Carlo Janka chute et les Autrichiens en profitent

La réussite a abandonné les Suisses en super-combiné à Val
d'Isère. Meilleurs temps du super-G de la manche initiale, les
Grisons Sandro Viletta et Carlo Janka ont flanché lors du slalom:
le premier a terminé au 7e rang final et le deuxième a été éliminé
lors d'une course remportée par l'Autrichien Benjamin Raich.

Un soulier pas complètement fermé

J'ai fait mon boulot
et j'ai tout donné. Ce genre de mésaventure. Ce n'est pas la fin du
monde.

Carlo Janka

Une
fois n'est pas coutume, Janka n'a pas été fidèle à son surnom
d'Iceman. Alors qu'un nouveau podium lui semblait promis, le
surdoué d'Obersaxen est parti à la faute en slalom. «J'ai fait
mon boulot et j'ai tout donné. Mais nous ne sommes jamais à l'abri
de ce genre de mésaventure. Ce n'est pas la fin du monde», a
relativisé Janka, qui restait sur trois victoires et qui aurait pu
imiter Hermann Maier, dernier skieur à avoir enlevé quatre courses
de suite en 1998 (Schladming 2x, Adelboden, Wengen).



Toujours leader du classement général (avec 79 points d'avance sur
Raich), Janka aura largement de quoi se rebiffer ce week-end à Val
d'Isère, où se tiendront encore un super-G et un géant. Dans cette
optique, sa deuxième place vendredi matin en super-G est
prometteuse. Et d'autant plus si l'on sait que le Grison avait
oublié de boucler complètement ses souliers pour cette manche!

Viletta manque une chance en or

Pour Viletta, ce couac demeure plus problématique. Toujours à la
recherche du podium qui pourrait lancer sa carrière, le camarade de
chambre et contemporain de Janka (23 ans) a laissé passer une
chance en or dans la station savoyarde. Surprenant leader après le
super-G, le slalomeur grison n'a pas tenu le choc dans sa
discipline forte (avec le géant), signant le 23e chrono du slalom à
près de deux secondes et demie de Raich.



«Plus la manche avançait et plus j'avais de la peine à
maîtriser mes skis. J'ai accumulé les fautes dans les derniers
mètres», a regretté Viletta, encore sur le podium à l'ultime
temps intermédiaire. «Une 7e place n'est pas mauvaise en soi.
Mais compte tenu de ma victoire en super-G, j'aurais dû au moins me
classer dans le top-3», a lâché le Grison, dont le meilleur
résultat reste une 4e place lors du géant d'Adelboden en janvier
2009.

Des bobos pour les Didier

Côté romand, Didier Cuche et Didier Défago ont renoncé au
slalom. Le Neuchâtelois l'avait annoncé la veille après une chute
lors du ski libre (douleurs au dos et aux cervicales). Quant au
Valaisan, il s'est fait mal au tibia au cours de la première
manche. Les Didier ne nourriront toutefois pas trop de regrets, eux
qui étaient en retrait après le super-G matinal (Cuche 11e, Défago
19e).

Soulagement autrichien

La Suisse en retrait, l'éternel
rival autrichien en a profité pour signer le triplé. Comme l'an
dernier sur la «Face de Bellevarde», la victoire est revenue à
Benjamin Raich (35e succès dans sa carrière). Le Tyrolien s'est
imposé avec 0''89 d'avance sur Marcel Hirscher et 1''55 sur Romed
Baumann (ex aequo au 3e rang avec l'Italien Manfred Mölgg).



«Ce succès était important pour l'équipe d'Autriche. Il va
nous redonner le moral car il n'était pas très agréable de voir les
Suisses tout rafler», a reconnu Raich. «Du point de vue
personnel, j'étais content de mon début de saison, mais il me
manquait une victoire. Aujourd'hui, je suis soulagé.»



si/seb