Un sourire retrouvé, grâce à Janka

Le week-end de Wengen ne pouvait pas mieux commencer pour les skieurs suisses, qui avaient jusque-là dû se contenter de la seule 2e place de Beat Feuz lors de la descente de Beaver Creek. Avec cette victoire en super-combiné - la 2e au Lauberhorn après celle de 2009 -, Carlo Janka redonne ainsi le sourire au clan helvétique, privé de victoire depuis le triomphe de Didier Défago lors du super-G de Kitzbühel 2014.

On savait que ce super-combiné oberlandais pouvait servir de déclic. A la seule exception de l'an passé, les Suisses y sont en effet montés chaque année sur le podium depuis 2007! Et le meilleur est peut-être à venir, puisque depuis 2007 toujours, "Janks" & Cie ont fêté 2 podiums ou plus chaque saison (2013/2014 exceptés) à Wengen...

Ce nouveau triomphe suisse au pied de l'Eiger - le 6e en 6 ans (4x descente + 2x super-combiné) - est surtout beau pour Carlo Janka (28 ans), qui n'avait plus été à pareille fête depuis le géant de Kranjska Gora, début mars 2011.

En 2010, Janka a remporté la mythique descente du Lauberhorn. [KEYSTONE - Giovanni Auletta]

"Retrouver le podium après ces 4 années difficiles (réd: notamment touché au dos, soucis de matériel, etc.), c'est génial. Et en plus, tout en haut ici à Wengen, c'est encore plus beau", sourit le Grison qui retrouve enfin la lumière.

"Wengen, c'est magique pour moi"

"Ici, c'est magique pour moi", poursuit "Iceman". "Je ne sais pas pourquoi, mais ça a toujours bien marché pour moi à Wengen, même lors de mes années difficiles". Les statistiques le confirment: en 12 départs, Janka a triomphé 3 fois et fêté 4 autres podiums!

Le skieur de Suisse orientale avait démontré dès le début de la semaine être bien posé sur ses skis. Ses 2e et 3e chronos lors des descentes d'entraînement en avaient déjà fait un favori pour la descente de dimanche, même si c'est un rôle qu'il peine à accepter. "Les favoris, ce sont Mayer et Jansrud, moi je suis un outsider".

Le citoyen d'Obersaxen sait qu'il revient de loin, très loin. Il rappelle d'ailleurs les 8" perdues (46e chrono) sur Ligety lors de la 1ère manche du géant d'Alta Badia, en décembre 2012...

Mais aujourd'hui, le vainqueur du général et champion olympique de géant 2010 semble sorti du tunnel, et ce notamment grâce à un changement de matériel l'été dernier. "Aujourd'hui tout est à nouveau possible!", se plaît-il d'ailleurs à clamer.

Il voudrait biffer le super-combiné!

Janka offre à Swiss-Ski sa 1ère victoire de la saison chez les messieurs. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]

Tellement possible que Janka s'impose dans une discipline pour laquelle il ne s'entraîne quasi pas et pour laquelle il n'a plus franchement beaucoup de considération. "Il faudrait qu'il y ait davantage de super-combinés, mais ce n'est pas possible. Peut-être faudrait-il juste le biffer", dit-il dans le "Blick" du jour.

"J'ai bien conscience que la discipline n'est plus très attractive en ce moment et il faudrait vraiment trouver une solution, mais je ne vois pas laquelle", renchérit-il après sa 10e victoire sur le Circuit.

En tout cas, pour quelqu'un qui ne s'entraîne pas en slalom - il a servi d'ouvreur à Adelboden dimanche dernier-, le Grison a bluffé son monde, signant même le 8e chrono entre les piquets, à 0"86 d'un spécialiste comme Pinturault!

Avec la confiance désormais accumulée et des réglages qu'il estime "superbes", Carlo Janka sera donc bel et bien un candidat sérieux, dimanche, à une 2e victoire sur la prestigieuse descente du Lauberhorn, après 2009. Il pourrait ainsi devenir le 1er Helvète à la dompter une 2e fois.

Le Grison préfère là encore botter en touche, même s'il connaît chaque recoin du tracé. "Ce sera une nouvelle course. Les compteurs sont remis à zéro".

En tant qu'ancien vainqueur, il a pourtant un gros avantage: il sait, il connaît. "Je sais comment skier certains passages, certes. Mais il faut encore réussir à le faire! En plus, des détails changent d'année en année, et la neige n'est pas toujours la même"...

Wengen, Daniel Burkhalter - Twitter @DaniBurkhalter

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Ski - Wengen

Publié le 16 janvier 2015 à 19:25

Le stylo symbole de Kostelic

Troisième de ce super-combiné (12e podium à Wengen!), Ivica Kostelic retrouve lui aussi le sourire, lui qui n'avait plus goûté au podium depuis les finales de Lenzerheide, en 2013. "La saison passée et celle-là, j'ai connu plus de problèmes que de joies. Aujourd'hui, c'est donc comme une victoire".

Un Croate qui a par ailleurs disputé la course du jour avec un stylo accroché à son gant, en hommage aux victimes du massacre de Charlie Hebdo à Paris.

"Vous le savez bien, un stylo peut être une arme très dangereuse. Je dessine moi aussi des caricatures, pour moi. Et je me suis promis, dès que je le pourrai, de rendre hommage à tous ces gens. Je me bats pour la liberté d'expression".