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Beat Feuz optimiste pour la descente

Beat Feuz est prêt à créer la surprise lors de la descente du Lauberhorn. [Jean-Christophe Bott]
Beat Feuz est prêt à créer la surprise lors de la descente du Lauberhorn. - [Jean-Christophe Bott]
"Cette chute en slalom m'énerve un peu, j'ai perdu beaucoup de temps". Seulement 19e du super-combiné de Wengen, Beat Feuz affichait une certaine déception dans l'aire d'arrivée, tant il savait "qu'il y avait quelque chose à faire". "En plus, j'effectuais vraiment une bonne manche en slalom jusque-là".

Il était même plutôt satisfait de sa descente, exceptionnellement disputée en tant que 2e manche. "Je n'ai perdu qu'une seconde sur le meilleur chrono de Svindal, et il vient de me dire qu'il avait réussi une bonne manche".

Feuz a donc toutes les raisons d'être optimiste en vue de la descente de samedi, lui le dernier vainqueur helvétique au Lauberhorn, en 2012.

Un genou opéré 10 fois!

Absent du Cirque blanc toute la saison dernière en raison d'une infection au genou gauche, Beat Feuz se dit "heureux d'être à nouveau là en tant que coureur", lui qui avait fêté au Lauberhorn le plus grand succès de sa carrière.

"Kugelblitz" revient de loin, très loin même. Son genou gauche a été opéré 10 fois, et il ne ressemble aujourd'hui plus à un genou "normal". "Il manque du cartilage, le ménisque n'est plus entier et les muscles sont en reconstruction", a-t-il expliqué dans la "Berner Zeitung".

Feuz avait vaincu le mythique Lauberhorn en 2012. [KEYSTONE - Alessandro Della Bella]
Feuz avait vaincu le mythique Lauberhorn en 2012. [KEYSTONE - Alessandro Della Bella]

Le genou du skieur de Schangnau/BE manque donc cruellement de stabilité, et notamment sur des tracés qui "chahutent" beaucoup. "Il y a alors un risque que tout bouge et que j'aie mal".  

Une vie dédiée au ski

Mais comme il aime à la répéter, Feuz "vit pour le ski", et ce depuis tout gamin. A la sortie de l'école, il s'offrait vite au moins une petite descente "obligatoire", la ferme familiale étant située au milieu de la piste. Mieux encore, le téléski était opéré par son père Hans. "Aujourd'hui, c'est pour ça que je me bats autant pour revenir".

Et Feuz a vite retrouvé un bon niveau, et un toucher de neige que l'on dit unique. A sa 1ère course, le 30 novembre à Lake Louise, il finit 30e de la descente. Puis 14e du super-G et, une semaine plus tard, 6e en descente à Beaver Creek.

Son genou le fait pourtant toujours souffrir. "En fait, les douleurs viennent et repartent", dit le Bernois.

"Je ne serai pas l'un des favoris"

L'homme aux 5 succès en Coupe du monde est parfaitement conscient qu'il ne doit pas forcer, et s'accorder une plage de repos à la moindre alerte. Il a ainsi "zappé" la descente de Bormio fin décembre pour être au top ici, "dans son jardin". "Maintenant arrivent toutes les courses qui me plaisent vraiment beaucoup", se réjouit Feuz dans la "Berner Zeitung".

Mais même si son genou peut aujourd'hui être "chargé" "à des centaines de pourcent plus qu'en novembre", le citoyen d'Innsbruck ne s'imagine pas (encore) refaire le coup de 2012 à Wengen.

"Je ne pense pas que je serai l'un des favoris", rigole Feuz. Un top-15 le comblerait. "Je serais le 1er surpris si je réussissais une... surprise!".

"Je sais comment gagner à Sotchi"

Beat Feuz pourra skier sans pression, son ticket pour Sotchi déjà en poche. "Même si j'ai toujours dit que mon programme était fait pour me conduire aux Jeux, le fait d'avoir ma qualification en poche constitue un petit miracle".

Le Bernois s'était imposé à Sotchi en 2012. De bon augure avant les Jeux! [KEYSTONE - Alessandro Della Bella]
Le Bernois s'était imposé à Sotchi en 2012. De bon augure avant les Jeux! [KEYSTONE - Alessandro Della Bella]

Et en Russie, celui auquel Swiss-Ski a adjoint un entraîneur privé pour la saison - Sepp Brunner -, aura assurément un gros coup à jouer. N'a-t-il pas triomphé lors de la répétition générale des JO, en février 2012? "Ce n'est sûrement pas un désavantage d'avoir déjà gagné là-bas", rigole Beat Feuz.

"J'ai l'avantage de savoir ce qu'il faut faire pour gagner à Sotchi", poursuit le skieur de 26 ans, en ajoutant, clin d'oeil à la clé: "comme ici!". 

"Tout risquer pour une médaille"

Mais le discours de Beat Feuz est le même que celui de la majorité des autres coureurs: Sotchi, c'est encore loin. Après Wengen, il y aura encore des descentes à Kitzbühel et Garmisch, même s'il devrait renoncer à l'épreuve allemande. "Pour l'instant, je ne suis pas encore prêt à gagner, ici ou à Sotchi. Mon genou n'est pas au top".

"Mais quand on est au départ des JO, seules les médailles comptent. Je risquerai donc tout pour une place sur le podium olympique", annonce Feuz.

"Mais ça, je le dis uniquement dans le cas de figure où mon genou irait comme aujourd'hui". Car même s'il a "appris à vivre avec le mal", "j'ai eu assez de piqûres jusque-là", conclut-il.

>> A lire aussi : Ligety enlève le super-combiné de Wengen

Wengen, Daniel Burkhalter

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La parole à Patrick Küng

Meilleur descendeur de l'hiver, Patrick Küng porte haut les espoirs helvétiques au Lauberhorn. Le Glaronnais, 5e à Beaver Creek et 6e à Val Gardena, a signé de bons résultats aux entraînements (4e et 5e) et affiche donc un bel optimisme avant l'épreuve-reine.

Suisse le plus rapide de l'hiver: "Je ne pense pas que ça me rajoute de la pression. Après, il y a bien sûr plus de monde, plus de médias, mais on est d'autant plus heureux d'être là".

Son tour après Défago, Janka et Feuz?: "Les favoris restent ceux qui ont déjà gagné ici. N'oubliez pas que Didier Cuche n'a jamais gagné ici. Il faudra vraiment que tout fonctionne parfaitement pour moi samedi".

Son nouveau statut dans l'équip
e: "Les leaders restent ceux qui ont déjà gagné en descente. Moi, j'ai gagné en super-G (réd: à Beaver Creek), mais encore jamais en descente. Mais je cours avant tout pour moi, et pas pour les autres".

Le Lauberhor
n: "Je n'ai jamais vraiment eu de bons résultats ici (réd: il a fini 10e en 2012). Mais je me sens mieux aujourd'hui que par le passé. Sinon, c'est une course spéciale pour chaque descendeur suisse, c'est certain".

Sotch
i: "Je n'y pense pas, même si je vois des reportages à la télévision. Pour nous, les spécialistes de vitesse, janvier est un mois chargé, avec Wengen, Kitzbühel et Garmisch, les descentes les plus difficiles".