La Tessinoise de 25 ans semble aujourd'hui avoir trouvé équilibre et régularité, des qualités qui lui ont parfois manqué par le passé, elle qui a éclos si jeune. Le grand public et les journalistes n'ont souvent pas su comprendre à quel point elle devait se protéger.
"J'ai débuté en Coupe du monde à 16 ans, j'étais moi-même et je prenais du plaisir. Puis les gens ont commencé à analyser chaque mot que je disais. Certains critiquaient: 'Cela ne va pas!' Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Beaucoup n'ont même pas remarqué à quel point j'étais jeune. Sans doute parce que j'avais du succès et que je donnais l'impression d'avoir plus confiance en moi que ce n'était le cas en réalité."
Lara Gut a alors développé une stratégie: "J'ai eu le sentiment de devoir me protéger. J'ai fui. A un certain moment, je n'avais plus d'énergie et ne savais plus comment surmonter tout ça." La championne dit aussi s'être sentie "offensée".
"J'ai tiré du positif"
"J'ai voulu arrêter, car je n'éprouvais plus de plaisir. Un trou noir, jusqu'à l'âge de 22 ans environ. Mais j'ai essayé de ne pas perdre le sourire, car c'est ce qui me protégeait. Cela aurait peut-être été plus simple si j'avais montré à quel point j'allais mal. Personne ne pouvait m'aider, même pas moi-même. De ces moments négatifs, j'ai tiré du positif."
Gagnante haut la main du géant d'ouverture de la Coupe du monde à Sölden à la fin d'octobre, Lara Gut disputera sa deuxième course de la saison samedi à Killington (USA), en géant toujours.
ats/adav