Deux leaders à défaut de 4 pour les Suisses à Sölden

La Coupe du monde messieurs démarre dimanche à l'occasion du
géant Sölden (Autriche). Avec, chez les Suisses, deux têtes
d'affiche (Cuche et Janka) et autant de grands absents (Défago et
Albrecht). Pour Didier Cuche, c'est une 17e et vraisemblable
avant-dernière saison qui débute. A deux grandes exceptions près,
le Neuchâtelois de 35 ans a tout gagné. Il ne lui manque plus que
l'apothéose, soit un titre olympique à Vancouver en février et/ou
une victoire au classement général de la Coupe du monde. Deux
consécrations ultimes déjà effleurées (argent à Nagano en 98; 4
fois 3e au général en 02, 07, 08, 09), mais jamais
concrétisées.



Outre ces deux ultimes défis, Cuche s'attellera à fignoler son
C.V. En complétant par exemple sa collection de «petits» globes,
puisque s'il a été sacré en descente (07, 08) et géant (09), il n'a
jamais été désigné meilleur super-géantiste de l'hiver. Quelques
classiques font aussi défaut à son palmarès, dont notamment la
descente de Wengen (2 fois 2e). Finalement, différents caps
symboliques se présentent à lui: 10e victoire en Coupe du monde (9
actuellement), 50e podium (48) et 300e course (297).

Confirmation attendue de Janka

Contrairement à son aîné de douze ans,
Janka doit encore écrire la majeure partie de son palmarès.
Toutefois, le Grison n'a pas tardé à se mettre à la tâche, brûlant
même toutes les étapes l'hiver dernier: premier podium en Coupe du
monde (descente de Lake Louise en novembre), premier succès (géant
de Val d'Isère en décembre), premier titre aux championnats du
monde (en géant à Val d'Isère en février) et premier globe (en
super-combiné à Sestrières en février). Polyvalent, jeune (23 ans
depuis jeudi dernier), costaud physiquement et mentalement, Janka a
tout pour se construire une riche carrière. Seul hic à l'aube de sa
quatrième saison, un virus l'a affaibli durant une bonne partie de
l'été, entachant quelque peu sa préparation physique.

Nouveau statut pour Défago

Pour Didier Défago, le contre-temps est venu d'un pouce cassé le
1er octobre, avec comme incidence un forfait pour Sölden. Le
Valaisan de 32 ans sera toutefois de la partie fin novembre à Lake
Louise pour le début des épreuves de vitesse. Et ce, avec un statut
différent par rapport aux années précédentes: le coureur de Morgins
n'est plus considéré comme un second couteau parmi tant d'autres,
mais comme le vainqueur du prestigieux doublé Wengen-Kitzbühel.
Fort de cette nouvelle dimension, Défago constitue un candidat très
sérieux à l'un ou l'autre des globes de cristal, lui qui était déjà
troisième dans les hiérarchies de descente et de super-G, ainsi que
sixième au général à l'issue de l'exercice 2008/2009.

Quid des «jumeaux»?

Derrière le trio de leaders Cuche-Défago-Janka, c'est le flou
qui prédomine dans l'équipe de Suisse. A commencer chez les
«jumeaux» Daniel Albrecht et Marc Berthod, considérés il y a une
année encore comme les futurs grands dominateurs du Cirque blanc,
mais rattrapés par la poisse. Depuis sa chute à Kitzbühel, Albrecht
ne sait pas quand il reviendra sur le circuit. Berthod, lui, ne
sait pas s'il pourra un jour se débarrasser de ses douleurs au dos.
Des interrogations qui touchent aussi le reste de l'équipe. Sandro
Viletta, annoncé comme très rapide à l'entraînement,
confirmera-t-il en course? Marc Gini, ancien membre du top 7
mondial en slalom, retrouvera-t-il la confiance ? Beat Feuz, triple
champion du monde juniors en 2007, sera-t-il enfin épargné par les
blessures après deux saisons blanches? Ambrosi Hoffmann, médaillé
de bronze aux JO de Turin en 2006, est-il encore capable d'un coup
d'éclat? Le Valaisan Ami Oreiller, pour la première fois aligné
dimanche à Sölden, incarne-t-il la relève romande? Premiers
éléments de réponses dimanche en Autriche.



si/tai