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Dominique Gisin toujours sur son petit nuage

Dominique Gisin ne semble toujours pas avoir réalisé son exploit. [Alessandro Della Valle]
Tout sourire, Gisin prend la pose à Crans-Montana. - [Alessandro Della Valle]
Voilà plus de deux semaines que Dominique Gisin a fait vibrer la Suisse entière en décrochant l'or lors de la descente aux Jeux olympiques de Sotchi. Avant de disputer les épreuves de Coupe du monde à Crans-Montana ce week-end, l'Obwaldienne a accepté avec plaisir de revenir sur son doux rêve olympique.

"Incroyable": ce mot ne quitte pas les lèvres de Dominique Gisin, à l'heure d'évoquer sa médaille d'or acquise le 12 février dernier en descente aux JO.

Gisin , ici avec Gut, a reçu des honneurs mérités pour son sacre. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]
Gisin , ici avec Gut, a reçu des honneurs mérités pour son sacre. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]

La skieuse d'Engelberg n'a d'ailleurs toujours pas réalisé son exploit. "J'ai revu quelques images, mais j'ai l'impression parfois que c'est un rêve. Tout semble encore irréel", raconte-elle des étoiles plein les yeux.

Engelberg honore sa championne

Le rêve olympique de Dominique Gisin s'est poursuivi bien au-delà de Sotchi. Dès son retour mercredi en Suisse, la nouvelle reine de la descente a effectivement été mise à la fête par sa famille, son fan-club mais aussi par les habitants de son village d'Engelberg.

"C'était incroyable. J'ai eu le droit à un train spécial de Lucerne à Engelberg", explique-t-elle. "Je pense qu'il n'y a pas un magasin de mon village qui n'ait pas fait quelque chose pour me rendre honneur. Il y a eu même des pâtisseries en forme de médaille d'or!"

"La commune a aussi appelé le CIO pour avoir le droit d'installer de grands anneaux olympiques avec mon nom dans un champ au-dessus de mon village!"

"Je pourrais travailler 24/24h"

Avec une réception programmée samedi dernier par son village, Dominique Gisin n'a pas encore eu trop le temps de souffler. "Il y a tous les jours quelques heures qui partent pour des choses encore reliées aux JO. Mais j’essaye de pouvoir m'entraîner normalement", confie l'Obwaldienne (28 ans).

Grâce à cette médaille d'or, Gisin a fait le plein de confiance. [KEYSTONE - Urs Flueeler]
Grâce à cette médaille d'or, Gisin a fait le plein de confiance. [KEYSTONE - Urs Flueeler]

"Quelques heures par jour, j’éteins le téléphone et mon ordinateur. Parce que si je voulais, je pourrais travailler 24 heures par jour et j’aurais encore du boulot!", raconte-elle en rigolant.

La championne olympique, sollicitée de toute part, s'excuse même de ne pas pouvoir contenter tout le monde: "J’aimerais répondre à chaque personne tout de suite. Mais ça prend du temps!"

La confiance retrouvée

A peine remise de ses émotions, Dominique Gisin a dû se replonger dans le bain de la Coupe du monde, puisque une descente et un super-combiné sont programmés ce week-end à Crans-Montana.

Mais la skieuse d'Engelberg compte bien tirer tout le positif de sa médaille d'or pour les épreuves à venir. "Les courses de Sotchi m'ont donné beaucoup d'énergie et de confiance. Cette énergie et cette confiance que je cherchais en début de saison", assure-t-elle.

"Ce titre m'a aussi permis de me sentir à nouveau comme une athlète qui est allée au bout de son potentiel, explique l'Obwaldienne. Si je skie le mieux possible et si je donne tout, peu importe au fond s'il y a des filles devant."

"Il me reste encore du boulot"

Bien qu'elle soit auréolée d'un titre de championne olympique et navigue en pleine confiance, l'Obwaldienne n'a pas l'impression de passer du statut de "chasseuse" à celui de "chassée" sur le circuit de la Coupe du monde.

"Cette saison, à part aux JO, je n'ai pas fait de top-3, alors je suis bien consciente qu'il me reste du boulot. Tout ne va pas se faire en un claquement de doigt, parce que je suis championne olympique. Ma carrière est trop compliquée pour que ça se passe comme cela", relativise Dominique Gisin.

La championne olympique avait gagné à Crans-Montana en 2010. [AFP - Olivier Morin]
La championne olympique avait gagné à Crans-Montana en 2010. [AFP - Olivier Morin]

"C'est comme au tennis. Le no1 mondial n'est pas forcément celui qui a gagné le dernier Grand Chelem, mais celui qui termine la saison au 1er rang."

Crans-Montana, une course spéciale

Dominique Gisin aura l'occasion de confirmer son titre olympique dès samedi avec la descente sur la piste du Mont-Lachaux à Crans-Montana. Une piste qui n'avait plus été utilisée depuis les Championnats du monde de 1987.

"Cette piste est vraiment particulière. Elle a du caractère, estime la championne olympique de descente. A mon avis, elle pourrait devenir une classique dans la Coupe du monde féminine."

La skieuse d'Engelberg se réjouit en tout cas d'effectuer son retour à Crans-Montana, elle qui avait triomphé lors du super-G en 2010. "C'est toujours une course spéciale. Et là, je vais en plus pouvoir un peu partager mon succès avec le public suisse!"

Crans-Montana, Jennifer Blanchard

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"Un plaisir de courir en Suisse"

Pouvoir évoluer devant son public réjouit aussi les autres Suissesses. "C’est toujours motivant quand il y a autant de gens qui viennent te voir", confie Marianne Kaufmann-Abderhalden, 3e de la Coupe du monde de descente.

A l'image de la St-Galloise, Lara Gut ne ressent pas non plus de pression:"On s'était mis la pression pour Sotchi, alors maintenant que c'est passé, on va pas le faire pour la Coupe du monde!"

"Cela fait toujours plaisir de courir en Suisse, poursuit la Tessinoise. Hier soir, quand on est arrivé, des enfants nous attendaient pour des autographes. Contrairement aux hommes qui ont Wengen et Adelboden, on n'est pas habituées à ces choses, donc on en profite!"

Gut au top, malgré une neige molle

Quant à cette fameuse piste du Mont-Lachaux, Marianne Kaufmann-Abderhalden avoue la trouver "très belle" et "très dure". "Il y a quelques virages compliqués", explique la St-Galloise.

Les skieuses ont toutefois dû composer avec des conditions difficiles lors du 1er entraînement. "Aujourd'hui, c'était du skicross!", se marre Lara Gut. La neige était trop molle, on n'avançait pas. Sur les plats et les traverses, j'avais le temps d'observer la neige et les lignes des autres! Normalement, si tu vas vite, tu peux jamais faire cela!"

Ces conditions n'ont pas empêché la skieuse de Comano de signer le meilleur chrono du 1er test. De bonne augure pour la descente prévue samedi.