La mère des deux victimes a été grièvement blessée dans la
fusillade et a pu être hospitalisée, a communiqué lundi la police.
Le mari meurtrier, d'origine saint-galloise, a pris la fuite. La
police valaisanne a mis en place un important dispositif de
recherche en collaboration avec la police vaudoise.
Le drame s'est déroulé dans le chalet des parents de la skieuse.
Son frère, sa mère et elle-même se trouvaient au rez-de-chaussée.
Le mari de Corinne Rey-Bellet, qui était venu ramener leur fils de
2 ans et demi, a alors engagé une discussion à la suite de laquelle
il a tiré à de nombreuses reprises sur les personnes
présentes.
L'enfant, qui avait été mis au lit, est indemne. Il est en
sécurité, ainsi que le père de la skieuse, absent des lieux au
moment du drame, a précisé la police.
Mari activement recherché
Le meurtrier a été vu dimanche soir sortant de la maison des
Rey-Bellet une arme à la main. Sa voiture a été retrouvée à Huémoz,
dans la région d'Ollon (VD), avec un chargeur de pistolet vide à
l'intérieur.
La police a lancé un appel à la prudence: l'homme est «armé et
dangereux». Le mobile du meurtre est vraisemblablement un problème
conjugal, puisque le couple s'était séparé il y a une dizaine de
jours, a précisé le juge d'instruction.
Les Crosets sous le choc
La station des Crosets, sur la commune de Val d'Illiez (VS),
avait fermé ses portes il y a deux semaines. Il n'y avait plus
guère de touristes au moment des faits.
Interrogé par Rhône FM, le président de Val d'Illiez, cousin de la
skieuse, a déclaré que c'était un cauchemar. Il a appris la
nouvelle peu après le drame et a passé la nuit avec la famille
proche. Il a indiqué comprendre ce qui s'était passé mais ne pas
pouvoir en dire davantage pour ne pas gêner l'enquête.
agences/nr/mk
LE PARCOURS D'UNE CHAMPIONNE
Corinne Rey-Bellet avait rangé les skis au
printemps 2003. La citoyenne des Crosets, Saint-Galloise d'adoption
depuis son mariage en 2002 avec un banquier st-gallois, avait
remporté cinq succès en Coupe du monde.
Elle avait notamment frappé un grand coup en fêtant ses deux
premières victoires à Sankt-Anton - une descente et un super-G - le
16 janvier 1999, en l'espace d'à peine cinq heures.
Elle s'était également imposée lors des descentes d'Altenmarkt
(janvier 2000) et de Lenzerheide (mars 2002) ainsi que dans le
super-G de Are (mars 2001).
Sa carrière, entamée en 1991, avait été perturbée par de
nombreuses blessures. La plus grave, au genou droit, l'avait
obligée à disputer sa dernière saison sous piqûres.
Spécialiste de géant au début de sa carrière, la septuple
championne de Suisse avait fêté son premier podium en Coupe du
monde en mars 1992, en prenant la troisième place du géant des
finales de la Coupe du monde à Crans-Montana. Elle s'était ensuite
tournée vers les disciplines de vitesse, avec succès.
La police recherche toujours le mari
La police est toujours à la recherche du mari de Corinne Rey-Bellet. Il avait pris la fuite dimanche après avoir abattu son épouse et son beau-frère et grièvement blessé sa belle-mère de plusieurs coups de feu.
La recherche du mari est la priorité absolue, a indiqué mardi la police valaisanne. Dans sa voiture il y avait un chargeur de pistolet vide, mais pas l'arme du crime.
L'aide de la population est demandée.
Les corps des victimes sont en cours d'autopsie. Gravement blessée par cinq impacts de balle, la mère était lundi dans un état critique mais stable. Aucune information nouvelle sur son état de santé n'a été donnée mardi.
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Portrait de Corinne Rey-Bellet en bref
Corinne Rey-Bellet est née le 2 août 1972 à Val d'Illiez.
Elle était la mère d'un petit garçon de 2 ans et demi.
Elle faisait partie des cadres de l'équipe nationale suisse de ski depuis 1988.
La Valaisanne avait remporté cinq victoires en Coupe du monde durant sa carrière, 2 en super-G et 3 en descente.
Aux Championnats du monde en 2003 à St-Moritz, elle avait terminé deuxième de la descente.
Elle avait mis un terme à sa carrière après ces championnats du monde.
Consternation générale
Des centaines de messages exprimant la douleur, la sympathie et la consternation ont afflué sur le site de Corinne Rey-Bellet (voir lien ci-dessous) sitôt après l'annonce de l'assassinat de l'ancienne championne et de son frère.
La skieuse valaisanne Sylviane Berthod, qui a côtoyé de près la défunte pendant six ans au sein de l'équipe de Suisse, a manifesté son effroi. «D'abord, je n'ai pas pu y croire. Je n'arrive simplement pas à imaginer ce qui a pu se passer.»
«Nous sommes tous sous le choc. Perdre une si grande skieuse de cette façon est tragique», a déclaré le nouveau directeur de Swiss Ski Hansruedi Laich.
Swiss-Ski exprime sa «consternation». La fédération reste sans voix devant «cet acte épouvantable et incompréhensible» et témoigne sa compassion aux familles concernées, de même que Swiss-Olympic.
L'ex-multiple championne du monde et olympique suédoise Pernilla Wiberg écrit sa stupéfaction. (...) Corinne restera toujours dans mes pensées comme la fille heureuse qu'elle était», écrit Pernilla Wiberg dans un message adressé de Monaco.