C'est à St-Moritz, le 2 février 2008, que la Tessinoise fait irruption en Coupe du monde. Ce jour-là, la skieuse de Comano dispute sa quatrième course en Coupe du monde, mais surtout sa première descente. Et pour une première, c'est une sacrée première. En tête à tous les temps intermédiaires, elle chute dans le schuss d'arrivée, perd un ski, glisse 30 mètres sur le dos et, malgré tout, décroche une place sur le podium (3e d'une course remportée par Tina Maze).
"Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je me suis tout à coup retrouvée sur le dos à tourner dans tous les sens. Quand je me suis relevée et que j'ai vu mon résultat, je n'arrivais pas à y croire", avait raconté Lara Gut, âgée de 16 ans à l'époque. Parmi le Cirque blanc, tout aussi interloqué, une certitude s'impose immédiatement: cette fille n'est pas comme les autres. Comment, en effet, ne pas prédire une carrière hors normes à une skieuse qui déboule ainsi sur le circuit ?
A cinq reprises sur le podium
La relation entre Lara Gut et St-Moritz ne se limite toutefois pas à ce coup d'éclat initial. Et dix mois plus tard, le 20 décembre 2008, c'est sur la piste grisonne que la Tessinoise décroche son premier succès en Coupe du monde. Partie sous les flocons avec le dossard no 1, elle s'impose haut la main devant sa coéquipière Fabienne Suter. Ce succès, glané à 17 ans et 8 mois, constitue toujours aujourd'hui un record en matière de précocité pour le super-G.
Les années qui suivent, Lara Gut continue de truster les avant-postes en Haute-Engadine. Elle y est montée en tout à cinq reprises sur le podium, dont deux fois sur la plus haute marche. Il n'y a d'ailleurs qu'à Val d'Isère, son autre station fétiche, que la Tessinoise a connu autant de succès.
ats/adav
Edition 2010 houleuse
Lara Gut ne conserve toutefois pas que de bons souvenirs de St-Moritz, où elle a aussi connu des éditions compliquées. C'est le cas en 2012 lorsque, plombée par des problèmes de confiance et de matériel, elle galère trois jours durant avec une élimination suivie deux indignes 19e et 22es places.
Le pire moment vécu par Lara Gut à St-Moritz demeure toutefois ce week-end des 11 et 12 décembre 2010, lorsqu'elle va au clash avec Swiss-Ski. La Tessinoise ne respecte pas les codes vestimentaires de sa Fédération (au profit de ses sponsors privés) et, surtout, se permet de critiquer dans la presse Mauro Pini, l'entraîneur de l'équipe de Suisse féminine, lui reprochant de ne pas avoir l'étoffe d'un chef. Cela ne plaît pas du tout à Swiss-Ski qui, aussitôt l'étape de St-Moritz terminée, décide de suspendre sa skieuse pour deux courses à Semmering.
L'or après le cristal ?
Comme par hasard, c'est à St-Moritz que Lara Gut parachève en mars dernier la plus aboutie de ses saisons, en soulevant dans le ciel grison le globe du classement général de la Coupe du monde.
Onze mois ont passé et après le globe cristal, c'est une médaille d'or que convoite Lara Gut dans les Grisons. Cela lui permettrait de combler une importante lacune à son palmarès, la Tessinois n'étant encore jamais devenue championne du monde (ni même olympique). Cela lui permettrait également, neuf ans après sa cabriole inaugurale, d'ajouter un nouveau et glorieux chapitre à son histoire avec St-Moritz.
Mondiaux de St-Moritz (6-19 février): programme
07.02 Super G D (12h00)
08.02 Super-G M (12h00)
10.02 Combiné D (10h00/13h00)
11.02 Descente M (12h00)
12.02 Descente D (12h00)
13.02 Combiné M (10h00/13h00)
14.02 Team-Event (12h00)
16.02 Géant D (09h45/13h00)
17.02 Géant M (09h45/13h00)
18.02 Slalom D (09h45/13h00)
19.02 Slalom M (09h45/13h00)