Simon Ammann, l'esprit aérien

Nanti depuis peu d'un brevet de pilote, le quadruple champion olympique vit à fond sa nouvelle passion. "Accélérer et décoller": la démarche est la même, en avion comme sur les tremplins, observe-t-il. "Quand on prend la voiture pour se rendre à une compétition, on est vraiment content d'arriver pour pouvoir en descendre et se relaxer", dit-il. "Mais avec l'avion, l'esprit reste imprégné de belles images pendant trois ou quatre jours. Ce genre d'émotions est important."

Sensations

Ammann le copilote a pris soin de demander au pilote de son petit avion de faire un rapide détour au-dessus du tremplin des Mondiaux, avant l'atterrissage à Bolzano. Histoire de renforcer encore ses sensations à l'approche des deux jours J, samedi pour l'épreuve au petit tremplin et jeudi prochain pour le grand.

Le Saint-Gallois possède une grande capacité à vivre "dans l'instant", à capter le monde qui l'entoure. Ces facultés, en plus de sa merveilleuse technique, ont sans doute largement contribué à lui permettre de briller dans la plupart des grands rendez-vous.

"Chances intactes"

Avec quatre titres olympiques, deux titres mondiaux (dont un en vol à skis), plus trois autres podiums planétaires, le Saint-Gallois appartient à la race des collectionneurs. Qu'en sera-t-il à Val di Fiemme? "Mes chances de médailles sont intactes. Mais j'aurai besoin d'un peu de chance car ça s'annonce serré, surtout au petit tremplin."

Ammann affirme avoir retrouvé sa confiance et ses repères, qui avaient été brouillés l'espace d'une Tournée des Quatre-Tremplins manquée dans les grandes largeurs. Il a pris le temps ensuite de se reposer, de remettre les choses à plat et de procéder à "quelques adaptations" sur lesquelles il ne veut pas s'étendre, "secret professionnel" oblige. Il a fait le choix de renoncer aux concours au Japon et à ceux de vol à ski à Oberstdorf, le week-end dernier.

Forme ascendante

Avec cinq places parmi les six premiers en Coupe du monde ces dernières semaines, depuis la fin de la Tournée, le champion d'Unterwasser démontre clairement une forme ascendante. De Val di Fiemme, il garde cependant des souvenirs très contrastés: ceux, hautement positifs, de ses deux concours à Predazzo en 2001, où il glana deux de ses tout premiers podiums en Coupe du monde. Et ceux, maussades, des Championnats du monde 2003, qu'il traversa dans l'anonymat avec une 10e et une 17e places.

si/lper