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Aksel Lund Svindal, une star, une vraie!

Aksel Lund Svindal compte déjà 6 médailles "mondiales" à son palmarès. Il espère bien en ajouter d'autres en février... [Keystone - ERICH SPIESS]
Aksel Lund Svindal compte déjà 6 médailles "mondiales" à son palmarès. Il espère bien en ajouter d'autres en février... - [Keystone - ERICH SPIESS]
Les vraies vedettes, sur le Cirque blanc côté masculin, se comptent sur les doigts d'une main. Et c'est même encore plus facile depuis la retraite de Didier Cuche. Il reste le fantasque Bode Miller, l'artiste et drôle Ivica Kostelic, le réservé Benjamin Raich, et... Aksel Lund Sindal, le Norvégien qui skie dans les traces de ses aînés Kjetil André Aamodt et Lasse Kjus.

Car Svindal (30 ans) est une star, une vraie. De par son déjà brillant palmarès (2 Globes du général, 3 médailles olympiques (1 de chaque), 6 "mondiales" et 16 succès en Coupe du monde), mais aussi de par son caractère, toujours souriant et disponible.

Et en plus il sort avec la belle skieuse américaine Julia Mancuso! Oui, il y a de quoi être jaloux d'Aksel Svindal.

Aksel Lund (pas son 2e prénom, mais le nom de jeune fille de sa mère, décédée alors qu'il avait 8 ans, au moment où elle allait lui donner un autre frère) s'arrêtera toujours volontiers pour répondre à une question, même après une course ratée. C'est quoi une "simple" élimination quand on a connu de pires coups durs dans la vie?

Svindal, le miraculé de Beaver Creek

Beaver Creek 2007: mauvais souvenir pour Svindal. [Reuters - Rick Wilking]
Beaver Creek 2007: mauvais souvenir pour Svindal. [Reuters - Rick Wilking]

Svindal a perdu sa maman certes, mais il a aussi vu sa carrière presque s'envoler sur une chute à Beaver Creek, en 2007. De multiples fractures au visage et une profonde entaille (15 cm) à la cuisse le laissent un an sans ski, lui le dernier gagnant de la Coupe du monde.

Certains estimaient même que c'en était fini. Pas lui. Un an plus tard, il gagne au même endroit (doublé descente et super-G!), remportant dans la foulée son deuxième gros Globe du général. Pour deux petits points!

Intouchable avant ce brusque coup d'arrêt, Aksel Lund Svindal est "juste" redevenu un skieur exceptionnel (4e du général en 2010 et 2011, 3e en 2012). Polyvalent, il a déjà gagné dans toutes les disciplines, slalom excepté, et sera, à n'en pas douter, une nouvelle fois candidat au général de la Coupe du monde en mars prochain.

Une 12e saison sur la Coupe du monde

Bode Miller, Aksel Svindal et Didier Cuche, des stars du Cirque blanc. [Keystone - ROLAND SCHLAGER]
Bode Miller, Aksel Svindal et Didier Cuche, des stars du Cirque blanc. [Keystone - ROLAND SCHLAGER]

Mais comme ses aînés Aamodt et Kjus, Svindal sait surtout mieux que quiconque être prêt lors des grands rendez-vous. Le skieur d'Oslo répondra donc certainement présent en février aux Mondiaux de Schladming...

Au moment d'aborder sa 12e saison, Svindal nous a généreusement accordé quelques minutes lors de l'ouverture de l'hiver, à Sölden (il chutera lors de la 2e manche). Interview, à quelques jours du véritable coup d'envoi de la saison, en Amérique du nord.

rtssport.ch: Cela fait plus de 10 ans que vous êtes sur la Coupe du monde. Vous y venez toujours avec la même envie?

AKSEL LUND SVINDAL: Oui, toujours avec une grande joie. Mais aussi avec une énorme nervosité. L'été est long, et avant Sölden, on n'a quand même plus eu de courses pendant longtemps! Sur les premières épreuves, tout le monde s'observe donc un peu, histoire de juger de l'état de forme. Vous savez, on s'entraîne tout l'été avec ses coéquipiers, alors une fois que ça reprend, on est content de revoir tout le monde.

rtssport.ch: Mais la première course, à Sölden, elle intervient trop tôt, non? La considérez-vous vraiment comme la première "vraie" manche de l'hiver?

