Innerhofer remporte la descente de Bormio, Cuche 5e

Didier Cuche a retrouvé ses marques de descendeur à Bormio.
Jamais dans le top 10 cet hiver dans sa discipline de coeur, le
Neuchâtelois s'est classé cinquième sur la Stelvio italienne, qui a
vu la victoire du local Christof Innerhofer. Avant le rendez-vous
de Bormio, la feuille de résultats de Cuche en descente affichait
une 32e place (Lake Louise), une 15e (Beaver Creek) et une 12e (Val
Gardena).



Une météo capricieuse avait certes parfois expliqué ses
contre-performances. N'empêche, pour le double détenteur du globe
de descente, cette série faisait tache. Voilà donc un Cuche
requinqué avant d'aborder les plus importantes descentes de la
saison, avec dans l'ordre Wengen, Kitzbühel et celle des Mondiaux à
Val d'Isère.

Concurrence malsaine

«Au regard des difficultés des dernières semaines, je suis
ravi de finir l'année avec un top 5. Manquer le podium pour quatre
dixièmes ne m'affecte pas du tout», a commenté le
Neuchâtelois. Le coureur du Val-de-Ruz n'en a pas moins trouvé
cette piste «horrible», la faute selon lui aux
organisateurs: «Ils essaient de faire du spectacle au détriment
de la sécurité. J'espère que les responsables de Kitzbühel
n'essaieront pas de les concurrencer en faisant encore plus
dangereux.»



Dans le camp suisse, des mentions spéciales sont à attribuer aux
«bleus» Daniel Albrecht et Carlo Janka. Les deux hommes ne
s'étaient encore jamais frottés en descente avec la Stelvio. Pour
leur baptême de feu sur une descente-rodéo en raison d'une piste
verglacée et très bosselée, ils ont impressionné. Albrecht a
terminé 8e, Janka 10e. «Et encore, je n'ai pas pris tous les
risques. Ce n'est pas en descente que je dois forcer», a
relevé Albrecht. L'autre Valaisan, Didier Défago, a lui un peu déçu
en terminant au 12e rang.

Encore un Italien

Au sommet du classement, pas grand monde n'aurait misé sur
Christof Innerhofer, même si celui-ci avait remporté le premier
entraînement vendredi. Avant ce coup d'éclat, l'Italien de 24 ans
n'avait jamais fait mieux que quatrième sur le circuit (super-G de
Beaver Creek au début du mois). Sa victoire confirme la renaissance
du ski italien en vitesse.



En février dernier, Werner Heel avait apporté la première victoire
transalpine en descente depuis Kristian Ghedina en 2001. Depuis,
les Italiens sont en pleine bourre avec, avant Innerhofer, des
succès cet hiver pour Peter Fill (descente de Lake Louise) et Heel
(super-G de Val Gardena). Innerhofer a aussi réussi l'exploit de
s'imposer avec le dossard no 1. Une performance fort rare en
descente.



Dans un passé récent, Stephan Eberharter en avait fait de même à
Chamonix début 2004. «Je savais au fond de moi que j'allais
faire un podium aujourd'hui. J'aime cette course qui convient à la
perfection à mon style. Quand j'ai vu que je partais le premier, je
me suis dit que c'était bien, que j'allais faire mon ski sans
pression», a relevé le coureur du Sud Tyrol.

Les frasques de Miller

Devant son public, Innerhofer n'a été inquiété que par
l'Autrichien Klaus Kröll, deuxième à 0''32. Son compatriote Michael
Walchhofer, donné comme le grand favori, s'est classé troisième,
mais à presque une seconde du vainqueur du jour.



Il faut encore dire un mot sur Bode Miller. L'Américain avait
décidé de sécher samedi la remise des dossards. S'en étaient suivis
une amende de 999 francs et le retrait de son dossard no 15 contre
le no 46. Le trublion avait affirmé que sa démarche était voulue,
et qu'il souhaitait s'élancer le plus tard possible pour bénéficier
d'une meilleure visibilité. Ce pari tout «millerien» a failli
payer. En dépit de plusieurs fautes et acrobaties, Miller a pris la
quatrième place.



si/tou