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Le titre olympique du slalom à Razzoli, Zurbriggen 12e

Giuliano Razzoli offre son 1er titre olympique 2010 à l'Italie.
Giuliano Razzoli offre son 1er titre olympique 2010 à l'Italie.
L'Italien Giuliano Razzoli, déjà en tête après la 1ère manche, enlève le slalom olympique devant Ivica Kostelic et Andre Myhrer. Silvan Zurbriggen termine seulement 12e. Pas de médaille autrichienne chez les hommes aux JO 2010.

Giuliano Razzoli a sauvé l'honneur de l'Italie aux JO de
Vancouver. Le casse-cou a remporté le slalom de clôture des Jeux,
offrant à son pays un premier titre lors de ces joutes et une
première médaille en ski alpin. Meilleur Suisse, Silvan Zurbriggen
a pris une décevante 12e place.



La victoire de Razzoli n'est pas véritablement une surprise. Le
coureur de 25 ans est un des slalomeurs les plus talentueux du
circuit (victoire à Zagreb cet hiver). Talenteux, mais aussi très
irrégulier (3 éliminations cette saison). Chez Razzoli, ça passe ou
ça casse. Et sur la piste de Whistler Mountain, ça a passé. Avec sa
fougue et une vitesse de pieds impressionnante, l'Italien a fait
des merveilles sur le "plat" initial, le départ ayant été abaissé
en raison des mauvaises conditions météo (brouillard et neige).

Comme Alberto Tomba, il y a 22 ans...

Facile vainqueur de la première manche (0"43 d'avance), Razzoli
a tenu le choc sur son second passage, lui qui disputait ses
premiers Jeux. Il s'est imposé avec 16 centièmes d'avance sur le
Croate Ivica Kostelic (déjà en argent en super-combiné), le Suédois
Andre Myhrer complétant le podium. Clin d'oeil de l'histoire, il y
a 22 ans à Calgary, un autre coureur d'Emilie-Romagne avait
triomphé en slalom pour ses débuts olympiques. Son nom: Alberto
Tomba.

Silvan Zurbriggen déçoit

Côté suisse, tous les espoirs
reposaient sur Silvan Zurbriggen. Médaillé de bronze en
super-combiné, le Valaisan n'avait rien à perdre. Sur une piste
friable, son dossard no 1 constituait un autre atout. Trop timoré,
le skieur de Brigue dilapidait toutefois ses avantages, pour
terminer à une modeste 12e place.



"Je suis forcément déçu. Les conditions n'étaient pas pour
moi, notamment au niveau de la neige
", a relevé Zurbriggen.
"Mais avec ma médaille de bronze, je vais vite retrouver le
moral. Mes Jeux sont réussis. J'espère maintenant signer un nouveau
gros coup lors des finales de la Coupe du monde à Garmisch
",
a-t-il conclu.



Seulement 22e après un passage, Marc Gini a grappillé sept rangs
l'après-midi (5e chrono) pour se classer à la 15e place finale. Les
deux autres Suisses en lice ont été éliminés, Marc Berthod sur le
premier tracé, Sandro Viletta sur le second.

L'Autriche au fond du gouffre

La déception des Suisses n'est rien comparée à celle des
Autrichiens. Avec Benjamin Raich 4e de ce slalom, le pays du ski
roi a terminé les JO sans aucune médaille dans son équipe
masculine. Depuis les véritables débuts du ski alpin aux JO en 1948
à St-Mortitz, une telle débâcle ne s'était encore jamais
produite.



"Je ne ressens pas la crise. Tout le monde veut nous voir
gagner en Autriche. C'est vrai qu'il y a une certaine pression mais
on ne peut rien y faire. Nous sommes très performants en Coupe du
monde mais pas à ces Jeux. C'est comme ça",
a déclaré Benjamin
Raich, 4e du slalom, à 5 centièmes de la médaille de bronze.

