Le dossard no3, signe du destin

Il faut en effet remonter à Sonja Nef, en janvier 2003 à Bormio, pour retrouver trace d'une victoire helvétique chez les dames en géant. L'Appenzelloise est aujourd'hui mariée à Hans Flatscher, l'entraîneur en chef de... Lara Gut et des Suissesses!

"Comme déjà dit, j'ai eu un super été, j'ai pu faire tout ce que je voulais à l'entraînement. Là, c'était pareil en géant", admettait une Lara rayonnante.

Première Suissesse "sacrée" dans l'Oetztal, la Tessinoise ajoute ainsi un 4e succès Coupe du monde à son palmarès, après deux super-G (St-Moritz'08 et Zauchensee'11) et une descente (Val d'Isère'12).

"La 1ère manche était magnifique à skier"

"Le dossard fait beaucoup"

, concède une Gut fraîchement promue dans le top-7 de la discipline. "Quand tu peux skier comme à l'entraînement, faire ce que tu veux, ça te donne un avantage de près d'une demi-seconde sur un dossard 20, avec lequel tu dois déjà commencer à faire gaffe et éviter les trous".

Et pour son 1er départ parmi les sept meilleures, Gut a juste essayé de se "faire plaisir", "surtout que la 1ère manche était juste magnifique à skier".

La skieuse de Comano a aussi vu dans son no3 un signe du destin, une "invitation à la gagne". "Je m'étais imposé avec le 1 en super-G et le 2 en descente. Je me suis donc dit que je pouvais y arriver avec le 3", rit-elle.

"Je suis incapable de gérer"

Lara Gut s'est donc appliquée à skier "propre", en attaquant comme elle sait si bien le faire. "C'est ce que faisait Tina (réd: Maze) la saison passée: elle attaquait à fond en 1ère manche, puis gérait un peu en 2e. J'ai donc fait la même chose". Par contre, ne comptez pas sur elle pour "gérer". "Je suis incapable de le faire. Je dois attaquer!".

Sur le 2e tracé, où elle partait en 30e position, elle a profité de ses récents entraînements. "Je savais qu'il y aurait des trous, mais j'ai essayé de laisser aller. J'ai quand même fait des fautes, comme les autres filles".

Gut essaie de ne pas s'enflammer, de "garder les pieds sur terre". "Ce n'est qu'une course. Il y en a encore beaucoup d'autres".

"J'aurai des jours où ça n'ira pas"

Cette victoire, Lara Gut la doit certainement aussi à une certaine décontraction, peu habituelle chez elle ces dernières saisons. La Tessinoise sourit, rigole et se prête volontiers au jeu de l'interview, ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé.

"J'aurai sûrement des jours où ça n'ira pas, où je ne sourirai pas et serai ennuyeuse comme toujours (elle se marre). Mais je me répète: mon été a été formidable, et j'ai pris du plaisir".

Avec un succès déjà en poche, le plaisir de la jolie blonde de 22 ans en sera désormais décuplé. "Sölden, j'ai toujours dit que c'était particulier. Si ça roule, tant mieux. Sinon, il faut continuer à bosser. Et moi c'est ce que je vais continuer à faire, bosser".

Alors oui, Sölden c'est peut-être particulier, "le folklore", comme Lara Gut nous l'a dit, mais c'est désormais aussi une ligne de plus à son palmarès, qui plus est en ouverture de saison. De quoi donc attaquer sa toute prochaine préparation physique et les entraînements en Amérique du Nord (dès le 10 novembre), avec un moral au beau fixe.

"C'est 100 points... et de l'argent"

"Et c'est surtout 100 points... et de l'argent!". Lara éclate de rire. "Je vais pouvoir me payer des vacances...". Car c'est bien ça le programme de la prochaine semaine: repos à la mer. "Mais après, je vais soulever des kilos et des kilos. Car je suis arrivée ici un peu limite physiquement. J'étais bien fatiguée après la 1ère manche".

De quoi envisager, plus tard, une autre victoire, avec le dossard no4? "Ca voudrait dire que ce serait en slalom, et ça c'est compliqué", rigole Lara Gut. "Je devrais donc recommencer à faire du slalom, à entrer parmi les 7 meilleures mondiales. Laissez-moi un peu de temps!". Elle n'en finit plus de rigoler.

Une Lara Gut comme ça, qui gagne et qui rit tant et plus, on en redemande!

Sölden, Daniel Burkhalter

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@DaniBurkhalter