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Stéphane Cattin: "Une belle opportunité de briller"

Stéphane Cattin est le chef alpin de Swiss-Ski depuis septembre 2015. [Gian Ehrenzeller]
Stéphane Cattin est le chef alpin de Swiss-Ski depuis septembre 2015. - [Gian Ehrenzeller]
Du 6 au 19 février, tous les regards seront tournés vers St-Moritz. La station grisonne accueillera pour la 5e fois les Championnats du monde de ski. Présent dans les studios de RTSsport à l'occasion du débat "Au coeur du sport", Stéphane Cattin, chef alpin de Swiss-ski, évoque l'état de forme des skieurs helvétiques et les ambitions de ses protégés à St-Moritz.

Emmenés par Lara Gut et Beat Feuz, les Suisses rêvent de briller devant leur public. "Tant chez les filles que les hommes, nous avons de belles chances de médailles", se réjouit Stéphane Cattin, chef alpin de Swiss-Ski."Nous allons tout faire pour les concrétiser."

RTSsport.ch: Les Mondiaux approchent à grands pas. St-Moritz est-il déjà dans la tête des skieurs?

STEPHANE CATTIN: Le modus est assez compliqué avec des Mondiaux, qui tombent en plein milieu de la saison de Coupe du monde. Les athlètes prennent donc leurs courses les unes après les autres. Pour l’instant, ils se concentrent sur la Coupe du monde. Mais dès qu’ils arriveront à St-Moritz, ils se focaliseront sur les Mondiaux. Par contre, nous, le staff, devons avoir cette échéance en tête, afin que les athlètes arrivent en forme au moment voulu.

RTSsport.ch: Comment jugez-vous le début de saison chez les hommes avec un seul succès (réd : Niels Hintermann, lors du combiné de Wengen)?

STEPHANE CATTIN: Et 5 courses manquantes au compteur en vitesse… C’est important de relativiser tout cela. Le début de saison a été difficile en raison de l’annulation de plusieurs courses. Les descendeurs n’ont pas pu encore s’exprimer réellement. Nous ne pouvons donc absolument pas faire la moindre analyse de cette situation-là.

RTSsport.ch: Est-ce handicapant pour les Mondiaux?

STEPHANE CATTIN: Non, mais c’est surtout pénalisant pour les athlètes. Ils se sont entraînés pour ces courses et là, ils rongent leur frein. Il ne faut pas oublier que même si une course est annulée, la tension est quand même présente. Ils se préparent pour prendre le départ de la course à chaque fois.

Les filles ont une longueur d'avance sur les garçons

Stéphane Cattin

RTSsport.ch: Qu'en est-il des techniciens, qui ont accompli des progrès cette saison?

STEPHANE CATTIN: Je pense que les slalomeurs suivent parfaitement le plan initialement prévu. Daniel Yule et Luca Aerni sont capables de monter sur le podium. Les géantistes, eux, nous le savons, accusent un peu de retard. Je l’ai déjà annoncé à maintes reprises: nous sommes en reconstruction. Gino Caviezel et Justin Murisier font leur boulot. Ils doivent risquer, ils doivent skier fort. Des fois cela passe, des fois, non. Mais je pense qu’ils sont dans les temps. J’ai confiance en eux.

RTSsport.ch: Les filles, elles, comptent déjà 13 podiums dont 3 succès. Un bilan plus que positif à mi-saison.

STEPHANE CATTIN: Oui. Elles ont une longueur d’avance sur les garçons. Cela roule bien. Nous avons eu quand même quelques blessures en début de saison qui sont regrettables, comme celle de Charlotte Chable.

RTSsport.ch: Les bons résultats de Wendy Holdener (6 podiums) enlèvent-ils de la pression à Lara Gut?

STEPHANE CATTIN: C’est sûr que cela aide. Cela crée surtout une synergie positive. En plus, cela aide aussi les jeunes athlètes à travailler sereinement, sans pression. Ce qui n’est pas toujours le cas chez les garçons, notamment en géant où nous n’avons pas suffisamment de leader. Du coup, la pression se reporte sur les plus jeunes.

RTSsport.ch: Lara Gut semble depuis 2 saisons plus proche de ses coéquipières…

STEPHANE CATTIN: C’est vrai que depuis 2 saisons, il y a une très bonne collaboration qui se fait. Nous poursuivons sur cette lancée. Nous espérons que cela va continuer comme cela, car cela n’apporte que du positif au groupe.

