Plus de problèmes physiques (coeur, dos, etc.) - enfin! - et matériel changé à l'inter-saison. Fini donc l'interminable casse-tête du réglage chaussures-ski chez Atomic. Après 14 ans de fidélité à la marque autrichienne, Janka a rejoint Rossignol.
"J'espère effectivement que c'est un nouveau départ dans ma carrière", confie "Jänks". "Mais c'est un risque aussi car il faut s'habituer à de nouvelles personnes, du nouveau matériel"...
Un niveau physique bien meilleur
Et justement, cette adaptation demande du temps pour un Janka qui s'aligne dans 3 disciplines (géant, super-G et descente). Son nouvel entraîneur en chef, le Bernois Tom Stauffer, en est d'ailleurs parfaitement conscient.
"Physiquement, le niveau de Carlo est bien meilleur que ces dernières saisons. La base est bonne", relate celui qui a dirigé les Américaines, les Suédoises et les Allemandes avant de rentrer au bercail. "Il doit maintenant diriger ce 1er changement de marque".
Ce qui ne saurait tarder, à en croire les bons entraînements livrés cet été par le vainqueur du général 2010. Lui préfère relativiser. "Il y a eu du bon et du moins bon, mais je suis confiant"
Revenir devant, en géant notamment
Carlo Janka compte donc beaucoup sur le prochain stage de préparation en Amérique du Nord pour trouver les réglages parfaits, et ce notamment en vue des prochains Mondiaux de Beaver Creek. Une station qui n'est pas sans lui rappeler de bons souvenirs puisqu'il y avait signé un fabuleux triplé (super-combiné/géant/descente) en 2009...
Et s'il espère évidemment ajouter une 3e (ou plus!) médaille mondiale à son palmarès en février, c'est surtout les sommets que Janka a envie de retrouver.
A commencer par le géant où, faut-il le rappeler, il est champion olympique 2010. Mais il y a du boulot. Janka n'est aujourd'hui que 24e mondial (seul Suisse du top-30 d'ailleurs!).
Pas de but particulier, mais...
Donc voilà, ce géant de Sölden arrive un peu trop tôt, et Janka n'en attend donc pas vraiment grand-chose. La saison passée, il n'avait d'ailleurs réussi qu'un top-10 dans la discipline (6e à... Beaver Creek, avec le dossard 68).
"Je n'ai pas de but particulier ici à Sölden, c'est vrai", souffle-t-il. "Mais si j'arrive à emmener le même feeling sur la neige qu'aux entraînements, on verra bien ce que ça peut donner". Il se dit en tout cas tendu.
Tom Stauffer, lui, est convaincu du potentiel de l'un de ses leaders. "Carlo est clairement capable de skier aux avant-postes. Après, avec quelle constance sera-t-il capable de le faire?". Début de réponse dès dimanche...
Sölden, Daniel Burkhalter - Twitter @DaniBurkhalter
Justin Murisier: "Avec le nouveau matériel, tout est devenu plus simple"
Une année après, Justin Murisier (22 ans) est de retour à Sölden. La mine est bonne, tout comme la confiance. Le Valaisan a vécu une saison 2013/14 des plus difficiles (14 éliminations en 16 courses!), mais il s'est qualifié avec brio pour ce géant d'ouverture.
RTSsport.ch: Justin, comment ça va?
JUSTIN MURISIER: Je débarque avec de bonnes sensations, et avec de très bons chronos aux entraînements. C'est d'ailleurs pour ça que je suis là!
RTSsport.ch: Justement, vous avez même battu Teg Ligety d'une seconde à Saas-Fee...
JUSTIN MURISIER: (gêné) Oui, mais a-t-il pris l'entraînement au sérieux? Sérieusement, je ne sais pas si on peut vraiment tenir compte de cet entraînement, car il s'est déroulé dans des conditions difficiles... Le point positif, c'est surtout que je ne prends pas 3 secondes face aux meilleurs.
RTSsport.ch: Quel est le rôle de votre nouveau matériel (il est passé chez Völkl)?
JUSTIN MURISIER: J'ai surtout l'impression que tout est devenu plus facile! J'ai très vite trouvé les bons réglages, et je fais beaucoup moins d'erreurs. En plus, je bénéficie de l'expérience de l'ex-serviceman de Manfred Pranger/AUT, avec qui il a passé 13 ans. Il est au courant de tout, et ça m'a vraiment beaucoup aidé. En plus, j'ai un peu dû changer ma manière de skier avec ce nouveau matériel et, presque comme par magie, mes soucis physiques (dos) ont disparu.
RTSsport.ch: Quelles sont donc vos attentes à Sölden, où vous aurez un haut dossard?
JUSTIN MURISIER: Me qualifier pour la 2e manche, évidemment! Mais avec ce dossard, tout dépendra aussi bien sûr des conditions et de la tenue de la piste. J'espère qu'il continuera de faire froid et que ça reste glacé. Moi, j'aime vraiment quand ça "tape"!
RTSsport.ch: Et pour le reste de l'hiver?
JUSTIN MURISIER: Tout dépendra un peu de ma performance dimanche. Si je réussis un bon résultat à Sölden, j'irai suivre la préparation en Amérique du Nord, en vue du géant de Vail. Par contre, si ça ne se passe pas trop bien, je me concentrerai sûrement un peu plus sur le slalom et je n'irai pas outre-Atlantique...
RTSsport.ch: Justement, quelle est votre priorité? Géant ou slalom?
JUSTIN MURISIER: Ma priorité va à la technique, donc aux deux. Et je sais très bien que si ça va bien en géant, ça ira aussi bien en slalom. A l'avenir, par contre, et à condition que ça ait bien marché en technique, j'aimerais me diriger vers la vitesse. Mais ça, c'est pas pour tout de suite...
Schild bien à la retraite
Le chef de presse des prochains Mondiaux de Vail/Beaver Creek a commis une belle boulette lors de l'interview de Marlies Schild. L'Autrichienne, comme quelques autres stars du Cirque blanc (Ted Ligety, Bode Miller, Julia Mancuso, Mikaela Shiffrin) participait à la cérémonie de présentation de la station nord-américaine, à 100 jours exactement du coup d'envoi de ces Championnats du monde.
"Alors Marlies, comment allez-vous vous préparer pour cet événement, alors que vous ne connaissez pas la piste?", a demandé John Dakin.
Ce à quoi, et dans un calme mondial, la belle slalomeuse a répondu: "Je n'aurai pas besoin de me préparer car je suis désormais à la retraite!".
S'en est alors suivi un pesant moment de solitude pour John Dakin...