Lindsey Vonn se réjouit d'en découdre

L'hiver approche, dit-on. Pourtant, dans la montée vers Sölden, rien ne l'indique. Les pâturages sont plus que verdoyants et l'été indien déploie toute sa superbe, avec des couleurs qui frappent autant les yeux que l'esprit. Le thermomètre, lui, frise avec les 16 degrés. Non, le temps n'est pas à mettre un skieur dehors. C'est trop tôt.

Et pourtant. Les différentes affiches des sponsors, le balai incessant des véhicules officiels en une certaine agitation dans la station autrichienne envoient un tout autre message.

L'hiver est bien là. Ou en tout cas celui de la Coupe du monde, qui reprend habituellement depuis 2000 -, ses droits dans l'Oetztal tyrolien. Du côté des skieurs, tous sont (encore) très détendus, et c'est avec de grand sourires qu'ils se livrent au jeu de l'interview. Un domaine où Lindsey Vonn, quadruple gagnante du Globe du général, est bien sûr l'une des plus demandée. Et encore plus, évidemment, depuis ses récentes envies de participer à des descentes masculines.

"Je suis nerveuse avant chaque course"

- Lindsey, comme vous sentez-vous à l'approche de cette nouvelle saison?

LINDSEY VONN:

Je suis très nerveuse! Et je vous promets que ça n'a rien à voir avec cette longue préparation. Vous ne le croirez peut-être pas, mais je le suis avant chaque course! Sinon, j'ai un bon feeling avec ces nouveaux skis, mais je n'ai absolument aucune idée de ce que ca va donner en course...

- On imagine que vos objectifs ne changent pas: gagner, gagner et gagner...

LINDSEY VONN: Oui, gagner le plus possible, enchaîner les victoires! C'est mon caractère, c'est... moi (rires)! Sinon, il y aura évidemment les Mondiaux de Schladming. Et d'autant que je garde de très mauvais souvenirs des derniers, à Garmisch (2011), où je n'étais vraiment pas bien (réd: tout de même 2e en descente, 7e en super-G).

Dans le portillon avec les hommes? Pas sûr...

Et qu'en est-il de vos envies d'aller vous frotter aux hommes en descente?

LINDSEY VONN: En fait, c'est quelque chose dont j'ai discuté avec mes entraîneurs et quelques amis il y a quelques années. Ca a toujours été un souhait, et c'est l'échelon suivant. Les hommes skient avec tant de force et avec une si grande vitesse... A l'entraînement, je régate avec mes collègues masculins, mais en course c'est une autre histoire. Mais j'aimerais vraiment essayer une fois! Et je le redis, ce ne serait qu'une fois et pas sur toute une saison.

- Certains ont avancé un coup marketing de la part de vos sponsors...

LINDSEY VONN: Ce ne sont que des bêtises. Mes sponsors ne l'ont appris qu'une fois l'histoire étalée dans les médias. C'était même une surprise pour moi que cette histoire sorte, car je n'en avais parlé qu'avec la Fédération internationale (FIS). Ce n'est donc pas venu de mon côté.

- Justement, où en est-on? La FIS vous a-t-elle déjà donné une réponse?

LINDSEY VONN:

En fait je dois attendre les réunions de la FIS, les 2-3 novembre. Mais à ce que j'ai entendu, ça ne se présente pas très bien. Mais voilà, attendons cette décision, on verra bien si je peux disputer la descente de Lake Louise avec les hommes, ou pas.

- La FIS serait d'accord, mais à condition que vous ne disputiez pas celle des dames, une semaine plus tard...

LINDSEY VONN: Il est clair que si je skie avec les hommes à Lake Louise, je rate les courses d'Aspen le même weekend. Mais pas question de rater la descente dames de Lake Louise. Les épreuves dames sont plus importantes pour moi. J'ai besoin de ces points. Je tiens à gagner de nouveaux Globes. Mais disputer une course avec les hommes demeurera un objectif. Je vais continuer à me battre pour ça, et je suis persuadé que ça passera.

- Et qu'attendez-vous de cette 1ère course de l'hiver, ici à Soelden, où vous aviez gagné l'an passé?

LINDSEY VONN: Comme je l'ai déjà dit, il est vraiment difficile de savoir si je suis rapide en ce moment, surtout avec ces nouveaux skis, de nouveaux réglages. Je crois, et j'espère surtout, que je suis déjà bien en place. Mais la course de samedi le confirmera...

De Sölden, Daniel Burkhalter