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Défago, un ticket mondial sous les flocons

Le Valaisan, étonnant 5e, a égalé son deuxième meilleur résultat dans la discipline après son podium (3e) d'Alta Badia en 2006. [KEYSTONE - SALVATORE DI NOLFI]
Le Valaisan, étonnant 5e, a égalé son deuxième meilleur résultat dans la discipline après son podium (3e) d'Alta Badia en 2006. - [KEYSTONE - SALVATORE DI NOLFI]
Deux courses, et déjà 2 tickets qualificatifs pour les Mondiaux assurés dans le camp suisse! Vingt-quatre heures après Dominique Gisin, Didier Défago s'est offert le précieux sésame en décrochant une magnifique 5e place lors du géant inaugural de Sölden.

"Les Mondiaux, c'est encore loin", coupe le Morginois. "Mais c'est un bon pas de fait, c'est certain". Ce 4e top-5 en géant (3x 5e, 1x 3e) démontre en tout cas que "Déf" est d'ores et déjà sur le bon chemin. "Quand tu fais top-5 sur la 1ère course, je crois qu'on peut dire que les réglages ne sont pas mauvais...". Il rigole.

Une 2e manche skiée "à l'aveugle"

Reste que cette 5e place, Didier Défago a dû se battre pour l'obtenir, dans des conditions dantesques. Car si la 1ère manche a été ensoleillée (si si!) hasard de la météo, car il neige depuis samedi soir (plus de 50cm) -, il fallait une bonne dose de courage en 2e. Et peut-être même une canne blanche! "Il est vrai qu'on ne voyait pas trop où on mettait les skis", confirme Défago. "Il était d'ailleurs assez difficile d'avoir un feeling sur la neige. On subissait plutôt quand ça venait!". Le Valaisan avait donc toutes les raisons d'afficher un grand sourire, surtout qu'il visait toujours un top-15 après sa 1ère manche (7e). "Je fais nettement mieux, alors je prends!"

Constance en géant depuis 12 mois

Pour Didier Défago, cet excellent résultat constitue bien sûr la confirmation de la constance affichée depuis 12 mois en géant (6 top-20), mais aussi une piqûre de confiance en vue d'une saison qui s'ouvre tout juste. "Je suis quelqu'un qui profite de la confiance dans une discipline pour les autres également", explique le champion olympique de descente. "Ce genre de résultat me permet donc de construire pour les premières épreuves de vitesse". Osi Inglin, son entraîneur en chef, se montrait lui aussi évidemment ravi de la performance de "Déf" les autres Suisses ne se sont pas qualifiés, Berthod éliminé en 2e manche -, "surtout qu'on ne savait pas où on en était".

Le plus gros écart depuis... 1979!

Ted Ligety, lui, sait bien où il en est. Grand dominateur de la discipline depuis 5 ans (3 Globes, 2e succès d'affilée à Sölden et 5e podium de rang dans la station de l'Oetztal), l'Américain de Park City, 2e après le 1er tracé, a livré une 2e manche stratosphérique pour reléguer Moelgg à... 2"75! Depuis les 4"06 d'avance de Stenmark sur Krizaj en février... 1979 à Jasna (Slovaquie), jamais un écart n'avait été aussi important dans la discipline (c'est le 7e dans l'histoire du géant). "C'est assez fou, phénoménal. Surtout qu'on ne voyait rien", reconnaissait Ligety. "Ce n'est pas le genre de record que je vise, et je ne pense pas que je pourrai le refaire souvent..."

Les adversaires de Ligety admiratifs

Les adversaires de Ligety, eux, ne pouvaient que s'incliner, à commencer par Marcel Hirscher (3e), vainqueur du général 2011/12. "Il a passé chaque porte de manière parfaite", analysait l'Autrichien. "On peut le remercier. Il porte ce sport à un niveau incroyable". Pour Défago, qui précisait que le coach de Ligety avait tracé la 2e manche, "M.Sölden est là et bien là, Hirscher aussi! Pour ceux qui pensaient que la hiérarchie allait être bousculée par les nouveaux skis, ils sont là les 2!". Des nouveaux skis qui exigent toutefois une meilleure condition physique, comme l'a précisé Ligety pour conclure. "J'étais plus fatigué après 50 secondes qu'après la course l'an passé!".

"on était à l'extrême limite"

OSI INGLIN (chef alpin des Suisses): Au sujet des conditions météo: On est surtout content que personne ne se soit blessé aujourd'hui. Mais il est clair qu'on était à l'extrême limite du tolérable en 2e manche. Mais c'est comme ça, les épreuves Coupe du monde sont très attendues, et il faut parfois les disputer même quand ça devient dangereux. Mais vous savez, on peut en parler longtemps. Il y a 100 points et beaucoup d'argent en jeu pour le vainqueur, c'est ça qui est important...

De Sölden, Daniel Burkhalter

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