Cent points à Sölden, comme partout ailleurs

Svindal partage sa vie avec Julia Mancuso. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Svindal partage sa vie avec Julia Mancuso. [Keystone - Jean-Christophe Bott]

AKSEL LUND SVINDAL:

Oui, absolument! Il y a 100 points en jeu, et ceux-là comptent pour la Coupe du monde autant que ceux des autres courses! Après, il est vrai que ça coupe un peu la préparation, mais c'est un rendez-vous que j'apprécie. Et, point positif, c'est une course qui permet de faire le point par rapport aux autres pendant la préparation. On peut donc ensuite se replonger dans l'entraînement, en corrigeant ce qui n'a pas marché.

rtssport.ch: Vous avez gagné la Coupe du monde à deux reprises, la dernière fois en 2009. Le classement général est-il toujours un objectif pour vous?

AKSEL LUND SVINDAL: Evidemment (rires)! J'espère, cette saison, être dans la course jusqu'au bout. Mais il y a aussi les Mondiaux de Schladming en février, et si je pouvais aller chercher quelques nouvelles médailles, ce serait bien (réd: il en a déjà six).

rtssport.ch: Ce sera aussi le premier hiver sans Didier Cuche, parti à la retraite...

AKSEL LUND SVINDAL: Ben il sera peut-être possible de gagner enfin Kitzbühel, désormais. Qui sait... (rires).

Gagner la Streif et à Wengen, un rêve

rtssport.ch: Gagner à Kitzbühel, c'est votre objectif, votre rêve de skieur?

AKSEL LUND SVINDAL: Oui, la Streif et Wengen. Bizarrement, je n'ai jamais réussi à monter sur le podium en descente dans ces deux courses (il sourit en haussant les épaules). Je me débrouille toujours très bien lors du super-G de "Kitz" (1x 2e, 1x 3e), mais je n'y suis pas encore parvenu en descente. Bon, c'est parfois aussi un peu de ma faute... L'an passé, je menais à hauteur de la "Hausbergkannte", puis j'ai foiré! A Wengen, je n'ai pas encore trouvé la clé pour être rapide. C'est encore quelque chose que je dois travailler.

rtssport.ch: Pour Kitzbühel, vous devriez peut-être analyser un peu mieux les anciennes courses de Cuche, non?

AKSEL LUND SVINDAL: (rires) Effectivement, je devrais faire ça peut-être! Mais je crois que je connais parfaitement bien la course et le tracé. C'est juste une histoire de confiance. Ca marche comme ça avec la Streif: soit tu t'y sens à l'aise dès le premier jour, soit c'est un combat jusqu'à la fin du week-end (rires)! Il faut vraiment arriver là-bas dans les meilleures dispositions, physiques et mentales, si tu veux espérer être rapide.

"Les mêmes gars seront toujours devant"

rtssport.ch: On parle aussi beaucoup de ces nouveaux skis, plus longs et avec moins de rayon. Vous les aimez?

Svindal croit beaucoup en Beat Feuz, même si celui-ci est actuellement blessé. [Reuters - Leonhard Foeger]
Svindal croit beaucoup en Beat Feuz, même si celui-ci est actuellement blessé. [Reuters - Leonhard Foeger]

AKSEL LUND SVINDAL:

Plutôt, oui! Le ski est aussi plus large en son milieu, et c'est quelque chose que j'apprécie. Bon, dans des conditions de neige molles, ils deviennent alors très mauvais! Nous devons alors changer totalement notre manière de skier. Il ne reste qu'à espérer que l'hiver ne sera pas trop chaud... (rires).

rtssport.ch: Pensez-vous que ces nouveaux skis bousculeront la hiérarchie ces prochains mois?

AKSEL LUND SVINDAL: Non, pas du tout. A mon avis, on retrouvera les mêmes gars devant, quelle que soit la discipline. Après, il n'est pas exclu que tel ou tel "petit nouveau" perce, à l'instar des Pinturault/FRA, Feuz ou Mathis/AUT la saison dernière. Moi, je vois bien l'Italien Giovanni Borsotti (réd: 22 ans) être la révélation de l'hiver...

rtssport.ch: Et à vous, que peut-on vous souhaiter pour cette saison?

AKSEL LUND SVINDAL: D'être rapide! Car si tu l'es, de belles choses arrivent!

Propos recueillis par Daniel Burkhalter à Sölden (Aut)

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