Nous allons à St-Moritz en toute confiance

Stéphane Cattin

RTSsport.ch: Chez les femmes, cela serait tout de même une déception de revenir de St-Moritz sans médaille, non?

STEPHANE CATTIN: Oui, mais attention. Nous avons déjà vécu cette situation, où des athlètes font des podiums tout au long de la saison, mais se loupent lors des Mondiaux. A chaque grand événement, il faut repartir de zéro. Il faut saisir chaque opportunité de briller.

RTSsport.ch: Les sélections vont bientôt être dévoilées. Comment ce processus se déroule-t-il ?

STEPHANE CATTIN: Il faut bien comprendre que même ceux qui ont rempli les critères  de sélection (réd: un top-7 ou deux top-15) ne sont pas encore sûrs d’être retenus pour les Mondiaux. En combiné, par exemple, nous avons plus d’athlètes qui ont rempli les critères qu’il n’y a de places attribuées pour chaque nation (réd: quatre places, alors que cinq Suisses ont rempli les critères). Nous pouvons aussi sélectionner des athlètes, qui n’auront pas rempli les critères. D’ici-là, beaucoup de choses peuvent se passer. C’est pourquoi, nous dévoilerons la sélection le premier jour des Mondiaux (6 février).

RTSsport.ch: St-Moritz avait bien réussi aux Suisses lors des finales de Coupe du monde l’an passé avec notamment le doublé de Beat Feuz...

STEPHANE CATTIN: Oui, nous voulons nous inspirer de ces finales. Nous allons à St-Moritz avec le sourire et en toute confiance. Nous avons une belle opportunité de briller là-bas.

Propos recueillis par Floriane Galaud - @FlorianeGalaud et Jennifer Ballmer - @jenni_ballmer

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Coupe d'Europe, Coupe du monde: une transition difficile

RTSsport.ch: Concernant la relève, dans les disciplines de vitesse, derrière Carlo Janka, Beat Feuz et Patrick Küng, les jeunes sont plus discrets…
STEPHANE CATTIN: Nous avons quand même Niels Hintermann, qui a gagné le combiné de Wengen et Gilles Roulin, qui a signé 2 podiums en vitesse en Coupe d’Europe sur les pistes de Kitzbühel et Wengen. Nous avons des jeunes qui se profilent.

RTSsport.ch: Le saut entre la Coupe d’Europe et la Coupe du monde n’est-il pas trop grand?
STEPHANE CATTIN: Oui, il est énorme. Les jeunes, surtout en vitesse, ont besoin d’un certain temps pour acquérir de l’expérience. Certains y arrivent plus vite que d’autres. Prenez Ralph Weber. Certains disent: « il devrait déjà faire des résultats ». Mais c’est un des plus jeunes descendeurs du circuit (23 ans). Il faut comprendre que ces jeunes ont besoin d’un certain temps pour s’épanouir et acquérir cette confiance, qui permet de tirer des lignes sur des descentes telles que Kitzbühel ou Wengen. C’est loin d’être évident.

RTSsport.ch: Est-ce plus facile en technique qu’en vitesse?
STEPHANE CATTIN: Ce n’est pas plus dur, mais ce sont des facteurs différents qui entrent en ligne de compte. En vitesse, l’expérience est primordiale, alors qu’en technique, c’est la densité de bons coureurs, qui rend ce saut difficile. En Coupe d’Europe, les cadors de la Coupe du monde viennent s’aligner lorsqu’ils n’ont pas de courses. Du coup, c’est très difficile pour les jeunes de progresser.

Les Suisses ayant rempli les critères de sélection

La Suisse pourra retenir au maximum 24 athlètes pour les Mondiaux de St-Moritz. Voici ceux qui ont rempli les critères de sélection (un top-7 ou deux top-15):

HOMMES:
- Luca Aerni (slalom, combiné)
- Mauro Caviezel (super-G, combiné)
- Beat Feuz (descente, super-G)
- Niels Hintermann (combiné)
- Nils Mani (combiné)
- Patrick Küng (descente)
- Carlo Janka (descente, super-G, géant)
- Justin Murisier (géant, combiné)
- Daniel Yule (slalom)
- Gino Caviezel (géant)

FEMMES:
- Denise Feierabend (combiné)
- Michelle Gisin (descente, slalom, combiné)
- Lara Gut (descente, super-G, géant)
- Wendy Holdener (slalom, combiné)
- Mélanie Meillard (slalom)
- Corinne Suter (descente et super-G)
- Fabienne Suter (descente)
- Simone Wild (géant)