C'est symboliquement à l'altiport de la station française que cette férue d'aviation - elle possède un brevet de pilote - a fait part de sa décision. Accompagnée par un autre néo-retraité, Didier Défago, l'Obwaldienne a même eu droit à un petit tour dans les airs de Méribel, avant d'expliquer les raisons de sa retraite.
Un enthousiasme mis à mal
"Dès l'été dernier, j'ai senti que je n'avais plus le même enthousiasme pour faire des choses astreignantes, comme de la condition physique à 7h du matin ou aller skier sous la pluie sur un glacier. Or on ne peut pas se passer de ce genre de tâches pour rester au plus haut niveau", a relevé celle qui va désormais s'attaquer à des études de physique à l'EPFZ de Zurich.
Malgré cette baisse de motivation durant la préparation estivale, Dominique Gisin a expliqué qu'elle avait voulu lancer ses dernières forces dans la bataille pour vivre la plus belle saison possible. "Jusqu'au bout, j'ai eu envie de me battre avec tout mon coeur", a-t-elle assuré. Las, la skieuse d'Engelberg a été rattrapée en janvier par une énième blessure - fracture du plateau tibial -, qui a ruiné tous ses espoirs de médaille aux Mondiaux de Beaver Creek.
"J'ai dû à nouveau lutter pour revenir en cette fin de saison. Mais, à force, c'est usant de toujours rebondir après une blessure", a noté celle qui a notamment dû subir neuf opérations aux genoux.
Sotchi comme point d'orgue
"J'ai longtemps imaginé que cela serait mon dernier objectif. Mais je suis finalement arrivée à la conclusion que cela n'avait aucun sens de continuer si je n'arrivais plus à lutter avec les meilleures", s'est-elle résignée. Il faut aussi souligner que, sur un plan sportif, Dominique Gisin aurait très difficilement pu faire mieux qu'à Sotchi en 2014, lorsqu'elle avait réussi LE coup d'éclat de sa carrière en gagnant la descente olympique. Une médaille d'or qui, couplée à sa personnalité attachante, lui avait d'ailleurs valu le titre de sportive suisse de l'année.
En Coupe du monde, l'Obwaldienne est montée sept fois sur le podium depuis ses débuts en 2005. Elle y a remporté trois victoires à Altenmarkt, Cortina (les deux fois en descente en 2009) et Crans-Montana (super-G en 2010).
Qualifiée pour le géant des finales de Méribel, elle disputera dimanche sa 154e et dernière course sur le circuit.
si/bond