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Marc Berthod à la recherche du déclic

Marc Berthod aime revenir à Adelboden, là où il a fêté ses 2 succès en Coupe du monde. [Peter Schneider]
Marc Berthod aime revenir à Adelboden, là où il a fêté ses 2 succès en Coupe du monde. - [Peter Schneider]
Le "froid" tant attendu est enfin arrivé à Adelboden. Après des nuits à près de 10 degrés de moyenne, le mercure a amorcé sa descente dans la station oberlandaise, qui a un moment craint pour ses épreuves de tradition. Mais si géant (samedi) et slalom auront bien lieu, on risque bien d'assister à des "courses surprises", dit Marc Berthod.

Marc Berthod (30 ans), dernier vainqueur helvétique sur le "Chuenisbaergli" (2008 en géant) est le 1er à se réjouir de ces conditions particulières. Le 7 janvier 2007, il avait terminé 27e de la 1ère manche du slalom d'Adelboden... avant de l'emporter l'après-midi, profitant de son dossard, d'un généreux soleil et... de la "soupe".

Depuis ce double succès d'Adelboden - ses 2 seuls sur le Cirque blanc -, la carrière du Grison a davantage piqué du nez qu'elle ne s'est envolée. Et depuis la saison 2007/08, "Bört" n'a fêté plus que 5... top-10 (2 en 08/09, 2 en 10/11 et un l'hiver dernier, en super-combiné (8e) à Wengen).

La rengaine est donc toujours la même lorsque le skieur de St-Moritz grimpe à Adelboden, il espère que se produise le tant attendu déclic, là où il avait décroché ses qualifications pour les Mondiaux 2005 (7e), 2009 (6e) et 2011 (7e).

"J'avais déjà envisagé d'arrêter au printemps dernier"

"Bört" est le dernier vainqueur suisse au "Chuenisbärgli", en 2008. [KEYSTONE - Peter Klaunzer]
"Bört" est le dernier vainqueur suisse au "Chuenisbärgli", en 2008. [KEYSTONE - Peter Klaunzer]

Mais Berthod ne se met pas trop de pression non plus. "Je ne suis plus vraiment dans le coup en géant. Ma priorité va à la descente", dit-il. N'allez toutefois pas lire que Marc Berthod espère s'imposer au Lauberhorn, le week-end prochain. Non, le Grison pense avant tout au super-combiné, discipline dans laquelle il lui manque encore un top-15 (Wengen ou Kitzbühel) pour aller à Sotchi, très certainement son dernier gros objectif.

"En fait, j'avais déjà envisagé arrêter au printemps dernier", raconte-t-il. "Mais je n'étais pas prêt. Ensuite, de très bons entraînements durant l'été m'ont poussé à y croire encore...".

Lui, le skieur de St-Moritz, ne sera donc plus de la partie aux Mondiaux dans "son jardin", en 2017. "Oh la la, ça c'est vraiment très loin...". Il lâche un gros soupir et se marre.

"Si je dois réussir quelque chose, ce serait là"

C'est donc un peu "en souvenir du bon vieux temps" que Marc Berthod s'aligne à Adelboden, même si, "si je dois encore réussir quelque chose en géant, ce serait là". Il n'y croit en tout cas guère, malgré son "je me donne une chance demain", ponctué par un rire.

Détail amusant: c'est bien lui, le dernier vainqueur suisse d'Adelboden, qui figure en "Une" du programme officiel. "Ils m'ont demandé s'ils pouvaient la mettre. C'était la meilleure photo d'un Suisse l'an dernier". Il rigole encore.

Berthod, comme à son habitude, est totalement détendu. Un autre bon signe en vue d'un ticket inattendu pour les JO? Il a en tout cas revu il y a peu - "par hasard" - sa course victorieuse de 2008...

Adelboden, Daniel Burkhalter

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"Il n'y a plus d'"allrounders", ça ne me plaît pas trop"

Entraîneur du groupe des géantistes, Jörg Roten - le frère aîné de l'ex-skieuse Karin - évoque les cadors de la discipline, l'absence de Défago et la lente disparition des "allrounders".

- Hirscher, Ligety et Pinturault: "A mon avis, Ligety est encore plus fort que les 2 autres. Pourquoi? Difficile à dire, mais chez lui, tout joue, de la confiance au matériel. Quand tu gagnes autant de courses que Ligety, tu prends conscience que tu es capable de gagner partout, même si tu n'est pas à 100%".

- L'absence de Défago à Adelboden: "Pour lui, c'était le seul moment de faire une petite pause avant les prochaines grosses épreuves de vitesse. Il fait aussi un peu de physique".

- La disparition de la polyvalence: "Ca, ça ne me plaît pas trop. Le dernier skieur à s'aligner dans toutes les disciplines, c'est Ivica Kostelic. Aujourd'hui, il faut se poser des questions. A mon avis, le vainqueur du Grand Globe ne peut pas seulement s'aligner dans 2 disciplines (réd: Marcel Hirscher, en géant et slalom)".

- Le "problème" du géant: "Le nouveau réglement (réd: matériel, espacement entre les portes,...) n'aide pas les "allrounders". Aujourd'hui, il faut s'entraîner davantage dans la discipline pour y briller. Les spécialistes de vitesse ne peuvent plus y consacrer autant de temps. A Alta Badia, seuls Janka et Svindal avaient participé à la descente de Val Gardena...".

Murisier heureux de revenir

Justin Murisier est un autre Suisse particulièrement heureux de revenir à Adelboden. "C'est là que j'ai effectué mes débuts en Coupe du monde, il y a 4 ans", se rappelle le Valaisan de 22 ans. Guère aidé par un dossard très élevé, il n'avait alors pas atteint la 2e manche. En 2011, il finira 22e du géant... S'en suivront 2 ans de galère, de ligaments du genou droit déchirés.

"Cette piste me convient bien. La motivation sera donc un peu plus grande que d'habitude", confie le skieur de Bagnes.

Reste que Murisier doit s'attendre à une course difficile, avec un nouveau dossard peu avantageux. "J'espère me qualifier, d'autant que je n'ai pas encore de 2e manche en CDM cet hiver".

Un Murisier qui doit en outre faire face à un nouveau mal, au dos cette fois-ci. "Je me suis bloqué le dos à Veysonnaz, et les médecins m'ont découvert un problème de naissance sur la vertèbre L4. Ce n'est pas très grave, mais il ne faudrait pas que ça s'aggrave", explique-t-il. Il a depuis subi une injection de cortisone...

"Tout sportif d'élite a des blessures, c'est normal", relativise-t-il. "J'ai tout d'un coup, c'est vrai, mais si je n'ai plus rien les 10 prochaines années, ça me va très bien!".

Sa motivation est en tout cas intacte. "Mon but, c'est d'y arriver. Et ce ne sont pas ces "petits arrêts" qui vont me pousser à arrêter d'y croire".