En embuscade après la manche initiale (5e), le skieur de Valloire a survolé le second tracé, dont il a signé le meilleur chrono. Plus personne n'est venu le déloger, et même pas Marcel Hirscher. Solide leader après la première manche (0''88 d'avance sur Grange) et pas réputé pour craquer lorsqu'une victoire lui tend les bras, l'Autrichien est pourtant parti à la faute, connaissant une rare élimination.
Jean-Baptiste Grange n'en demandait pas tant, tout comme d'ailleurs les Allemands Fritz Dopfer et Felix Neureuter, respectivement classés au 2e et 3e rang.
Le slalomeur de 30 ans n'avait plus gagné la moindre course depuis son titre mondial en 2011 à Garmisch. Après son couronnement, il avait multiplié les pépins physiques, ne revenant que péniblement au plus haut niveau. Jamais mieux que 6e cet hiver en Coupe du monde, il a su se sublimer pour le slalom le plus important de l'hiver, se rappelant ainsi aux bons souvenirs de ses rivaux.
Le slalom suisse n'y arrive toujours pas
Côté suisse, après les éliminations prématurées de Daniel Yule et Luca Aerni en première manche, Justin Murisier a été le seul à sauver les apparences. Classé au 21e rang après le tracé initial, le Valaisan a pu remonter jusqu'au 13e rang final grâce à une belle seconde manche, mais aussi grâce à de nombreuses éliminations.
Ce résultat n'en reste pas moins encourageant pour le coureur du val de Bagnes. Il s'agit même du deuxième meilleur résultat de sa carrière en slalom, après sa 8e place en Coupe du monde à Val d'Isère en décembre 2010.
Il en fallait toutefois plus pour redorer le blason du slalom helvétique. Si des progrès ont été accomplis en Coupe du monde, le slalom suisse n'y arrive toujours pas aux Mondiaux. Depuis l'édition de Bormio en 2005 et la 7e place de Silvan Zurbriggen, aucun coureur helvétique n'a plus jamais intégré le top 10 dans l'épreuve de clôture des championnats du monde.
si/fayet
"Les slalomeurs qui sont devant n'ont pas pique-niqué en descendant"
"Les interviews que j'ai données dans l'aire d'arrivée ont duré plus longtemps que ma course. Après ça, tout est dit", a ironisé Daniel Yule, éliminé après trois portes seulement. "J'ai mis trop d'appui sur la deuxième porte, sans pouvoir me récupérer par la suite. Je n'étais pourtant pas plus nerveux que pour une course normale. Ce sont juste les risques du slalom", a-t-il ajouté.
Le skieur du val Ferret ne regrette en tout cas pas d'avoir pris des risques. "Les slalomeurs qui sont devant n'ont pas pique-niqué en descendant. Et si je voulais me mêler à eux, je ne pouvais pas me contenter d'une manche de touriste", a-t-il estimé.
"C'est très décevant"
De son côté, Luca Aerni est parti à la faute après une quarantaine de secondes. "Cela fait plusieurs semaines que je m'entraîne pour cette course et je sors après une demi-manche. C'est très décevant", a reconnu le coureur de Crans-Montana. "J'aurai besoin d'un peu de temps pour digérer. Mais il ne faudra pas non plus que cela dure trop longtemps. Dès la semaine prochaine, nous serons à nouveau en lice en Coupe d'Europe", a-t-il dit.
A 21 ans et après avoir déjà montré de bonnes choses en Coupe du monde, les deux Valaisans ont l'avenir devant eux. Et ils auront assurément de meilleurs jours dans le futur. "Dans deux ans aux Mondiaux de St-Moritz, l'objectif sera d'être sur le podium", a assuré Luca Aerni.