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Patrick Küng, le jour d'après...

La nuit a été courte pour le héros de la descente de Wengen. [Giovanni Auletta]
La nuit a été courte pour le héros de la descente de Wengen. - [Giovanni Auletta]
Il est 9h00, lendemain d'exploit. Patrick Küng est pile à l'heure, face à une quinzaine de journalistes, même s'il semble tout juste sorti de son lit. Le Glaronais a évidemment "un peu fêté" sa victoire dans la descente du Lauberhorn, et n'a "que peu dormi".

Il n'a même pas encore eu le temps de parcourir tous les sms de félicitations reçus. "J'étais très occupé hier soir, cette nuit et encore ce matin", sourit-il. Combien a-t-il reçu de messages? "Je ne sais pas, beaucoup!"

Le nouveau "roi du Lauberhorn" a encore des images plein les yeux, et notamment celles de la cérémonie des vainqueurs. "Un super souvenir, un grand moment auquel on peut s'habituer", dit-il.

Même s'il n'a pas beaucoup fermé l'oeil de la nuit, "King Küng" est revenu avec plaisir sur cette journée historique pour lui, sur sa carrière.

La cérémonie des vainqueurs:

"Il y a eu beaucoup d'émotions, et notamment lors de l'hymne national. J'en connais la 1ère strophe et j'ai donc chanté un peu. Mais je ne sais pas si ça a beaucoup plu à Reichelt et Svindal!".

Cette 2e victoire en Coupe du monde:

"J'étais vraiment nerveux dans l'aire d'arrivée, mes jambes me supportaient à peine. Quand on gagne pour la 1ère fois, on ne sait pas vraiment à quoi s'attendre, on ne sait pas ce qui va se passer. Là, je le savais et j'ai pu partager ce moment avec mon public et ma famille".

3e du général en descente, 2e en SG:

"Ce n'est pas du tout quelque chose qu'on pouvait espérer après la saison dernière. Mais on sait que tout peut aller très vite dans le sport, d'un côté comme de l'autre. Là, je suis du côté positif... Pour être honnête, je ne pensais pas gagner d'abord en SG, qui plus est à Beaver Creek, le plus difficile. C'est la discipline la plus compliquée, car il n'y a pas d'entraînement sur la piste. Tu fais la reconnaissance et tu dois tout donner, en prenant la bonne dose de risques".

Son "carnet de courses":

"Plus jeune, j'y notais tout, après chaque entraînement, chaque course. Chaque passage clé était référencé. Je l'ai toujours, mais je le consulte moins désormais..."

Vainqueur à Wengen, vainqueur à Kitzbühel?

"J'irai en tout cas là-bas, avec un bon sentiment, une bonne dose de confiance. Après, c'est une tout autre course. Wengen, c'est un peu spécial. Il n'y a pas d'autre descente pareillement tracée dans la nature. En plus, elle est très longue et donc très exigeante physiquement, avec beaucoup d'endroits où tu peux commettre des fautes. Sur la Streif, c'est autre chose. Il faut arriver avec une super forme et être prêt à prendre beaucoup de risques pour y réussir".

Pas de technique, seulement la vitesse?

"Les nouveaux petits skis, "taillés", me faisaient mal après ma blessure, c'est pour cela que j'ai définitivement opté pour la vitesse. Je m'entraîne encore beaucoup en géant, mais il est tout simplement devenu impossible de faire encore des courses de géant. D'ailleurs, seuls de rares descendeurs y brillent encore".

Ses idoles:

"Quand j'étais petit, c'était Vreni Schneider (réd: elle vient elle aussi du canton de Glaris). Elle m'a d'ailleurs souvent félicité depuis. Après, quand je suis arrivé dans l'équipe, c'était Didier Cuche, aux côtés de qui j'ai beaucoup appris. On regardait ses vidéos, et il ne fallait "que" copier ses lignes, ce qui n'était pas toujours facile (rires)".

Un nouveau leader?:

"Ce n'est pas un rôle qu'on choisit. Il grandit en toi. Mais il faut avoir les résultats!"

Sotchi, la revanche de Vancouver?

(réd: il avait été exclu par Swiss Olympic après avoir un peu trop fêté les médailles d'or de Dario Cologna et Didier Défago) "Je savais que cette histoire ressortirait en cette saison olympique. Ca m'avait vraiment fait mal, je m'étais senti mal. Mais le temps a passé et j'ai aujourd'hui tourné la page. Ce n'est plus d'actualité pour moi".

Apprendre le russe en vue des JO?:

"Je vais d'abord apprendre le français! En plus, il n'y a pas besoin de savoir le russe pour être champion olympique!"

Wengen, Daniel Burkhalter

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