Défago 2e du super-G de Val Gardena. Cuche 10e

Didier Défago est le vainqueur moral du super-G de Val Gardena
(Italie). Le Valaisan a certes été devancé par l'Italien Werner
Heel, mais il est le seul à avoir pu jouer la gagne lors d'une
course qui a très rapidement été chambardée par le vent.



Un seul coup d'oeil aux résultats permet de donner la mesure de la
performance de Défago: les six premières places ont été trustées
par les porteurs des dossards 1 à 5 (dont le Grison Ambrosi
Hoffmann, 4e) ainsi que par Défago, parti en 17e position. Tous les
autres favoris ont échoué dans les bourrasques.



De Didier Cuche (10e) à Bode Miller (17e), en passant par Hermann
Maier (9e) et Aksel Lund Svindal (28e). C'est donc bien un exploit
qu'a signé Défago sur la Saslong.



Et ce, même si le Morginois se la joue modeste: "Si j'avais pu
gagner sans le vent? C'est difficile à dire. Quand les conditions
sont bonnes, il faut quand même réussir sa manche. Heel y est
parfaitement parvenu. Je n'ai aucun regret".

Défago le persévérant

Quoi qu'il en soit, victoire ou pas victoire, Défago mérite
mille fois son podium; le premier de la saison et le neuvième de sa
carrière. Depuis le début de l'hiver, le coureur de 31 ans n'en
finissait plus de manquer d'un rien le trio lauréat: quatre
épreuves de vitesse, quatre top 8.



"Voilà un moment que je tourne autour de ce podium. Cela fait
du bien d'être enfin dessus", a-t-il reconnu. Avant d'ajouter:
"C'est un soulagement, même si je n'ai jamais vraiment ressenti
de frustration ces dernières semaines. Mon entourage m'a toujours
encouragé et convaincu que ce podium allait bien finir par
arriver".



Soulagé, Défago peut maintenant viser encore plus haut.
C'est-àdire la première place. L'occasion sera belle samedi lors de
la descente. Et d'autant plus belle que le Valaisan fêtera à cette
occasion le sixième anniversaire de son premier et unique succès en
Coupe du monde (super-G de Val Gardena, le 20 décembre 2002).

Cuche le philosophe

L'autre Suisse du jour est incontestablement Carlo Janka. Pour
la première fois en lice à Val Gardena et malgré un dossard élevé
(le no 50), la révélation de l'hiver a pris un excellent 11e rang.
Du coup, du haut de ses 22 ans, il se retrouve no 2 au classement
général de la Coupe du monde, à 83 points du leader Svindal. Un
classement général à forte coloration helvétique avec également
Défago au 4e rang, Cuche au 5e et Albrecht au 8e.



Vainqueur l'an dernier de ce super-G, Cuche a, selon ses dires,
"pas grand-chose à se reprocher" pour la perte de son
titre. "J'ai effectué une bonne manche avec seulement quelques
imperfections", a-t-il confié. "Si j'avais 20 ans,
j'aurais été frustré d'être si mal classé à cause d'une météo
changeante. Mais aujourd'hui, j'ai appris à accepter ce genre de
choses. C'est la loi du ski".

Järbyn l'increvable

Cuche malchanceux, Werner Heel a lui été verni en s'élançant
avec son dossard no 3. Devant son public, l'Italien a cueilli sa
deuxième victoire en Coupe du monde, 10 mois après son succès en
descente à Kvitfjell (Norvège). "Il est évident que j'ai eu de
la chance. Reste que je ne boude pas mon plaisir. Gagner en Italie
a toujours été un rêve", a relevé le skieur de 25 ans.



Plus surprenant encore que Heel, Patrik Järbyn a pris la troisième
place. Alors qu'il fêtera ses 40 ans en avril, le Suédois est
devenu le coureur le plus vieux à monter sur un podium de Coupe du
monde. Sa performance prend une dimension supplémentaire quand on
se rappelle que Järbyn s'était déchiré les ligaments croisés en
septembre 2007 lors d'un camp d'entraînement au Chili. "Revenir
de blessure à cet âge-là et monter sur le podium, c'est très
fort", a commenté Défago.



si/tai