Daniel Albrecht devait lutter ce week-end avec la descente de la
Streif à Kitzbühel en Autriche, il se retrouve à lutter contre la
mort. La faute à une chute sur le saut final du dernier
entraînement.
Pire pas exclu
La faute à une chute effroyable dont les séquelles ne sont pas
encore exactement connues. Rien n'est à exclure. Même le pire.
Selon Helmuth Obermoser, le médecin de la course autrichienne,
Albrecht souffrirait d'un traumatisme crânio-cérébral avec
hémorragie et de contusions aux poumons. Un diagnostic inquiétant
que Swiss-Ski n'a voulu ni confirmer, ni infirmer.
Hospitalisé à Innsbruck et plongé dans un coma artificiel,
Albrecht devrait être réveillé vendredi matin. Les médecins
autrichiens informeront dans l'après-midi sur l'état précis de sa
santé.
En attendant, tout est envisageable: "Tant qu'il n'est pas
sorti du coma artificiel, tout pronostic vital est réservé", a
commenté un médecin de l'équipe de Suisse. Les nouvelles n'ont pas
été beaucoup plus rassurantes du côté d'Innsbruck: «Son état est
stable et il n'est pas en danger de mort immédiat. "Reste qu'on
ne peut encore écarter aucune éventualité", a relevé Wolfgang
Kohler, un des spécialistes qui l'a examiné. A noter que Swiss-Ski
a affrété un hélicoptère pour transporter les parents de
l'infortuné de Suisse à Innsbruck.
Un crash à 140 km/h
L'incident s'est produit sur le dernier
saut de la Streif. Alors qu'il déboule à près de 140 km/h, Albrecht
négocie mal son envol. Il est déséquilibré, puis s'écrase 60 m plus
loin. Ses skis se fracassent, son corps part en vrille. Il perd
connaissance.
Les secours arrivent immédiatement pour donner les premiers soins
au vainqueur des géants de Sölden et d'Alta Badia cet hiver. Vingt
minutes plus tard, l'hélicoptère l'emmène à l'hôpital de Sankt
Johann. C'est là qu'il reprend brièvement ses esprits, avant d'être
placé dans un coma artificiel. Il est ensuite transféré aux soins
intensifs neurologiques d'Innsbruck. "Le coma artificiel permet
de soulager le cerveau, et lui laisser le temps de récupérer",
a précisé le médecin de Swiss-Ski.
Saut maudit
Sur ce même saut l'an dernier, Scott Macartney avait aussi été
victime d'une terrifiante chute. L'Américain n'avait pas non plus
échappé au traumatisme crânio-cérébral et au coma artificiel. Il
s'en était finalement sorti indemme et avait repris la compétition
en début du présent hiver.
"Après l'accident de Macartney, nous avons sécurisé ce saut en
le rabotant", a rappelé Günter Hujara, le directeur des
courses de la FIS. "C'est extrêmement triste ce qui est arrivé à
Albrecht, mais c'est la fatalité. Si vous voulez supprimer ce genre
d'incident, il ne faut plus organiser de descentes". Une fatalité
acceptée par Swiss-Ski.
"Il n'y a aucune polémique à faire sur la dangerosité de ce
saut. C'est Kitzbühel et la course doit être spectaculaire", a
déclaré un des entraîneurs, Patrice Morisod. "Les coureurs sont
des professionnels et doivent s'adapter. Or, Daniel est arrivé sans
préparation sur le saut et s'est fait piéger. Son manque
d'expérience en descente peut expliquer cette chute".
Il est vrai qu'Albrecht n'en était qu'à sa deuxième Streif. Et
encore, l'an dernier, il avait déjà chuté (sans gravité) sur la
piste la plus redoutable du circuit. Du côté des coureurs, on a
essayé de rendre compte de ce saut.
"Il y a une petite vague sur la fin de la bosse. Si on ne se
regroupe pas, ce saut est un véritable tremplin", a expliqué
le Français Adrien Théaux. "Ouvrez une fenêtre à 140 km/h sur
l'autoroute et vous verrez quelle pression vous prendrez" a
ajouté Didier Cuche.
si/tai
Kitzbühel: 2e entraînement (22.06)
1. Bode Miller USA 1'55"95
2. Didier Cuche SUI + 0"26
3. Klaus Kroell AUT 1"64
4. Werner Heel IA 1"70
5. Michael Walchhofer AUT 1"73
6. Aksel Svindal NOR 2"00
7. Andrej Jerman SLO 2"09
8. Christoph Gruber AUT 2"10
9. Hermann Maier AUT 2"12
10. Ambrosi Hoffmann SUI 2"22
12. Silvan Zurbriggen SUI 2"49
31. Tobias Gruenenfelder SUI 4"26