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Albrecht fait l'impasse sur Sölden, voire plus

Daniel Albrecht n'a malgré tout pas perdu le sourire.
Daniel Albrecht n'a malgré tout pas perdu le sourire.
Daniel Albrecht, victime d'une terrible chute lors de l'entraînement de la descente de Kitzbühel le 22 janvier dernier, fait l'impasse sur la première épreuve de la saison Coupe du monde 2009/2010, le géant de Sölden (25.11).

Daniel Albrecht ne prendra pas part au géant de Sölden le
dimanche 25 octobre. Le Valaisan de Fiesch a déclaré lors du
conférence de presse tenue à Lausanne avoir subi un "gros coup
de fatigue"
il y a 2 semaines. Le champion du monde du
super-combiné 2007 à Are n'a plus rechaussé ses skis
depuis...



Daniel Albrecht (26 ans) n'a de plus pas écarté la possibilité de
ne pas prendre part à la saison 2009/2010. Il va désormais
effectuer un gros travail physique avant de partir en Amérique du
Nord pour s'entraîner avec le reste de l'équipe.



Le "miraculé de Kitzbühel" reviendra-t-il un jour à la
compétition? Si la réponse tendait vers l'affirmative il y a peu
encore, le doute est aujourd'hui de rigueur.



Le Haut-Valaisan, tout surpris de se retrouver devant autant de
monde - "je suis devenu plus célèbre alors que je n'ai rien
fait"
, a-t-il rigolé -, est venu s'en expliquer à Lausanne,
lors de la traditionnelle conférence de presse d'avant-saison de
Swiss-Ski. Le champion du monde du super-combiné 2007 a alors
notamment annoncé qu'il renonçait à prendre le départ à Sölden, là
où il avait triomphé l'an passé...

"En mars je ne pouvais même pas monter des marches
d'escaliers"

- Daniel Albrecht, vous ne vous alignerez pas à Soelden.
Pour quelles raisons?




DANIEL ALBRECHT: Jusque-là, tout est allé très
bien, même très vite très bien. Mais, il y a deux semaines, j'ai
ressenti un gros coup de fatigue. Depuis ma sortie d'hôpital, après
trois semaines de coma, je me suis entraîné sans arrêt, alors qu'en
mars je ne pouvais même pas monter des marches d'escaliers. Quand
on est en pleine santé, il faut parfois s'accorder une pause, alors
imaginez un peu pour moi... J'ai posé mes skis et suis parti en
vacances balnéaires à Chypre, histoire de retrouver de
l'énergie.



- Et maintenant, quelle est la suite?



DANIEL ALBRECHT: Ces trois prochaines semaines,
je vais m'astreindre à un gros travail physique, puis je remonterai
sur les skis. Ensuite, je partirai avec le reste de l'équipe
m'entraîner à Nakiska, au Canada.

"Mon niveau actuel est bon"

- Justement, où en est votre
physique
?



DANIEL ALBRECHT:

Si je compare à avant, j'ai la
forme que je pouvais avoir d'habitude en mai, ou en juin. Ce qui
est déjà un bon niveau pour skier. Le top de ma forme, que j'avais
au moment de ma chute, est par contre à un niveau très élevé, et ça
prendra beaucoup de temps pour le retrouver.



- Et sur pistes, vous avez retrouvé toutes vos
sensations
?



DANIEL ALBRECHT:

Mon niveau actuel est bon. Si la
piste est bonne, relativement "facile", ça va bien. Par contre, si
elle est gelée et se rapproche du standard Coupe du monde, je fais
beaucoup de fautes. En fait, ma technique est toujours là, mon
"feeling" également. Il ne manque que des détails.

"Manquer cette saison est une possibilité, oui"

- Vous voulez donc vous donner le temps de revenir, pas le
faire trop vite?




DANIEL ALBRECHT: Un skieur veut toujours revenir
au plus vite. Mais j'en connais qui sont revenus trop vite et se
sont à nouveau blessés. Moi, je me suis donné deux ans pour
revenir.



- L'idée de ne plus retrouver la Coupe du monde vous a-t-elle
traversé l'esprit un jour?




DANIEL ALBRECHT: Manquer cette saison est une
possibilité, oui. Certains médecins ont pensé que je ne pourrais
pas revenir, alors que moi je pensais le contraire. Alors, qui des
médecins ou de moi n'est pas bon? Peut-être que je ne retrouverai
jamais le niveau qui était le mien. J'ai quand même fait trois
semaines de coma. Un retour en Coupe du monde cet hiver, ce serait
très rapide et pas forcément très normal.



- Qu'est-ce qui vous fera dire "je n'y arriverai pas, ça ne
sert à rien"?




DANIEL ALBRECHT: Mes chronos à l'entraînement,
comparés à ceux des autres.

"Je me suis donné deux ans"

- Vous ne vous êtes
pas dit "je fais une course, juste pour voir où j'en
suis"
?



DANIEL ALBRECHT:

Pour Sölden, non car il me
fallait faire une pause. Par contre, il est clair que la première
course où je m'alignerai, ce sera un test. Je le redis, je me suis
donné deux ans. Si ça ne marche pas pendant cette période, ça ne
servira pas à grand-chose d'insister.



- En résumé, comment est-ce que vous voyez votre vie
désormais
?



