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"Quatre Mousquetaires" pour un doublé

Carlo Janka, le meilleur atout helvétique lors de la descente. [Peter Klaunzer]
Carlo Janka, le meilleur atout helvétique lors de la descente. - [Peter Klaunzer]
Sans surprise, les Suisses n'ont pas eu leur mot à dire lors du slalom du Lauberhorn, remporté pour la 2e fois par Felix Neureuther. Le bon niveau retrouvé par Luca Aerni (10e) et la 20e place de Daniel Yule ont surtout permis au public helvétique de se chauffer la voix avant LE rendez-vous du week-end, la descente du Lauberhorn, dimanche. Et après la victoire de Carlo Janka en super-combiné vendredi, les rêves les plus fous sont à nouveau autorisés.

Didier Défago, vainqueur en 2009, Janka (2010), Beat Feuz (2012) et Patrick Küng (2014) piaffent d'impatience. Chacun rêve d'inscrire son nom une 2e fois au palmarès de cette "classique", ce qui serait un première pour un Suisse.

Un nouvel exploit pour Didier Défago? [Jean-Christophe Bott]
Un nouvel exploit pour Didier Défago? [Jean-Christophe Bott]

Avec sa victoire vendredi, son amour pour la piste (3 victoires + 4 podiums) et ses entraînements (2e et 3e), "Janks" apparaît évidemment comme la meilleure chance helvétique, derrière les gros favoris autrichien Mathias Mayer et norvégien Kjetil Jansrud.

Mais on aurait tort d'oublier le "tenant du titre" Küng, deux fois 9e à l'entraînement, et le "régional de l'étape" Feuz, trois fois dans le top-8 en quatre descentes cet hiver.

Défago, dont la victoire au Lauberhorn remonte à 2009 déjà, est peut-être celui des "4 Mousquetaires" dont la cote est la moins bonne, mais le Morginois (10e à Val Gardena et 9e à Santa Catarina) monte clairement en régime. Et n'est-il pas un homme d'exploits?

"Difficile de défendre mon titre"

"C'est toujours agréable de revenir quelque part où on a déjà gagné, et c'est encore plus spécial quand c'est en Suisse", conviennent Küng et Feuz, les deux derniers vainqueurs suisses de la descente du Lauberhorn. "Au moment de grimper dans le train qui nous amène ici, de nombreux beaux souvenirs refont surface", poursuit le lauréat 2014.

Beat Feuz s'envole. Vers un 2e succès ici? [KEYSTONE - Peter Schneider]
Beat Feuz s'envole. Vers un 2e succès ici? [KEYSTONE - Peter Schneider]

Küng estime toutefois qu'il sera "bien difficile de défendre" sa couronne, surtout que, selon ses dires, il court après la bonne forme qu'il avait avant les épreuves de Beaver Creek. "Après ma 8e place à Lake Louise, je me suis peut-être mis un peu trop de pression, j'en ai trop voulu. Je suis heureux de ne pas m'être blessé". Il s'en est sorti juste avec une élimination sur la "Birds of Prey".

Les blessures, Feuz en connaît un rayon. Une grave infection à un genou l'avait quasiment contraint à la retraite après son sacre à Wengen (2012). Si 2013/14 a été difficile, cette saison le ramène gentiment vers les sommets. A témoin sa 2e place à Beaver Creek - piste des prochains Mondiaux... - en décembre.

Les douleurs n'ont certes pas totalement disparues - le feront-elles vraiment un jour? -, mais elles sont gérables. "Je peux vivre avec, skier avec. Et si ça reste ainsi, ça me va", explique un "Kugelblitz" confiant. "Cette descente est très longue et, depuis tout en haut, elle l'aurait été trop pour moi l'an dernier. Mais là ça ne devrait pas être un problème".

Feuz estime les Suisses capables de réussir "un bon résultat d'ensemble" dimanche. "Nous avons l'expérience d'une victoire ici, ça aide", poursuit l'Emmentalois, très content de son début de saison. "Je suis constant et rapide. Il faut que ça continue ainsi".

"Plein de petits détails pour grimper sur le podium"

Le meilleur descendeur suisse actuellement sait toutefois d'où il revient. Ne comptez donc pas sur lui pour lâcher le mot "victoire". "Il faut que plein de petits détails se mettent parfaitement en place pour un podium", déclare Feuz.

Patrick Küng, le "tenant du titre" à Wengen. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]
Patrick Küng, le "tenant du titre" à Wengen. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]

Va-t-il regarder sa course victorieuse d'il y a 3 ans pour se motiver davantage? "Non, ce sont de belles images à revoir de temps en temps, mais ça n'apporte rien en tant que préparation". "Ce sont les conditions actuelles qui comptent, pas celles de l'an dernier ou de 2012", poursuit Feuz. "La piste n'est pas exactement la même, le tracé évolue légèrement et les mouvements de terrain changent d'année en année".

Même si "2015 est une nouvelle course", Küng regarde lui aussi avec plaisir les images de son sacre passé, "le moment le plus fort de ma carrière". "Je ne l'échangerais pas contre une médaille olympique ou même un titre mondial".

"Pour un descendeur, il n'y a pas vraiment mieux que gagner un jour le mythique Lauberhorn", poursuit le Glaronais, qui dit avoir de "bons sentiments sur les skis cette semaine"...

De quoi écrire l'histoire dimanche?

Wengen, Daniel Burkhalter - Twitter @DaniBurkhalter

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Une superstition... culinaire!

Une bonne alimentation est essentielle pour un sportif d'élite, c'est bien connu. Mais apparemment, à Wengen, être un fin gourmet, peut mener à la victoire. Felix Neureuther, vainqueur pour la 2e fois du slalom, a en effet confié avoir dégusté les plats du Chef Hubert Mayer (14 au Gault & Millau) vendredi.

Et, "détail" amusant raconté par le skieur allemand, "le Chef m'a dit que Patrick Küng avait lui aussi mangé là l'an dernier le soir avant sa victoire, et que j'allais donc gagner ma course".

On imagine donc que l'hôtel Schoenegg de Wengen aura été pris d'assaut samedi par les superstitieux souhaitant ajouter le prestigieux Lauberhorn à leur palmarès... Bon appétit!