En dix départs, Didier Cuche n'avait jamais fait mieux que
cinquième sur la piste de Lake Louise. Enfin victorieux, le
Neuchâtelois de 35 ans est revenu sur son deuxième succès de la
saison, après son triomphe lors du slalom géant d'ouverture à
Sölden (Autriche).
Didier Cuche, vous ne pouviez pas mieux démarrer cette saison.
Félicitations pour cette victoire...
DIDIER CUCHE: Merci. Il y a d'abord eu Sölden,
puis ici au Canada. C'est tout simplement parfait. Je suis
particulièrement heureux d'avoir renoué avec le succès en descente,
après deux ans d'abstinence.
Et Lake Louise vous a enfin souri.
DIDIER CUCHE: Je n'arrive pas à croire être allé
aussi vite. Je suis vraiment très fier que tout se soit déroulé
selon mes plans. Quand on dit qu'il ne faut jamais abandonner...
Ici, j'aurais signé pour une place dans le top 10, puisque je
n'avais jamais fait mieux que cinquième. Cette première place me
réconcilie avec cette piste.
Les années précédentes, la course avait été perturbée par la
météo. Cette année, enfin, l'épreuve a été régulière.
DIDIER CUCHE: Pas vraiment en fait... Après la
longue interruption (réd: consécutive à la chute de TJ Lanning), le
soleil a fait son apparition et j'ai eu un peu peur de me faire
passer devant. Mais c'est vrai que tous les descendeurs de pointe
ont eu les mêmes conditions de visibilité. Concernant le vent, je
ne sais pas. J'espère seulement que cela a été équitable pour tout
le monde.
Pensiez-vous que les descendeurs suisses étaient si
forts?
DIDIER CUCHE: Lors de la préparation, à Nakiska,
mes coéquipiers étaient vraiment très forts. A tel point que je me
suis demandé à un moment donné si j'allais assez vite... Ensuite il
y a eu mon succès à Sölden qui m'a donné une très grande confiance
en moi. Désormais, après la descente de Lake Louise, je sais que
l'équipe de Suisse est très forte dans son ensemble. Nous sommes
très compétitifs et j'attends avec impatience la prochaine course.
Il est toutefois clair que nous ne pourrons pas être deux sur le
podium et sept dans le top 20 à toutes les courses...
Mais étendre cette série de succès, c'est possible?
DIDIER CUCHE: Bien sûr ! Je donne toujours le
meilleur de moi-même. Mais on ne peut pas considérer de tels
résultats comme "normaux". Il y a très peu de différence entre
victoire et défaite. J'ai pris conscience de cela. En ce moment, je
profite vraiment d'avoir du succès.
Beaucoup pensent que vous pouvez gagner le classement général
de la Coupe du monde cette année.
DIDIER CUCHE: Euh... Je peux déjà en ressentir la
pression. Non, franchement, c'est un honneur pour moi, bien
entendu, mais la saison est tellement longue et il y a entre cinq
et dix skieurs qui peuvent la gagner. Je ne veux pas trop me
projeter dans l'avenir avec optimisme, car on ne sait jamais ce qui
peut se passer demain ou aux Jeux olympiques en février.
Souvenez-vous ce qui est arrivé à Daniel Albrecht la saison
dernière... Mon mot d'ordre est: "aujourd'hui c'est aujourd'hui,
demain est un autre jour".
Avez-vous bien fêté votre succès samedi soir?
DIDIER CUCHE: C'est une tradition dans l'équipe:
nous ouvrons une bouteille de champagne après chaque victoire.
mais, puisqu'il y a de nombreuses courses ces prochains jours, la
fête a été modeste et assez calme.
Savez-vous que vous êtes dorénavant le plus vieux vainqueur
d'une descente de Coupe du monde?
DIDIER CUCHE: Je n'étais pas au courant. Cela va
sans doute déranger surtout Marco Büchel... Il m'a dit cet été
qu'il devait remporter une course de plus que moi pour me repasser
devant. La saison est encore longue et il aura certainement sa
revanche.
si/tai
Devenu samedi à Lake Louise le plus vieux vainqueur d'une descente en Coupe du monde, Didier Cuche revient sur son exploit. Prudent, le Neuchâtelois de 35 ans ne veut cependant pas déjà parler du grand Globe.
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