La FIS en pompier
Forte de statistiques alarmantes -le nombre des déchirures ligamentaires relatives aux genoux a doublé entre 1993 et 2011- et d'études menées en collaboration avec plusieurs universités, dont celle de Salzbourg, la FIS a décidé de réduire l'agressivité du ski parabolique. En l'allongeant de quelques centimètres et en réduisant sa largeur, on augmente le rayon de courbe. Ainsi le virage, plus rond et long, est moins traumatisant. Trois disciplines sont concernées: la descente, le super-G et surtout le slalom géant. C'est en effet dans la discipline-école, où le rayon passe de 27 m à 35 m, que la différence se fait le plus sentir. Pour couper au maximum la porte, les géantistes,
fesses sur la neige, se mettent carrément en dérive.
Modernes contre anciens
Les jeunes skieurs n'avaient connu que les skis paraboliques et ne souhaitaient pas en changer. "Ils étaient tellement rapides avec le matériel de ces dernières saisons", remarque Marco Büchel, qui a connu les skis d'avant-1999, ayant arrêté sa carrière en mars 2010 à plus de 38 ans. Le champion autrichien Benjamin Raich, 34 ans et encore sur la brèche, a également traversé les deux époques. Au nom de la "sécurité", le Tyrolien réclamait depuis plusieurs années la mesure prise par la FIS. "Presque tous les collègues ont conclu que c'était positif", a déclaré récemment "Benni". Plusieurs coureurs, néanmoins, se plaignent de douleurs accrues aux genoux et au dos, qu'ils imputent au changement de skis.
Physique
Entraîneur des géantistes français, David Chastan encadre la situation. "Déjà c'est une adaptation au matériel, un changement de technique dû à un changement de règlement. Derrière c'est plus de la stratégie que de la technique, qui demande une présence physique un peu plus importante", explique M. Chastan. "C'est sûr que cet été on a mis l'accent sur le physique et ça passe par beaucoup de musculation", renchérit la Française Tessa Worley, une des prétendantes au petit globe de géant.
Hiérarchie
"Les meilleurs des années précédentes vont rester devant pour la plupart", pronostique un responsable de l'équipementier Fischer. Avec un bémol de Rainer Salzgeber, responsable course chez Head, qui estime qu'avec le changement, les polyvalents auront du mal à tenir le rythme des spécialistes en slalom géant. "Ceux qui skient propre pourraient ête avantagés", souligne l'Autrichienne Elisabeth Görgl, championne du monde de descente et super-G.
afp/lper