On aurait presque tendance à penser que la discipline va définitivement mourir avec les retraites (pour bientôt?) de ses derniers "purs" spécialistes, Kostelic, Raich, Fill voire Svindal.
Silvan Zurbriggen (32 ans) est un autre de ces "derniers des Mohicans". "A la rue" en Coupe du monde - son dernier top-10 remonte à février 2012 à Crans-Montana (4e du super-G) -, le Haut-Valaisan compte sur le SC pour "se refaire".
Un optimisme légendaire
"Ca va mieux depuis que nous sommes revenus en Europe, même si je n'étais pas toujours satisfait de mes résultats", se défend le skieur de Brigue, qui "tourne" autour du top-30 en descente et super-G. Des rangs indignes de son statut de vainqueur à Val Gardena, fin 2010.
Silvan Zurbriggen conserve toutefois son optimisme légendaire, prétendant que ses résultats affichent une "courbe ascendante". Soit. Reste qu'il reste sur une 8e place en Coupe d'Europe à Wengen, dans une course de niveau peu relevé, dominée par... quatre Suisses!
"Le but était de tester des choses et de retrouver un certain toucher de neige. Ca m'a aussi permis de retrouver un brin de confiance", affirme-t-il.
"Pas facile avec mes dossards"
Le statut de Silvan Zurbriggen dans l'équipe de Suisse a aujourd'hui bien changé, lui qui était pourtant médaillé d'argent du slalom aux Mondiaux 2003 et "bronzé" lors du combiné des JO de Vancouver, en 2010. "Aujourd'hui, il est vrai que je dois souvent passer par des sélections internes", se lamente-t-il.
"Mon expérience m'aide, je connais un peu mieux les courses que certains jeunes", dit-il. A Wengen, sa participation à la "grande" descente de samedi n'est pas encore "officielle" à 100%, mais ses 16e et 18e (avec gros coup de frein) places devraient le qualifier.
"Mon but est seulement de bien skier, le reste viendra de lui-même. Mais avec mes dossards, ce n'est pas facile."
Wengen comme déclic?
"En ski, il faut avant tout être patient. Si tu en veux trop, ça ne marche pas. Mais je suis certain qu'à la longue, ça va revenir". Le Haut-Valaisan peine toutefois à livrer la clé d'un retour au 1er plan. "Si je le savais, je vous le dirais". Il rigole.
Le super-combiné de Wengen pourrait constituer ce déclic tant attendu. N'avait-il pas terminé 3e autant en 2007 qu'en 2010? "Franchement, je n'en attends rien du tout", s'empresse-t-il de couper, avec un grand sourire. "Là aussi, si je skie bien, ça marchera".
L'inversion annoncée (slalom le matin/descente l'après-midi) peut-elle changer la donne? "C'est déjà arrivé à Bansko/BUL, mais je n'y étais pas".
Pas de retour en slalom
Selon "skionline.ch", Zurbriggen est déjà qualifié pour Sotchi, grâce à sa 6e place lors du super-combiné des Mondiaux de Schladming'13. Là aussi, il se montre totalement détaché. "Je n'en sais absolument rien. Je ne sais honnêtement pas si je participerai aux Jeux ou pas".
Finalement, ne devrait-il pas envisager un retour sur le slalom, discipline où il a été no2 mondial en 2009/10? "Non, ce n'est plus du tout d'actualité."
"Les "lourds" comme moi n'ont plus aucune chance. Les meilleurs sont fins, petits et très rapides des jambes. Je peux faire encore quelques belles manches, mais ça ne suffit plus pour un slalom "classique"", conclut-il. Sera-ce suffisant pour le super-combiné de Wengen?
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Wengen, Daniel Burkhalter
Kostelic, un "roi" en panne
Ivica Kostelic est un autre "roi" du super-combiné, l'un de ses derniers défenseurs. Mais avec 6 victoires - 2 en super-combiné, 4 en slalom - le Croate de 34 ans est avant tout l'un des "rois" de Wengen, avec Benjamin Raich (5 succès).
Généralement, le frère de Janica trouve son pic de forme au mois de janvier, et aligne les performances de pointe. Cette saison, à l'exception d'une 4e place lors du slalom de Levi, il n'a pas signé le moindre top-10...
"Je ne sais pas vraiment comment expliquer ça", raconte le vainqueur du général 2010/11. "Il y a certainement un peu de fatigue, car après mon opération au genou en mai, je me suis beaucoup entraîné, sans faire de pause".
Kostelic s'en prend à lui-même, lui qui a voulu remonter sur les skis dès la fin de sa convalescence. "C'est un bon apprentissage pour le futur", sourit-il. "J'aurais dû couper, voir autre chose", continue le sympathique Ivica.
Il concède que ça sera difficile de faire cette pause avant Sotchi, avec des courses à Wengen, Kitzbuehel et Garmisch, "une semaine avant les JO". "Mais l'intensité est moindre en course qu'à l'entraînement", sourit-il. Le double médaillé d'argent de Vancouver concède toutefois qu'il ne peut pas "zapper" de course. "Sinon je sors du top-30 et je perds mes bons dossards. Au tennis, je pourrais simplement partir en vacances maintenant".