Les Suisses largués dans la descente de Kvitfjell

Les deux Didier sont les grands perdants de la première descente
de Kvitfjell (No). Tant Cuche (15e) face à Svindal (3e) pour le
globe du général, que Défago (16e) face à Walchhofer (2e) pour
celui de la descente ont concédé des points précieux à l'issue
d'une épreuve remportée par le Canadien Manuel Osborne-Paradis.
Cuche a livré une course propre.



Une réalité qui ne s'est pas traduite au niveau du chrono: 94
centièmes de retard sur le vainqueur du jour. Le haussement
d'épaules du Neuchâtelois à la vue de son temps en a dit long sur
son incompréhension. A l'heure de l'analyse, il n'avait toujours
pas d'explication: «J'ai suivi les lignes que je voulais
prendre. Avant de revoir la course à la vidéo et d'en parler avec
mes entraîneurs, je ne m'explique pas cet écart, notamment entre
les 2e et 3e intermédiaires. La qualité de la neige a peut-être
joué un rôle».



Plusieurs entraîneurs ont, en effet, parlé d'une neige «morte»,
c'est-à-dire d'une neige qui peine à s'assembler et qui colle sous
les skis si la température repasse le zéro degré. Quelle que soit
l'explication, la réalité des chiffres est là: le skieur des
Bugnenets a perdu 44 points sur Aksel Lund Svindal. Il accuse
dorénavant un handicap de 68 unités sur le Norvégien, son plus
grand rival pour le globe le plus prestigieux de l'hiver.

Echec général

Certes, il n'y a rien de rédhibitoire pour Cuche. Pour Défago,
en revanche, les choses se corsent sérieusement dans l'optique du
globe de descente. De 12 points, son passif sur Michael Walchhofer
est passé à 77 unités. Il reste deux descentes au calendrier, à
Kvitfjell samedi et lors des finales à Are la semaine
prochaine.



Bref, le Valaisan devra non seulement se surpasser, mais aussi
espérer un fléchissement du routinier autrichien. Dans le sillage
de ses deux leaders, c'est toute l'équipe de Suisse qui a sombré en
Norvège. A l'image de Carlo Janka (17e), Ambrosi Hoffmann (19e),
Silvan Zurbriggen (22e) et Tobias Grünenfelder (25e). Il faut
remonter à la descente de Wengen en janvier 2005 (avec Zurbriggen
16e) pour retrouver un si mauvais résultat d'ensemble dans
l'épreuve reine.



«Si au moins je savais ce qui s'est passé...», a soupiré
l'entraîneur en chef Martin Rufener. «Hélas, pour le moment, je
n'ai pas de réponse à cette contre-performance. Nous ne pouvons
qu'accepter ce résultat», a poursuivi le Bernois.

Le jour des Canadiens

Si la journée s'est avérée laborieuse
pour les Suisses, elle a été euphorique pour les Canadiens. Outre
la victoire de Manuel Osborne-Paradis, les héritiers des «Crazy
Canucks» ont monopolisé quatre places du top 10 grâce à Robbie
Dixon (5e), John Kucera (7e) et Erik Guay (10e).



Originaire de Vancouver et âgé de 25 ans, Osborne-Paradis n'avait
encore jamais goûté à la victoire en Coupe du monde. Jusque-là, son
C.V. affichait quatre podiums en descente, dont un cet hiver à Val
Gardena (3e) et un autre à Wengen en janvier 2008 (3e). Considéré
comme un des meilleurs glisseurs du circuit, Osborne-Paradis a
construit sa victoire sur la deuxième moitié de la piste des JO de
1994.



si/tai