Si Adelboden est devenue au fil des ans une institution au même titre que Wengen ou Kitzbuehel, sa piste n'y est pas étrangère. Un dernier mur à 60%, de nombreux mouvements de terrain et des travers font du géant oberlandais une des courses les plus exigeantes du circuit avec celui d'Alta Badia en Italie.
Mais la légende d'Adelboden ne repose pas uniquement sur cette piste. L'ambiance festive des courses en a aussi fait un événement incontournable.
La "Maeritplatz" à l'heure de la fête
Dès le vendredi, veille des courses, Adelboden prend des allures de fête. Les rues de la station oberlandaise deviennent ainsi le refuge de nombreux stands. De quoi permettre à chacun de se remplir l'estomac ou de se procurer le même bonnet que Carlo Janka.
Le public est ensuite amené à découvrir au son des "guggenmusik" la "Maeritplatz". Tout fan de ski peut y rencontrer ses idoles, en lice le week-end.
Les jeunes, mais aussi... les moins jeunes se lancent alors dans une chasse effrénée aux autographes. A ce jeu-là, comme à celui des pronostics, pas de doute possible, l'Américain Ted Ligety et son rival autrichien Marcel Hirscher obtiennent les faveurs du public.
La tradition de la tyrolienne
Autre animation incontournable de la "Maeritplatz": la cérémonie des dossards et sa fameuse tyrolienne. Une des traditions d'Adelboden veut effectivement que les géantistes et slalomeurs se lancent dans les airs à la nuit tombée, avant d'affronter le lendemain la terrible piste du "Chuenisbaergli".
Cette tradition fait le bonheur des centaines de spectateurs prostrés sur la "Maeritplatz", mais aussi des athlètes. "Toujours sympathique ce bib draw! Merci d'être venus nombreux!", a notamment tweeté Alexis Pinturault.
Si certains optent pour la prudence sur cette tyrolienne, d'autres, comme Ted Ligety ou Felix Neureuther, n'hésitent pas à faire quelques fantaisies.
De 3690 à 30'000 habitants
Le point d'orgue de l'épreuve d'Adelboden reste cependant le géant et le slalom du week-end. Dès le samedi matin, une transhumance se met alors en place, des centaines de véhicules rejoignant Berne à la station oberlandaise.
Malgré les résultats mitigés des techniciens suisses ces dernières années, les amateurs de ski sont effectivement toujours nombreux à se rendre à Adelboden. Le village voit d'ailleurs sa population de 3690 habitants se décupler le temps des épreuves du week-end.
Après avoir traversé le village de la Coupe du monde et ses animations, le public prend place dans l'aire d'arrivée, profitant de la vue imprenable sur le mur final du "Chuenisbaergli".
Le chaudron du "Chuenisbaergli"
Cette année, 29'500 personnes ont acheté leur sésame pour le géant de samedi. Comme d'habitude, la tribune principale se transforme le temps de la course en un chaudron dans lequel virevoltent des milliers de drapeaux suisses.
Parmi ces 29'500 spectateurs, certains faisaient leurs débuts à Adelboden. "Il paraît qu’il y a une bonne ambiance. Et quand on regarde à la télé, le parcours est spectaculaire. On voulait donc voir ce que ça donnait en vrai", nous confie notamment cette famille neuchâteloise, prête à retenter l'expérience en 2015.
Les encouragements ont donc été nombreux pour les stars du Cirque blanc, même s'il faut avouer que le public se transcende pour "ses" Suisses.
"Un rêve d'enfant d'être là"
Les skieurs suisses ne sont pas insensibles à l'ambiance qui règne au pied de la "Chuenisbaergli". "Avec tout ce public, c'est toujours impressionnant", admet le Valaisan Justin Murisier, non qualifié pour la 2e manche du géant.
"C'est super tous ces gens qui te supportent. C'est un rêve d'enfant d'être à Adelboden", renchérit Elia Zurbriggen, qui avait fait ses débuts en Coupe du monde sur cette même piste l'an dernier. "Après les Jeux olympiques et les Mondiaux, je mets Wengen et Adelboden."
L'ambiance fantastique d'Adelboden ne laisse donc pas de marbre ni le public, ni les skieurs. La légende du "Chuenisbaergli" est bien partie pour perdurer encore de nombreuses années.
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Adelboden, Jennifer Blanchard