Le super-combiné de Val d'Isère à Benjamin Raich

Si aucun Suisse n'est monté sur le podium du premier super
combiné de l'hiver à Val d'Isère (Fr), Hugues Ansermoz pourra se
consoler avec le fait que ses protégés ont remporté tant la manche
de super-G (Carlo Janka) que celle de slalom (Silvan
Zurbriggen).



Au final, Zurbriggen termine cinquième et meilleur Helvète. Un
Valaisan qui n'en finit plus de rebondir. Il y avait eu le come
back de Levi mi-novembre: 4e place en slalom pour sa première
course depuis sa déchirure des ligaments croisés à Val Gardena fin
2007. Il y a le come-back de Val d'Isère: 5e rang après avoir dû
zapper les courses de Beaver Creek la semaine dernière à cause de
nouveaux pépins au genou gauche.

Surprise générale

«J'avais encore très mal à Beaver Creek. De l'eau s'était
accumulée dans mon genou. Il était donc plus intelligent de rentrer
en Suisse pour me soigner», a expliqué Zurbriggen. Du coup,
personne ne l'imaginait déjà si compétitif. A commencer par le
principal intéressé: «Honnêtement, je n'aurais jamais pensé
être si bien classé. D'autant plus après mon résultat en super-G
(réd: 26e temps).» Mais Zurbriggen n'est pas un slalomeur pour
rien. Résultat, meilleur temps de la session.



«C'est incroyable ! A Levi, j'avais déjà gagné la deuxième
manche» a-t-il rappelé. Et encore, cela aurait pu être plus
incroyable: à trois centièmes près, il montait sur le podium. Le
coureur de Brigue a aussi reconnu que les conditions l'avaient
favorisé. «Je me suis élancé sur une piste qui n'était pas
encore creusée et quand la luminosité était acceptable (réd: la 2e
manche a débuté à 15h45).» Une avalanche d'éliminations (39 en
tout !) a aussi facilité les desseins du Valaisan.

Deux Grisons en vue

Carlo Janka a fait le chemin inverse que Zurbriggen en
rétrogradant à l'issue de son second passage. «En terminant en tête
du super-G, je ne me faisais pas trop d'illusions pour le slalom.
Malgré tout, je suis satisfait de ma 8e place finale», a commenté
le récent deuxième de la descente de Lake Louise.



Même origine que Janka (les Grisons) et même année de naissance
(1986), Sandro Viletta a explosé le meilleur résultat de sa
carrière à Val d'Isère. Le slalomeur de Samnaun s'est classé 6e,
lui qui n'avait encore jamais fait mieux que 16e sur le circuit (à
Garmisch en février 2007).

Les leaders se ratent

Tous les autres Suisses ont été
éliminés. Chacun à sa manière. Pour Didier Cuche, cela a duré une
trentaine de secondes lors du super-G. «Une histoire bien
courte», a lâché le Neuchâtelois. Rien toutefois de très grave
pour Cuche, qui ne nourrit pas de grandes ambitions en
super-combiné. Ce qui n'est pas le cas de Didier Défago et Daniel
Albrecht.



Les deux Valaisans, pourtant bien placés après le super-G (9e
Défago, 6e Albrecht) n'ont pas terminé leur slalom. «C'était un
parcours très sélectif. La moindre erreur se payait cash», a
commenté Défago. Même son de cloche pour Albrecht: «Comme je ne
suis pas encore en confiance en slalom, cette pente m'a fait
beaucoup de misères.»



Les trois leaders de l'équipe de Suisse peuvent se réconforter,
ils ne sont pas les seuls cadors à ne pas figurer au classement.
Parmi eux, retenons deux noms, ceux d'Aksel Lund Svindal et de Bode
Miller. Pour le Norvégien, c'est la fin d'une série de trois
podiums cueillis à Beaver Creek. Alors que pour l'Américain, c'est
la poursuite du marasme avec quatre éliminations essuyées lors des
cinq dernières courses.

Le doublé de Raich

Corollaire, c'est Benjamin Raich qui a fait la très bonne
affaire sur la «Face de Bellevarde», théâtre des Mondiaux en
février prochain. Déjà vainqueur dimanche dernier en géant à Beaver
Creek, l'Autrichien revient à 52 points de Svindal au classement
général grâce à la 32e victoire de sa carrière en Coupe du
monde.



A 0''34 de Raich et devant son public, Jean-Baptiste Grange a fait
le plein de confiance avant le géant de samedi et «son» slalom de
dimanche. A noter finalement la troisième place de Marcel Hirscher,
nouvelle perle du ski autrichien du haut de ses 19 ans.



si/tou