Niels Hintermann: "Besoin de temps pour réaliser"

"C'est vraiment incroyable. Je n'ai pas de mots". Quelques instants après être monté sur le podium, Hintermann n'en revient toujours pas. Le natif de Bülach n'en finit plus de sourire et savoure ce succès pour le moins inattendu, le premier de sa jeune carrière en Coupe du monde, qui plus est.

"Je n'arrive pas à croire ce qui s'est passé aujourd'hui. Je pense que j'aurai besoin de temps pour réaliser ce qui m'arrive. Ce soir, je réaliserai peut-être que j'ai gagné."

Hintermann épargné par la neige

Sa victoire, Hintermann la doit notamment à un coup de pouce de Mère Nature. Parti avec le dossard 51, le skieur helvétique a d'abord évité la tempête de neige qui s'est abattue sur Wengen lors du slalom matinal.

Spécialiste de vitesse, le Zurichois s'en est ainsi bien sorti entre les piquets. "Lors de la reconnaissance de la piste, j'avais un bon sentiment car elle n'était pas si difficile. Lorsque j'ai vu que j'ai fini 23e du slalom, je me suis dit "cool", je vais pouvoir tout donner en descente."

"J'ai ensuite eu encore beaucoup de chance avec la météo ", concède le vainqueur du jour, qui a bénéficié de bonnes conditions de visibilité en descente.

Douze départs et déjà une victoire

Carlo Janka, Alexis Pinturault, Kjetil Jansrud... Tous se sont cassés les dents sur son chrono. Et voilà Hintermann propulsé sur le devant de la scène, lui qui amène au camp helvétique sa première victoire de la saison.

Il est vrai que le jeune Zurichois est plus habitué à s'élancer en Coupe d'Europe. Le combiné de Wengen n'était que son 12e départ en Coupe du monde et son meilleur résultat était jusqu'ici un 21e rang lors de la descente de Chamonix en 2016. Ce premier coup d'éclat ne sera toutefois pas fêté tout de suite. "Je m'élance samedi en descente. On fêtera plus tard", raconte Hintermann, dont le père a entraîné Urs Lehmann, actuel président de Swiss-Ski.

Des regrets pour Murisier

S'il y en a par contre un qui n'a pas trop le coeur à fêter ce succès, c'est bien Justin Murisier. "C'est mieux que cela soit un Suisse qui gagne que quelqu’un d'autre, mais je ne vais pas non plus aller boire un verre avec lui pour fêter cela. Je ne le connais pas beaucoup."

Il faut dire que le Valaisan fait partie des grands perdants du jour. En tête après le slalom, le skieur de Bruson a été l'une des victimes de la météo et a dû se contenter du 7e rang. "C’est difficile d’être satisfait, lorsque les conditions de course ne sont pas équitables. Déjà ce matin, les cinq premiers, on prend la grosse neige. Derrière, cela s’ouvre. Et en descente, c'est la même chose. Mais c’est le sport d’extérieur, il faut savoir accepter même si c'est frustrant."  

Nouveau succès suisse au Lauberhorn

Les regrets sont d'autant plus grands pour Murisier qu'il a limité les dégâts en descente par rapport à un Carlo Janka notamment, qui est passé du 5e au 19e rang. "Je ne voyais pas grand-chose, la neige avait recouvert les lignes bleues. On devinait un peu les traces des autres. Je crois que par rapport à beaucoup de monde, je limite la casse en descente. Mais j'aurais pu faire mieux...", explique le Valaisan, très déçu.

La déception d'un côté, le bonheur de l'autre. Le clan helvétique aura donc vécu toutes les émotions lors du combiné de Wengen. Wengen, qui a une fois de plus souri aux Suisses, qui y ont fêté leur 7e succès depuis 2009. Avant peut-être un 8e samedi lors de la descente...

Wengen, Jennifer Ballmer - @jenni_ballmer