plus de tâtonner concernant son règlement.

A l'origine, l'épreuve élaborée par Bernhard Russi comprenait quatre manches de super-G et autant en slalom, puis se bouclait sur un classement général. Quatre manches par duel Mais depuis mars dernier, la FIS s'est rabattue sur un géant parallèle.

Comme dans un tournoi de tennis, il s'agit désormais d'une compétition à élimination directe. Classées par têtes de série, les nations s'affrontent en duel jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que deux pour la finale. Chaque "match" comprend quatre manches. Une skieuse en découd avec sa concurrente d'un autre pays, puis son homologue masculin en fait de même, et ainsi de suite.

Si les deux équipes se retrouvent à 2-2, c'est le temps cumulé des deux meilleurs dans chaque équipe qui détermine le pays vainqueur. A noter finalement que chaque nation doit aligner durant la journée au minimum de 4 coureurs différents, et 6 au maximum.

Coupe des Nations: ordre des duels

En tant que tête de série, la Suisse commencera en quart de finale la Coupe des Nations des Mondiaux de Garmisch. Le quatuor Berthod-Feuz-Suter-Holdener affrontera le vainqueur du "match" opposant la Suède à la République tchèque. En cas de succès, il pourrait ensuite en découdre avec la France dans le dernier carré. Victime d'une gastroentérite, Fabienne Suter pourrait renoncer à la Coupe des nations de mercredi. Elle pourrait être remplacée par Denise Feierabend.

Qualifications (dès 11h):

Croatie - Canada, Allemagne - Slovaquie, Suède - République tchèque.

Quarts de finale (dès 11h25):

Suisse - Suède/Rép. tchèque, Etats-Unis - Italie, Autriche - Croatie/Canada, France - Allemagne/Slovaquie.