Après le début de saison tonitruant de Sölden, les espoirs les
plus fous étaient permis pour la tournée américaine. Le chef de
l'équipe masculine Martin Rufener revient sur les résultats en
demi-teinte de ses poulains outre-Atlantique, sans oublier de
trouver des points positifs.
Si la descente de Lake Louise devait, comme chaque saison,
s'apparenter à une loterie, les courses de Beaver Creek, elles,
semblaient pouvoir convenir aux leaders helvétiques. Pour mémoire,
c'est dans le Colorado l'an passé que Daniel Albrecht avait fêté un
doublé et que Didier Cuche complétait le tableau en terminant deux
fois troisième. Rien de tout cela cette année.
L'éclair Carlo Janka, surprenant 2e de la descente de Lake Louise,
a édulcoré l'amère déception du camp suisse...
Un bon résultat nous aurait remis sur les bons rails
Sportinformation: Martin Rufener, votre
déception est-elle à la mesure des espoirs mis en votre équipe
après Sölden?
MARTIN RUFENER: La déception est là, c'est clair.
Nous avons pris un excellent départ et nous étions tous persuadés
que tout irais pour le mieux en Amérique du Nord. J'espérais
qu'après avoir passé à côté des courses de vitesse, les skieurs
retrouveraient leurs sensations en géant. Un bon résultat nous
aurait remis sur les bons rails.
Si l'on parle de déception aujourd'hui, c'est surtout à cause
des espoirs que vous aviez fait naître.
MARTIN RUFENER: En effet, et c'est normal. Nous
voulions continuer dans le même registre. A Lake Louise, c'est le
vent qui a joué avec la chance et la malchance, brouillant les
cartes. A Beaver Creek, seuls les podiums ont manqué lors de la
descente.
"Nous n'avons pas atteint nos objectifs"
Deux podiums sur toute la tournée, cela reste tout de même
un peu léger comme bilan.
MARTIN RUFENER: Je ne peux pas vous laisser dire
ça. Les deux podiums obtenus à Lake Louise me réjouissent.
Toutefois, il est vrai que nous n'avons pas atteint nos objectifs à
Beaver Creek.
D'une part, vos skieurs ont fait trop d'erreurs. De plus, il y
a de plus en plus de prétendants aux places d'honneur.
MARTIN RUFENER: Tout devant, c'est vraiment
serré. Qu'un Svindal revienne en forme ne me surprend pas. Les
Autrichiens, par contre, sont dans une mauvaise passe et nous
devons utiliser cette brèche, nous y engouffrer. Nous étions sur la
bonne voie jusqu'aux blessures des trois espoirs (réd: Ralf
Kreuzer, Beat Feuz et Cornel Züger). Ces trois, qui vont manquer
durant plusieurs mois, étaient prévus pour arrondir encore le bilan
général de l'équipe tout en acquérant de l'expérience.
Des discussions plutôt dans les médias
Cette saison, il y a beaucoup de prétendants au classement
général de la Coupe du monde. La nervosité augmente-t-elle pour
Didier Cuche et Daniel Albrecht?
MARTIN RUFENER: Je ne crois pas. Ces discussions
sur la course au Grand Globe ont davantage lieu dans les médias
qu'au sein même de l'équipe. Nous attendons encore les courses de
fin d'année. Nous verrons ensuite où les deux se trouvent au
classement.
si/dbu
Classement général (07.12)
1. Aksel Svindal NOR 345
2. Hermann Maier AUT 216
3. Didier Défago SUI 198
4. Didier Cuche SUI 196
5. Benjamin Raich AUT 193
6. Daniel Albrecht SUI 185
6. Ted Ligety USA 185
8. Michael Walchhofer AUT 175
9. Peter Fill ITA 159
9. Carlo Janka SUI 159
"Les écarts entre les coureurs de tête sont minimes"
Les skieurs doivent-ils prendre plus de risques aujourd'hui pour véritablement figurer parmi les meilleurs?
MARTIN RUFENER: Absolument. Les écarts entre les coureurs de tête sont minimes. Cela implique une plus grande prise de risques, sans connaître de couac, pour avoir une chance de se retrouver tout devant.
Les chutes de Kreuzer, Feuz et Züger sont-elles consécutives à une trop grande prise de risques?
MARTIN RUFENER: Non. Aucune des trois blessures n'entre dans cette catégorie. Les espoirs n'ont pas la même pression que les skieurs confirmés et peuvent se préparer tranquillement dans l'ombre des leaders. Aucun n'avait le couteau sous la gorge au moment de chuter.