Gisin compte un peu, beaucoup, sur le géant de Sölden pour lancer idéalement sa saison, comme en 2011 lors de son 1er géant (11e). Dans la foulée, elle avait réussi 5 top-10, jusqu'à l'accident de Cortina lors de l'ultime entraînement d'une descente qu'elle affectionne...
rtssport.ch: Sölden constitue un excellent souvenir pour vous, avec cette 11e place lors de votre tout premier géant...
DOMINIQUE GISIN:
Oh que oui (rires)! Et là, samedi, je ne disputerai que le 4e géant de ma carrière! Je crois qu'on peut dire que je suis encore une débutante dans cette discipline (rires).
"Je serai contente d'être en 2e manche"
rtssport.ch: Votre objectif est-il de faire aussi bien, une année plus tard?
DOMINIQUE GISIN: Non, je serai déjà très contente avec une qualification pour la 2e manche! N'oubliez pas que ce ne sera que ma 1ère course depuis mon opération au genou. Si je me qualifie, ce serait la 4e fois en 4 géants. Et ce serait déjà pas si mal (rires)!
rtssport.ch: Donc vous ne ressentez aucune pression à la veille de cette course?
DOMINIQUE GISIN: L'an passé, tout le monde s'était demandé pourquoi Mauro Pini m'alignait dans cette course. On ne va donc pas me demander de réussir tel ou tel résultat seulement trois courses plus tard!
rtssport.ch: Et au niveau de vos genoux, où en êtes-vous? Vous êtes d'attaque?
DOMINIQUE GISIN: Oui oui, mes genoux tiennent et je n'ai jamais ressenti la moindre douleur (réd: elle avait été opérée d'une lésion d'un ménisque). Mais je n'ai pas disputé la moindre course depuis là et il m'est donc difficile de dire où j'en suis. Me faudra-t-il du temps? Je n'en sais rien.
"Je préfère regarder devant"
rtssport.ch: Que vous dites-vous à chaque blessure? Dois-je changer quelque chose à ma façon de me préparer ou c'est juste la faute à pas de chance?
DOMINIQUE GISIN: L'an passé, à pareille époque, j'étais vraiment dans une très belle forme. On avait fait tout ce qui était possible pour que ça n'arrive plus, mais voilà. Aujourd'hui, je pourrais réfléchir de longues heures, à me demander ce qui ne va pas, mais je préfère regarder devant, et refaire en sorte que ça n'arrive plus. Et j'espère que cette fois, ce sera la bonne!
rtssport.ch:
Les nouveaux skis constituent-ils un handicap à votre retour au 1er plan?
DOMINIQUE GISIN: Non, je ne crois pas que cela change grand-chose pour nous, les dames. Chez nous, le pas avait déjà été fait il y a 2 ans, avec des skis plus longs et des rayons plus grands.
"Je me concentre sur Sölden, après on verra"
rtssport.ch: Vous vous êtes tout de même fixé des objectifs pour cette saison?
DOMINIQUE GISIN: L'objectif no1 est que mes genoux tiennent! Après, tout dépendra de comment mon genou va réagir en course, et notamment sur la neige artificielle, particulièrement en Amérique du nord. Jusque-là, tout s'est bien passé, mais skier sur de la neige estivale ou artificielle, c'est différent. Je me concentre donc principalement sur Sölden, et après on verra.
rtssport.ch: L'équipe de Suisse dames de géant ne compte actuellement que 4 skieuses (Gisin, Lara Gut, Wendy Holdener et Corinne Suter). C'est très peu, non?
DOMINIQUE GISIN: Ca n'aide pas, c'est vrai. Il nous manque une fille régulièrement dans le top-10, qui pourrait "tirer" les autres à l'entraînement. Surtout que Lara ne s'entraîne pas avec nous... Au niveau des chronos, on ne sait donc pas vraiment où on se situe. Heureusement que Tina Weirather (LIE) s'entraîne avec nous, et qu'elle a un bon niveau dans la discipline...
De Sölden, Daniel Burkhalter
Une Suisse peu ambitieuse
L'équipe de Suisse a rarement été si peu ambitieuse au moment d'attaquer les géants de Sölden, théâtre samedi (dames) et dimanche (messieurs) de l'ouverture de la Coupe du monde. Un podium helvétique relèverait presque du miracle sur le glacier autrichien, où les chutes de neige annoncées pourraient perturber les épreuves. Dans un passé récent, Sölden a souvent souri aux Suisses. Didier Cuche (2009) et Daniel Albrecht (2008) s'y sont imposés, tandis que Carlo Janka y a multiplié les accessits (3e en 2009 par exemple). Mais la donne a radicalement changé pour la Suisse, passée en trois ans de nation no 1 en géant à une équipe de seconde zone.
Dans la hiérarchie mondiale du géant, Janka reste le meilleur représentant helvétique avec un lointain 16e rang. Le Grison vaut toutefois largement mieux que ce classement, lui qui a été champion du monde et olympique dans la discipline. Enfin en bonne santé, il devrait rebondir cet hiver. Mais comme son matériel lui a posé quelques problèmes cet été, le géant de Sölden pourrait arriver trop tôt pour le revoir déjà aux avant-postes.
"Il reste encore du travail", confirme Janka. "J'ai surtout connu des difficultés avec mes nouvelles chaussures, avec lesquelles je n'avais plus la même stabilité. J'ai donc dû reprendre des anciens souliers. Cela n'a pas tellement plu à mon sponsor, mais c'était la meilleure solution", explique le champion olympique de géant.
Didier Défago est le deuxième géantiste suisse du top-30 (no 17). Le Valaisan est certes plus à l'aise dans les épreuves de vitesse, mais il avait montré l'hiver dernier qu'il était aussi capable de s'illustrer en géant (5e à Crans-Montana notamment).
Beat Feuz est encore moins un géantiste que Défago. Le Bernois souhaite surtout retrouver le rythme de la compétition à Sölden, lui qui a été gêné tout l'été avec son genou gauche. "Je me sens bien physiquement et le feeling sur les skis revient gentiment. Je ne veux toutefois prendre aucun risque. Si la piste n'est pas en bon état dimanche, je n'hésiterai pas à déclarer forfait", prévient-il.
Concernant la lutte pour la victoire, un nouveau duel est attendu entre l'Américain Ted Ligety, tenant du titre, et l'Autrichien Marcel Hirscher, détenteur du globe de géant. Kjetil Jansrud (NOR), Aksel Lund Svindal (NOR), Massimiliano Blardone (ITA), Hannes Reichelt (AUT) ou encore Marcel Mathis (AUT) font aussi partie des papables. A noter que l'Autriche n'a plus fêté la victoire d'un des siens à Sölden depuis 12 ans et un succès d'Hermann Maier.
Lara Gut bien seule
Chez les dames, la tenante du titre n'est autre que l'Américaine Lindsey Vonn. La grande dominatrice du circuit tentera une nouvelle fois de mater les spécialistes du géant comme Viktoria Rebensburg (GER), Tessa Worley (FRA) ou Tina Maze (SLO). Du côté des Suissesses, seule Lara Gut semble en mesure d'intégrer le top-10. La Tessinoise y était parvenue en 2008 à Sölden (5e), avant d'échouer nettement lors de ses deux particiations suivantes (25e en 2010, 15e en 2011). Dominique Gisin, de retour de blessure, ainsi que les jeunes Wendy Holdener et Corinne Suter complètent la maigre sélection suisse. Toutes trois viseront une qualification pour la seconde manche.