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Sylviane Berthod se confie avant les épreuves de St-Moritz

La Valaisanne espère se reprendre à St-Moritz.
La Valaisanne espère se reprendre à St-Moritz.
Pour la deuxième fois de la saison, St-Moritz accueille deux épreuves de Coupe du monde dames. Entretien avec Sylviane Berthod, victorieuse ici même en 2001.

St-Moritz n'est pas qu'un lieu de villégiature huppé. Pour la
deuxième fois de la saison, la station qui a vu grandir Marc
Berthod accueillera ce week-end deux épreuves de Coupe du monde
dames. Sur une piste qu'elles connaissent par coeur, les Suissesses
tenteront de faire oublier leur contre-performance de
Cortina.



Pour Sylviane Berthod (aucun lien de parenté...), la station
grisonne évoque de bons souvenirs, puisque c'est là qu'elle avait
obtenu en 2001 son unique succès en Coupe du monde. La sympathique
skieuse, dont la carrière est depuis quelques années liée à un dos
meurtri, nous parle de ses attentes et de ses objectifs
futurs.



TXT: - La Coupe du monde fait à nouveau halte
à St-Moritz ce week-end. Un endroit qui vous convient plutôt
bien...




SYLVIANE BERTHOD: Ca fait longtemps qu'on skie à
St-Moritz et je connais cette piste plus que par coeur! En décembre
(ndlr: 20e de la descente), il me manquait des kilomètres dans les
jambes et le fait de bien connaître la piste m'a permis de vite
retrouver mes marques.



- Physiquement, où en êtes-vous?



SYLVIANE BERTHOD: Plus je m'éloigne de
l'opération, mieux je récupère. Je suis très satisfaite de cette
évolution. J'espère que ma 34e place de Cortina n'était qu'une
erreur de parcours et que je vais me reprendre à St-Moritz.



- Après votre opération au dos en août, beaucoup ont été
surpris de votre rapide retour à la compétition, en décembre à Lake
Louise. Vous la première?




SYLVIANE BERTHOD: Quand on avait parlé de
l'opération avec mon chirurgien, il m'avait dit "imagine que tu va
remettre les skis au mois de janvier". Moi je lui ai dit "non, je
serai au départ de Lake Louise". J'ai travaillé très durement pour
atteindre cet objectif et ça a continué sur cette lancée de façon
incroyable. Ensuite, les 3 semaines de pause à Noël ont cassé mon
bon rythme. C'est souvent comme ça quand on revient de blessure.
Après avoir atteint l'objectif, j'ai eu un petit relâchement.

"Si je ne me sens plus au top, alors j'arrêterai"

- Quelle marge de progression estimez-vous encore avoir en
réserve?




SYLVIANE BERTHOD: C'est difficile de savoir ce
que je suis encore capable de faire. Je sais que je peux me classer
à la 20e place. Mais est-ce que j'arrive à franchir un palier
supplémentaire? Le seul moyen de vérifier, c'est de continuer à
travailler et à me battre. Je ferai ensuite un bilan en fin de
saison. Si je constate que je ne suis plus dans le bon wagon et que
le train est parti sans moi, alors j'arrêterai. Ca ne sert à rien
de m'acharner si je ne me sens plus au top physiquement.



- A l'inverse, qu'est-ce qui vous pousserait encore à
continuer?




SYLVIANE BERTHOD: Certains me disent que j'ai
encore le niveau techniquement et qu'il ne manque pas grand-chose
pour que ça redécolle. Tout va dépendre de la courbe de progression
dans laquelle je me trouve en fin de saison. Si j'arrive à réaliser
des top-20 voire des top-15, à faire une préparation estivale
idéale et à attaquer le mois de décembre en pleine possession de
mes moyens, je peux encore jouer la gagne.

"J'aimerais travailler dans le domaine médical"

- La motivation est donc toujours
là?



SYLVIANE BERTHOD: Après avoir passé beaucoup de
temps dans les salles de physio et de musculation, je suis très
heureuse de pouvoir faire du ski. C'est un milieu que j'aime et
j'ai bes
oin de compétition pour aller de l'avant.



- Si les résultats ne suivent pas, avez-vous déjà pensé à
l'après-ski?



SYLVIANE BERTHOD: Oui, j'ai déjà des idées. Je
vais prendre une année de congé pour faire la transition. Après 15
ans de carrière, on ne peut pas changer radicale
ment de vie en deux
mo
is. Ensuite, j'aimerais pouvoir me former dans le domaine médical
et y travailler plus tard. J'ai en tout cas besoin de changer
d'air.



- Au niveau de l'équipe, maintenant, le mauvais résultat
d'ensemble de Cortina a-t-il fait mal au moral?



SYLVIANE BERTHOD: Non, l'état d'esprit est bon.
Tout le monde a conscience que nous étions à côté de la plaque à
Cortina. Je ne sens pas de grosse perturbation da
ns l'équipe. Nous
somm
es assez expérimentées pour savoir que nous avons les moyens de
réagir ce week-end.



TXT/Propos recueillis par Samuel Jaberg

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"On avait besoin de stabilité"

- Avec votre expérience, prodiguez vous des conseils aux jeunes skieuses?

SYLVIANE BERTHOD: Le ski reste un sport individuel. Chacun doit gérer ses problèmes. Je fais volontiers part de mon expérience, mais les jeunes ont également leur caractère et leur fierté.

- Avec l'arrivée d'Ansermoz, l'équipe a retrouvé une certaine stabilité.

SYLVIANE BERTHOD: Oui, on en avait bien besoin. Ces dernières années, je ne sais pas combien de fois j'ai changé d'entraîneur. Il n'y a pas de miracle, regardez chez les garçons: Cuche et Défago travaillent depuis 15 ans avec Morisod. La continuité porte ses fruits.

- Comment voyez-vous l'avenir du ski féminin suisse?

SYLVIANE BERTHOD: Je suis confiante. Dans les disciplines techniques, les jeunes pointent gentiment le bout de leur nez. En vitesse, il ne nous manque que quelques podiums pour nous réinstaller au sommet de la hiérarchie.

Troisième entraînement annulé

Le 3e et dernier entraînement en vue de la descente Coupe du monde de samedi à St-Moritz a été annulé vendredi en raison du brouillard. Les prévisions météorologiques sont pessimistes pour samedi, avec possibilité de chute de neige et visibilité réduite, mais plus favorables pour dimanche, jour du super-g. La Canadienne Emily Brydon a réalisé les meilleurs temps des 2 séances d'entraînement courues mercredi et jeudi.