RAZZOLI A RECUPERE LE TEMOIN

C'est un passage de témoin: Giuliano Razzoli est devenu champion
olympique de slalom, samedi à Whistler, sous les yeux de son mentor
Alberto Tomba, qui avait gagné l'or de la discipline en 1988 à
Calgary. Il y a 22 ans, de l'autre côté des Rocheuses canadiennes,
"La Bomba" avait fait précéder son succès entre les piquets serrés
d'une victoire en slalom géant.



Originaire de la même région, l'Emilie, que son illustre
compatriote, avec aussi la même stature, Razzoli refuse pourtant le
jeu des comparaisons. "Alberto, c'est un caractère, une
personnalité. Moi, je suis le Razzo (le missile). Chacun est comme
il est"
, remarque Giuliano.



Lui est plutôt du genre gentil, calme, avec déjà une vie
sentimentale établie, quand le flambeur Tomba, jouant avec les
médias de son pays, friands de ragots, s'était construit un
personnage. "Je dois déjà obtenir des résultats. Ensuite si les
gens veulent bien apprécier ma manière d'être, cela viendra
naturellement"
, souligne l'Emilien de Villa Minozzo, une
bourgade de l'Appenin tosco-émilien dans la province agricole et
gastronomique de Reggio Emilia.



Son parcours n'est pas très différent de celui de la grande
majorité des champions du ski. Un de ses parents, en l'occurrence
papa Antonio, y était moniteur de ski. Si Tomba, qui vend du Tomba
depuis sa retraite, l'a pris sous son aile, Razzoli est plutôt
l'élève de Giorgio Rocca, avec lequel il a partagé longtemps la
chambre lors des étapes de Coupe du monde.



"Alberto, je l'ai connu récemment. Giorgio a été un exemple
pour moi sur les pistes"
, souligne le nouveau champion
olympique. Rocca a dû renoncer à sa carrière, constellée de 11
victoires en Coupe du monde, toutes en slalom, juste avant les JO
de Vancouver.



agences/dbu

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Vancouver, slalom messieurs (27 février)

1. Giuliano Razzoli ITA 1'39"32
2. Ivica Kostelic CRO + 0"16
3. André Myhrer SWE 0"44
4. Benjamin Raich AUT 0"49
5. Marcel Hirscher AUT 0"88
6. Mitja Valencic SLO 1"03
7. Manfred Mölgg ITA 1"13
8. Julien Cousineau CAN 1"34
9. Julien Lizeroux FRA 1"40
10. Reinfried Herbst AUT 1"46
11. Ondrej Bank CZE 1"49
12. Silvan Zurbriggen SUI 1"51
13. Michael Janyk CAN 1"77
14. Mattias Hargin SWE 1"93
15. Marc Gini SUI 2"03

CE QU'ILS ONT DIT

Giuliano Razzoli (ITA/1er): C'est un rêve, parce que je me suis beaucoup entraîné toute ma vie. C'est incroyable. Cela fait longtemps qu'on attendait ça. La dernière fois que l'Italie a remporté une médaille en slalom, c'était en 1992. Maintenant en 2010, c'est fantastique.

Alberto Tomba (ITA/double champion olympique en 1988): C'est une journée formidable. Il a gagné une médaille d'or et c'est génial. Il était premier à Zagreb, puis premier à Kranjska Gora mais il a été éliminé en seconde manche. Alors il est arrivé en grande forme. Je lui ai dit de rester tranquille et concentré. Regarder le slalom depuis l'aire d'arrivée est incroyable. Maintenant je peux imaginer ce que ressentent les parents. Il est comme un fils pour moi.

Ivica Kostelic (CRO/2e): J'aime vraiment skier dans ces conditions. C'est le printemps maintenant, mais nous nous entraînons toujours dans ce type de temps. D'une manière réaliste, ce résultat (une 2e médaille d'argent aux JO 2010) signifie que j'avais deux chances de médailles, en super-combiné et en slalom, et que je les ai saisies.

Andre Myhrer (SWE/3e): La pente était OK, mais il y avait une trace et j'ai essayé de rester dedans. Je suis vraiment heureux de cette médaille. C'était un objectif énorme pour moi, ma vie entière pour accrocher une médaille olympique, et c'est une sensation incroyable d'en avoir une.