DANIEL ALBRECHT:

Je suis très content de la façon
dont je me porte. Ca aurait pu être bien pire. Je suis resté un
être humain normal et je pourrai travailler normalement un jour si
je ne peux pas revenir au ski. J'imagine que c'est très difficile
de savoir ce que je vis. Quand quelqu'un se casse une jambe, on
verra très vite quand il ira mieux, qu'il remarchera normalement.
Avec un traumatisme crânien, c'est impossible de savoir quand la
personne va mieux...

"Herminator, c'était un exemple pour moi"

- Y a-t-il eu un moment plus important que l'autre pour vous
cette année?




DANIEL ALBRECHT: Mon sponsor "casque et bandeau"
a prolongé le contrat de deux ans sans savoir si je reviendrais un
jour, ça m'a marqué. C'est d'ailleurs grâce à l'annonce de cette
prolongation, quand je me suis réveillé à l'hôpital, que je me suis
souvenu que j'étais skieur!



- Cette semaine, un grand monument du ski, Hermann Maier, a
annoncé sa retraite. Lui aussi est revenu après une terrible
blessure...




DANIEL ALBRECHT: Cette annonce m'a surpris.
"Herminator", c'était un exemple pour moi. Il est toujours revenu
après de grosses blessures. Vais-je réussir la même chose? Personne
ne le sait. Hermann Maier était un athlète extrême, motivé et
motivant. Il a voulu revenir sur le devant de la scène, et il l'a
fait. Pour moi, on verra bien...



De Lausanne, Daniel Burkhalter

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"Des grandes attentes" aux Jeux

Swiss-Ski a aussi profité de cette journée pour définir ses objectifs en cette saison olympique. L'occasion pour son président Urs Lehmann de faire dans l'humour en présentant son imperméable à l'assistance. "Ottmar Hitzfeld étant en congé cet hiver, il nous l'a prêté. Espérons que cela nous portera chance!".

"Go for gold" sera donc le slogan de la délégation suisse à Vancouver. L'hiver dernier, elle a remporté 12 succès (10 pour les hommes) en Coupe du monde, ainsi que six médailles à Val d'Isère. "Les attentes sont donc grandes", a dit Lehmann. Au Canada, l'objectif a été fixé à six médailles, dont quatre "masculines".

Les hommes viseront 20 podiums

Si les yeux sont évidemment rivés sur Vancouver, Swiss-Ski ne négligera pas la Coupe du monde. Les messieurs y viseront notamment les 20 podiums (18 en 2008/09) et la 2e place du classement par nations, et ce malgré l'annulation (dûe à la météo) du traditionnel camp "vitesse" en Argentine.

"Les pistes et mouvements de terrain argentins ont manqué, de même que de la vraie neige hivernale", a dit Martin Rufener, le chef alpin. "Les glaciers de Zermatt et Saas-Fee nous ont sauvés". "La présence d'Albrecht à nos camps a aussi motivé tout le monde". A Sölden, le Bernois devra faire sans Didier Défago ni Tobias Grünenfelder, touchés à la main.

Lara Gut, la grand absente

Hugues Ansermoz, le "big boss" des dames devra lui composer "certainement toute la saison" sans Lara Gut, sérieusement blessée à la hanche. Pour fixer ses objectifs, Swiss-Ski a donc enlevé les deux podiums 2008/09 du joyau tessinois et gardé les 10 autres. Conserver le deuxième rang par nations est aussi une priorité.

En l'absence de Gut, le but du coach des Diablerets sera de trouver rapidement une nouvelle "locomotive". "Lara pas là, les autres auront une belle chance de se mettre en avant". Avec des Fabienne Suter (actuellement blessée), Dominique Gisin et Andrea Dettling, "on peut voir l'avenir avec sérénité". On s'en réjouit.

Les débuts d'Ami Oreiller

Le Valaisan Ami Oreiller prendra part à sa première course de Coupe du monde dimanche 25 octobre à Sölden (Aut). Le skieur de Verbier, âgé de 22 ans et vainqueur de quatre géants FIS l'hiver dernier, a été retenu dans une sélection rajeunie dans laquelle Didier Cuche fait figure de patriarche avec ses 35 ans et ses 81 géants en Coupe du monde.

Outre Cuche et Oreiller, Carlo Janka (23 ans), Marc Berthod (26), Marc Gini (25), Sandro Viletta (23), Silvan Zurbriggen (28) et Beat Feuz (22 et encore jamais aligné en géant) seront de la partie.

Chez les dames, comme déjà annoncé, c'est la Grisonne Fabienne Janka (20 ans) qui sera lancée pour la première fois en Coupe du monde, aux côtés d'Andrea Dettling, Fränzi Aufdenblatten, Martina Schild et Fabienne Suter.



Enneigement satisfaisant à Sölden
La saison 2009/2010 de Coupe du monde démarrera bel et bien à Sölden les 24/25 octobre. Le Bernois Hans Pieren, délégué de la Fédération internationale (FIS), a donné son feu vert après avoir inspecté vendredi l'enneigement du glacier autrichien. Un géant dames (le 24) et un géant messieurs (le 25) sont au menu.

La piste autrichienne est pour l'heure recouverte d'une couche de 30cm de neige, jugée cependant trop poudreuse. Des chutes de neige sont prévues ce week-end, mais les organisateurs vont tout de même continuer à produire de la neige artificielle pour assurer le bon déroulement des courses.

si/mor