Modifié

Thomas Stauffer: "un seul podium, ce n'est pas satisfaisant"

Thomas Stauffer a pris les rênes de l'équipe suisse masculine en 2014. [Jean-Christophe Bott]
Thomas Stauffer a pris les rênes de l'équipe suisse masculine en 2014. - [Jean-Christophe Bott]
Une deuxième place de Carlo Janka au géant parallèle d’Alta Badia, tel est le maigre bilan helvétique cette saison. Mais Thomas Stauffer, chef de l'équipe masculine, l'affirme: les Suisses comptent bien faire grimper ce total lors des épreuves du Lauberhorn, qui débutent dès vendredi avec le combiné (RTS Deux, 10h15).

A trois semaines des Mondiaux de St-Moritz, l'ex-coach de Maria Höfl-Riesch et Cie s'est confié sur l'étape de Wengen et le début de saison de ses descendeurs. Un début de saison marqué par le retour de blessure de Patrick Küng et les pépins physiques de Beat Feuz. Un podium à Wengen permettrait ainsi aux Suisses de faire le plein de confiance et qui sait, en appeler d'autres.

RTSsport.ch: L'équipe de Suisse masculine n'a jusqu'ici fêté qu'un seul podium cet hiver. Comment jugez-vous cette première partie de saison?

THOMAS STAUFFER: Un seul podium, c'est clair que ce n'est pas satisfaisant. Nous ne pouvons pas être contents de ces résultats. Par contre, je pense que nous sommes sur le bon chemin. Nous réalisons de bonnes performances aux entraînements, mais aussi en course.

RTSsport.ch: Chez les descendeurs, il y a eu le retour de blessure de Patrick Küng, mais aussi les problèmes physiques de Beat Feuz. Quel regard portez-vous sur leurs résultats?

THOMAS STAUFFER: Nous avons bien commencé à Val d’Isère. Patrick Küng s'est classé 7e. On ne voyait pas qu'il revenait de blessure! Ensuite, il n'a malheureusement pas réussi à enchaîner à Val Gardena (14e de la descente, 24e du super-G). Le problème est que nous n'avons eu jusqu'ici que deux descentes. Mais Patrick a besoin de quelques courses pour engranger de la confiance. Carlo Janka, lui, a été éliminé lors des deux dernières courses à Santa Caterina. Sinon, il a montré qu'il était là. Au super-G de Val d'Isère, il a fini 4e à quelques centièmes seulement du podium. Il a les moyens de faire de bonnes performances. Beat Feuz a lui aussi bien commencé avec une 6e place à Val d'Isère. Maintenant, il a besoin de plusieurs courses pour avoir encore de meilleures sensations. Mais il a de l'expérience. Je pense qu'il peut faire de bons résultats à Wengen, puis à Kitzbühel et Garmisch.

Nous venons à Wengen pour un podium

Thomas Stauffer

RTSsport.ch: Wengen a généralement réussi aux Suisses par le passé. Comment l'expliquez-vous?

THOMAS STAUFFER: Il y a des passages de la piste qui conviennent bien à chaque athlète. Janka est le meilleur dans le Brüggli-S. Il skie techniquement très bien dans ce passage. Il y a également des parties, qui nécessitent de l'expérience et qui conviennent bien à Feuz comme le Hundschopf ou le Canadian Corner. Il sait où on peut gagner ou perdre du temps. Il skie également toujours bien dans le S-Final. Ils savent qu'ils peuvent bien skier sur cette piste, ce qui les motive davantage.

RTSsport.ch: Repartir de Wengen sans un podium serait donc une déception...

THOMAS STAUFFER: Bien sûr! Nous venons à Wengen pour un podium, pas juste pour faire la course. Mais nous visons toujours le podium. C'est notre objectif que cela soit à Wengen ou à Kitzbühel.

En slalom, il nous manque de la régularité

Thomas Stauffer

RTSsport.ch: Les Norvégiens gagnent quasiment tout. Qu'ont-ils de plus que les Suisses? Est-ce une affaire de mentalité?

THOMAS STAUFFER: Non, je ne ne pense pas. Le facteur le plus important, c'est l'expérience. En 2007, aux Mondiaux d’Are, Aksel Lund Svindal avait déjà gagné la descente. Cela fait dix ans et il est toujours là. Kjetil Jansrud a également commencé en Coupe du monde en vitesse en 2008-2009. Il a donc déjà huit ans d'expérience. On a tendance à l'oublier.

RTSsport.ch: En slalom, les Suisses ne sont pas loin du podium. Que leur manque-t-il encore?

THOMAS STAUFFER: Il nous manque de la régularité. Les slalomeurs, comme Daniel Yule, ont fait un pas en avant, mais ils font souvent des fautes. Et si nous faisons des fautes, nous ne pouvons pas être tout devant à la fin! Si nous regardons les meilleurs, ils ne commettent pas d'erreur. Mais mis à part Henrik Kristoffersen, ils ont tous beaucoup d'expérience. L'expérience amène de la régularité. Nous devons travailler là-dessus.

RTSsport.ch: Dans trois semaines commencent les Mondiaux de St-Moritz. Etes-vous confiant?

THOMAS STAUFFER: Oui, nous sommes sur la bonne voie. Ici, à Wengen, nous pouvons réaliser de bons résultats et à Kitzbühel aussi. Nous l'avons montré la saison passée. Après, nous avons encore Garmisch. Nous allons essayer de faire le plein de confiance avant St-Moritz.

Wengen, Jennifer Ballmer - @jenni_ballmer

>> A lire aussi : le programme de Wengen est confirmé

Publié Modifié

Qui derrière Janka, Küng et Feuz?

RTSsport.ch: En technique, des jeunes suisses font de bons résultats. Par contre, en descente, les jeunes se montrent plus discrets derrière Feuz, Janka et Küng. Pourquoi?

THOMAS STAUFFER: Nous avons beaucoup de blessés. Prenons Nils Mani (24 ans). Il a souvent été blessé ces deux dernières années. Cette saison, il n'a rien, mais il n'a pas l'expérience de la Coupe du monde en descente. Si on regarde les quinze premiers de la descente, ils ont 26-27 ans, parfois plus de 30 ans. Lui est encore jeune, tout comme Ralph Weber (23 ans), qui a fait une bonne saison l’an passé. Là, cela se passe un peu moins bien pour lui. Nous travaillons également avec d'autres très jeunes athlètes comme Niels Hintermann (21 ans) et Urs Kryenbühl (22 ans). Mais nous devons travailler, pousser ces jeunes pour qu'ils engrangent de l'expérience et qu'ils puissent faire de bons résultats d'ici deux à trois ans.