Lara Gut-Fabienne Suter, les as helvétiques

A priori tout sépare Lara Gut et Fabienne Suter. A une exception
près: la Tessinoise (17 ans) et la Schwytzoise (23 ans) font figure
de perles rares dans l'équipe de Suisse. Une équipe qu'elles ont
requinquée l'hiver dernier et qu'elles tenteront de ramener au
sommet lors d'une saison qui débute samedi avec le géant de Sölden,
en Autriche.



C'est en février que les deux filles ont percé sur le circuit.
Dans des circonstances totalement conformes avec leur personnalité.
Pour l'extravertie Lara Gut, ce fut par un coup d'éclat: première
descente de Coupe du monde à Saint-Moritz, chute dans le schuss
final, passage de la ligne sur le dos, troisième place, une des
médias.



Chez la timide Fabienne Suter, la discrétion avait prédominé. La
Schwytzoise avait remporté le super-G de Sestrières alors que tout
le monde attendait un nouvel exploit de... Lara Gut, puis celui de
Bormio le jour même où tous les regards étaient braqués sur un
Didier Cuche dépossédé de son globe de super-G.



Leurs parcours divergent également. Des courses juniors à la Coupe
du monde en passant par la Coupe d'Europe, Lara Gut n'a cessé de
brûler les étapes. Pour Fabienne Suter, cela a été plus laborieux.
La faute à des pépins physiques qui ont retardé son avènement.

Gérer l'intégration

Différence toujours sur la façon de gérer les attentes placées
en elles. Fabienne Suter n'aime pas la pression. Il y a un an,
l'entraîneur Hugues Ansermoz l'avait parachutée leader des
géantistes. Un rôle que la fille de Sattel s'était empressée de
renier. Ce n'est pas un hasard non plus qu'elle ait explosé en fin
de saison, quand plus personne n'attendait grand-chose
d'elle.



Rien à voir du côté de Lara Gut. Fonceuse et ambitieuse, la
Tessinoise semble n'avoir peur de rien du haut de ses 17 ans. C'est
un atout, mais aussi un danger. Il reviendra à Hugues Ansermoz de
ménager, mais sans vexer, une fille qui fera sa première vraie
saison "chez les grandes".



Plus généralement, le défi des entraîneurs de Swiss-Ski consistera
à se faire entendre par la fille de Comano. Car depuis ses débuts,
Lara Gut est prise en charge par son père Pauli. Ce printemps,
c'est carrément un team qui a été bâti autour de la petite
championne, avec entraîneur personnel, physio, service-man et coach
de condition physique.



Pour les épreuves de Coupe du monde, elle sera intégrée dans le
reste de l'équipe de Suisse. Toute la question est donc de savoir
comment l'adolescente va s'accomoder à ce nouvel environnement,
comment une fille habituée à bénéficier de "sur mesure" se fondera
dans l'équipe.

Bonjour orpheline

La naissance du binôme Suter-Gut ne fera pas oublier que la
Suisse dispose encore de belles cartes avec ses "anciennes". A
commencer par Nadia Styger (30 ans), régulièrement membre du
top-10, ponctuellement sur le podium. Pour les Fränzi
Aufdenblatten, Martina Schild ou autre Dominique Gisin, le retour
au premier plan passera par un sursaut après une fin d'hiver 2008
difficile.



Côté romand, c'est le désert. Ou presque. Après les retraites de
Sylviane Berthod et Catherine Borghi, il ne reste plus que la
technicienne Aline Bonjour. Entrée dans l'élite début 2007 (avec
notamment une 7e place à la Sierra Nevada), la Montreusienne de 23
ans a calé l'hiver dernier avec aucun top-15. Puisse-t-elle percer
cette saison. Le ski romand compte sur elle.



si/dbu