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Une descente du Lauberhorn modifiée, sécurité oblige

Le mythique Lauberhorn a subi quelques aménagements.
Le mythique Lauberhorn a subi quelques aménagements.
Les skieurs ont rendez-vous samedi avec la mythique piste du Lauberhorn. Pour des raisons de sécurité, des aménagements ont été effectués. Les athlètes se prononcent.

Au calendrier, le Lauberhorn est une étape mythique, au même
titre que Val Gardena ou les "classiques de janvier", Kitzbuehel ou
Garmisch. Des descentes éprouvantes où la sécurité des coureurs ne
tient parfois qu'à un fil, un ski de travers ou une trajectoire
manquée.



A Wengen, la sécurité est un thème central depuis longtemps.
Didier Cuche, 2e en 2007, avait même reversé sa prime pour des
"aménagements" sécuritaires. Ceux-ci sont "apparus" cette année:
virage à 180 degrés juste avant la "Tête de chien" pour ralentir
les coureurs, un "Kernen-S" élargi de 3m ou encore 15m de
dégagement dans le "S-final".



A quelques heures des 79es épreuves du Lauberhorn, tsrsport.ch a
demandé à différents skieurs ce qu'ils pensaient de ces
modifications, et si celles-ci étaient justifiées. Et, ô surprise,
elles ne réjouissent pas forcément tout le monde...

"Ce n'est pas un nouveau Lauberhorn"

DIDIER DEFAGO:


Améliorer la sécurité, c'est bien, mais rajouter du travail
(réd: des courbes plus tournantes) à des coureurs déjà fatigués, je
ne suis pas sûr que c'est vraiment bien...




DIDIER CUCHE:

Ce n'est pas vraiment un
nouveau Lauberhorn. Les 3 virages du S-final sont les mêmes et les
risques de chute aussi. C'est le dégagement en cas de chute qui est
plus marqué. Le saut final, on aurait par contre pu le garder, mais
il aurait fallu le travailler un peu..
.



DANIEL ALBRECHT:

Au niveau du caractère, la
piste reste la même. Il y a certes un peu plus de place dans le
"Kernen-S" (ex-Brueggli-S), mais on y arrive avec davantage de
vitesse. En ressortir est donc plus difficile. Le S-final est lui
toujours aussi compliqué à skier. Pour ce qui est du saut final,
qui compressait beaucoup, c'est très bien qu'il ait été raboté. On
sautait si loin les dernières années que 2-3m de plus et ça aurait
pu être très dangereux. C'est bien pour la sécurité
.

L'avis des "étrangers"

AKSEL SVINDAL: Même si le "Kernen-S" est
devenu un peu plus facile, ce ne sont que les 50 derniers mètres de
course qui changent. Pour moi c'est toujours le vrai Lauberhorn, et
il n'est pas devenu plus facile.




BENJAMIN RAICH (leader général Coupe du monde):
Je suis favorable à ces changements, même si le "S-final" est
toujours aussi difficile. Pour notre sécurité, c'est bien que le
saut final ait été gommé.




HERMANN MAIER (vainqueur en 1998): On est des
descendeurs, pas des poules mouillées! Chaque coureur a la
possibilité de freiner s'il le souhaite. Réfléchir ne devrait pas
être interdit!




MICHAEL WALCHHOFER (leader Coupe du monde de
descente et vainqueur 2005): Ce ne sera pas plus rapide. Le
Lauberhorn demeure comme les coureurs le souhaitent, avec de
nombreux passages qui secouent. Une descente, ça ne doit pas
forcément être une course lors de laquelle 10 coureurs sortent ou
se blessent! Il est vrai aussi que depuis 20 ans ça tourne beaucoup
plus, mais c'est aussi lié à l'évolution de notre
matériel.




BODE MILLER (tenant du général Coupe du monde,
double vainqueur en 2007/2008): Je n'étais même pas fatigué à
l'arrivée...




Wengen, Daniel Burkhalter

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La légende du Lauberhorn

La piste
Ce n'est pas la plus difficile techniquement (le titre revient, de l'avis quasiment unanime, à la Stelvio à Bormio) ni la plus courue (la Streif de Kitzbühel), mais elle est surannée, anachronique. Le "Jurassic Park" du ski alpin, avance l'Autrichien Benjamin Raich. Sa longueur lui permet de couvrir la plupart des variétés de difficultés et de portions de glisse. Elle a aussi ses points mythiques, comme la Tête de chien, le passage du pont (Brüggli), ou l'Haneggschuss où les skis des meilleurs filent à 150 km/h. La durée (environ 2'30, soit une demi-minute de plus que les autres descentes) la rend épuisante physiquement.

Le décor
Grandiose. Si la station de Wengen est relativement basse (1200 m), on monte rapidement vers un massif avec trois plus de 4000 m, dont la Jungfrau qui culmine à 4158 m. Mais c'est l'Eiger (3970 m) qui a contribué à la légende de l'alpinisme. Sa paroi Nord, verticale de 1800 m de hauteur, a constitué l'un des derniers problèmes dans les Alpes. Au départ du Lauberhorn (2315 m), les skieurs peuvent donner un coup d'oeil au terrible Eiger, vu de côté, mais aussi le Mönch (4107 m) et entrevoir la Jungfrau.

Le train
Les voitures ne sont pas admises à Wengen. Seules circulent des voiturettes électriques avec autorisation spéciale (hôtels, commerçants) et bien sûr les véhicules des pompiers et un taxi. Le train à crémaillère rythme la vie depuis la vallée de Lauterbrunnen jusqu'au toit de l'Europe, le Jungfraujoch, qui permet d'admirer le glacier de la Jungfrau depuis un observatoire posté à 3454 m d'altitude.

afp