Quelques éclaircies suisses, rien de plus

Parmi les rares éclaircies des joutes, la médaille d'argent de Lara Gut restera la plus belle. En terminant au 2e rang du super-G d'ouverture, la Tessinoise a assuré l'essentiel pour le ski alpin suisse, encore traumatisé par la campagne de Bormio en 2005, bouclée sans la moindre médaille. "Ce super-G est l'incontestable point fort de nos Mondiaux", a corroboré devant la presse suisse Hans Flatscher, entraîneur en chef de l'équipe dames. "Avec encore des 5e et 10e places (réd: Fabienne Suter et Dominique Gisin), nous avons connu un départ idéal".

"Situation compliquée"

La suite n'a hélas pas été du même acabit. "Nous aurions voulu faire mieux, notamment en descente. Mais cela n'a hélas pas fonctionné. C'est d'autant plus décevant que nous sommes passés tout près", a-t-il continué, faisant référence à la 4e place de Nadja Kamer dans l'épreuve reine, à seulement quatre centièmes du podium.

Du côté des messieurs, l'entraîneur en chef Osi Inglin a rappelé que ses troupes "se trouvaient dans une situation compliquée" avant même d'aborder les Mondiaux. En grandes difficultés cet hiver, les Suisses ont toutefois eu le mérite, selon leur coach schwytzois, "de n'avoir jamais baissé les bras".

Réaction d'orgueil

Et il est vrai qu'ils ont montré de belles réactions d'orgueil, comme en descente (Zurbriggen 6e, Küng 7e, Défago 8e) et en super-combiné (Viletta 5e, Zurbriggen 7e). "Je reconnais toutefois que cela n'est pas suffisant. En l'absence de médaille, nous ne pouvons être que déçus de nos Mondiaux. Et même si nous pouvons en tirer quelques aspects positifs", a-t-il ajouté à la veille du "final" de ces joutes mondiales avec le slalom messieurs.

Depuis le début de l'hiver, Osi Inglin a toujours été soutenu par sa hiérarchie. Reste à savoir s'il en sera de même jusqu'au terme de la saison. Le Schwytzois a rendez-vous en début de semaine avec Urs Lehman, président de Swiss-Ski, pour clarifier ses tâches en vue de l'arrivée d'un chef du secteur alpin. Ce nouveau poste, qui chapeautera le travail des deux entraîneurs en chef, n'a pas encore été attribué. Des entretiens ont bien eu lieu avec des candidats, mais aucun nom n'a filtré.

Les Mondiaux juniors en point de mire

Swiss-Ski pourrait annoncer la venue de ce chef alpin durant les finales de la Coupe du monde de Lenzerheide, du 13 au 17 mars. A cette occasion, la Fédération donnera également des détails sur deux autres projets. Le premier concerne le suivi médical des skieurs suisses, (trop) souvent rattrapés par les ennuis physiques. Le deuxième est censé améliorer la délicate transition entre la Coupe d'Europe et la Coupe du monde.

En attendant ces nouvelles mesures, Osi Inglin a affirmé qu'il se sentait bien à son poste. "J'ai vécu des semaines très difficiles. Outre les mauvais résultats, j'ai essuyé des attaques personnelles. Malgré tout, je prends toujours du plaisir avec ce travail", a-t-il assuré, avant d'ajouter: "Ce n'est toutefois pas ma situation personnelle qui importe. L'essentiel est de remettre le ski suisse sur le chemin du succès." Ce renouveau du ski alpin helvétique passe notamment par les Mondiaux juniors, qui débutent la semaine prochaine à Québec.

si/lper