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Murisier enfin sorti du tunnel

Murisier remonte gentiment la pente. [Jean-Christophe Bott]
Murisier remonte gentiment la pente. - [Jean-Christophe Bott]
Le tunnel a été long, presque sans fin même. A cause d'un genou droit sérieusement blessé, opéré, puis à nouveau sérieusement touché et encore opéré, Justin Murisier a été réduit à l'inactivité pendant 2 ans. Vingt-quatre mois sans ski pour un jeune skieur que l'on disait très talentueux, c'était long.

Et la saison 2013/14, celle du retour, aurait même pu dégoûter définitivement le Valaisan: 14 éliminations en 1ère manche, en 16 courses. Seule sa 9e place lors du super-combiné de Kitzbühel en janvier l'a maintenu à flots.

Mais Murisier s'est accroché, a cru en sa bonne étoile. Mais il a aussi changé de matériel, comme pour s'offrir un véritable nouveau départ. Et ça a payé.

"Tabassé dans tous les sens"

Pour Murisier, cette 12e place à Sölden vaut une victoire. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]
Pour Murisier, cette 12e place à Sölden vaut une victoire. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]

Trois ans et un mois quasi exactement après sa 1ère blessure, Justin Murisier revit, raconte son exploit du jour un peu comme s'il avait gagné. Car cette 12e place à Sölden, en ouverture de saison, c'est un peu sa victoire.

"Réussir le meilleur résultat de ma carrière en géant après tant de galères, je ne peux évidemment être que content. Mais mon coup d'éclat, c'était surtout d'entrer en 2e manche avec ce dossard 55", raconte le Bagnard.

"Quand tu t'élances avec un dossard aussi élevé, tu peux très bien livrer une excellente manche et finir 31e, 32e ou encore plus loin". Et en plus, là il a vraiment fallu lutter. "Je me suis fait tabasser dans tous les sens!".

"J'ai dû être dur avec moi-même"

"On savait tous, mes entraîneurs et moi, que le sentiment ne pourrait de toute façon pas être bon en première manche", poursuit Murisier. "Mais j'ai continué à me battre, à lutter et au final, je crois que j'ai bien fait".

Lutter, cravacher, c'est un peu le quotidien de Murisier depuis 2 ans. "C'est vrai que j'ai dû être dur avec moi-même pour revenir. Les blessures, c'était vraiment dur". C'est aussi pour ça que ce résultat outrepasse sa 8e place en slalom à Val d'Isère, en décembre 2010.

"Oui, le sentiment est meilleur aujourd'hui", confirme le triple médaillé des Mondiaux juniors 2011. "A Val d'Isère, je n'avais pas galéré pour y arriver. Là, je peux dire que j'en ai ch...".

Sölden, la course qui change tout

Murisier en action à Sölden. [Jean-Christophe Bott]
Murisier en action à Sölden. [Jean-Christophe Bott]

Cette 12e place dans l'Ötztal autrichien "offre" par ailleurs un "demi-ticket" pour les Mondiaux à Murisier. "Ca, je n'y pense pas forcément, car je sais que si je skie à mon niveau, j'y serai". Mais elle lui offre surtout une grosse confiance, et ce dès l'ouverture

"Tout le monde dit que la première course à Sölden n'est pas importante. Mais pour moi elle était TRES importante!", rajoute le protégé de Steve Locher. "Ce résultat décide presque de mon programme cette saison. Je vais donc sûrement me concentrer sur le géant".

Après le slalom de Levi, Murisier ira donc, avec quasi certitude, se préparer en vue du géant de Beaver Creek. "Avant aujourd'hui, j'hésitais à y aller".

"Deux ans sans ski, ça n'aide pas"

Aujourd'hui, Justin Murisier peut donc à nouveau regarder vers le haut, là où brille le soleil. Là aussi, peut-être, où il voit des Hirscher, Ligety ou encore Pinturault se battre pour les victoires. Un rêve qui pouvait encore presque sembler impossible il y a peu.

"Hirscher n'a jamais eu de grosse blessure, Ligety non plus", explique le Valaisan. "Je ne dis pas que je serais à leur niveau sans les miennes, mais les coups bas, ça n'aide pas beaucoup dans une carrière. Et 2 ans sans ski, il n'y en a pas beaucoup qui ont connu ça..."

"J'espère que maintenant tout ce travail pour revenir va payer", lâche encore un Murisier qui rentre à la maison "heureux". Et dans la lumière...

De Sölden, Daniel Burkhalter

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La parole à Janka et Hirscher

CARLO JANKA: Je suis parvenu à skier la 2e manche comme j'avais pu me l'imaginer, ce qui n'avait pas été le cas de la 1ère. Mes réglages n'étaient pas bons et je ne crochais pas assez sur cette glace. En plus, nous n'avons pu nous entraîner que 2 jours cet été dans de telles conditions. Au moins je sais que la direction est la bonne.

MARCEL HIRSCHER (1er vainqueur autrichien ici depuis Hermann Maier, en 2005): Ces derniers jours, j'ai vraiment ressenti la pression, j'étais nerveux et ce n'était pas le vrai Marcel. Tout le monde me rappelait la dernière victoire d'Hermann Maier. J'avais alors 16 ans et c'était de la folie. Je gagne le jour de la fête nationale, c'est important pour moi, pour tout le monde.