Sixième podium de l'hiver pour Janka, battu par Svindal

Carlo Janka n'a pas tardé à repiquer du vif. Fatigué
physiquement et mentalement la semaine dernière à Val d'Isère
(trois éliminations), le phénomène grison a retrouvé le podium à
Val Gardena, en terminant deuxième du super-G derrière le Norvégien
Aksel Lund Svindal.

Janka décidément imperméable au doute

Toujours aussi peu fanfaron, Janka a relevé que sa prestation
n'avait pas été «optimale», mais qu'elle était «bonne
à prendre pour le moral». Battu de douze centièmes par
Svindal, le skieur d'Obersaxen aurait même pu rafler la mise sans
un petit couac: «J'ai tapé une porte avec mon casque et mes
lunettes se sont brièvement déplacées. Cela m'a coûté du
temps», a-t-il expliqué.



Si Janka est parvenu à rebondir si rapidement après le zéro pointé
de Val d'Isère, c'est grâce à son talent et son imperméabilité au
doute, deux éléments inhérents à la personnalité de celui qui est
surnommé «Iceman». A ces qualités, il faut ajouter la sagesse. Sur
conseil de ses entraîneurs, il avait décidé de venir à Val Gardena
uniquement pour le super-G, s'épargnant ainsi la descente de samedi
et les inévitables entraînements. «Du coup, j'ai pu rester plus
longtemps à la maison et me reposer. C'est ce qui m'avait manqué à
Val d'Isère, où j'avais tout de suite dû enchaîner après mes trois
victoires de Beaver Creek», a-t-il reconnu.

Le Grison reprend la tête du général

Comme sur toutes les pistes qu'il dévale, Janka a brûlé les étapes
dans les Dolomites, intégrant le top 3 dès sa deuxième apparition
sur la «Saslong». L'an dernier en super-G, flanqué du dossard 50,
il avait déjà brillé pour ses débuts en prenant la onzième place.
Toujours sur le thème de la précocité, le Grison compte dorénavant
des podiums (10 au total) dans toutes les disciplines, slalom
excepté. Le tout à 23 ans et avec seulement 58 départs en Coupe du
monde.



Pour ses adversaires, Janka est même devenu une référence.
«Quand j'ai achevé ma course, j'ai vu sur le panneau
d'affichage que j'étais juste devant Janka. Je me suis alors dit
que je finirais forcément à une bonne place», a confié
Svindal. «Il nous avait déjà donné un signal fort l'hiver
dernier. Cette saison, il continue de monter en puissance», a
continué le Norvégien.



Au classement général de la Coupe du monde, Janka a repris le
leadership. Avant la descente de samedi et le diptyque d'Alta Badia
(géant dimanche, slalom lundi), il bénéficie de 25 points d'avance
sur Benjamin Raich (9e du super-G) et de 152 unités sur
Svindal.

Cuche grand perdant, Défago se relance

Cette course ne m'a
pas fait mal à la côte, mais à la tête.

Didier
Cuche

Désormais quatrième de ce général (à 156
points de Janka), Didier Cuche est le grand perdant du début de
cette tournée italienne. Dans le sillage de Svindal au premier
temps intermédiaire (2 centièmes de retard), le Neuchâtelois a été
éliminé après 40 secondes de course. «Mon ski intérieur a
accroché. C'est la même faute qu'à Val d'Isère, à la différence
près que je ne suis pas tombé», a déclaré celui qui s'était
cassé une côte en Savoie.



Cette côte, Cuche a dit ne l'avoir quasiment pas sentie grâce à
une nouvelle infiltration locale pour calmer la douleur. En
revanche, c'est au moral qu'il a pris un coup: «Cette course ne
m'a pas fait mal à la côte, mais à la tête», a-t-il
lâché.



Contrairement à Cuche, Didier Défago s'est remis en confiance en
prenant la sixième place. Un résultat jugé «satisfaisant»
par le Valaisan. Lui aussi en difficultés à Val d'Isère, le coureur
de Morgins voulait se relancer: «J'avais besoin d'une manche
correcte, sans grandes erreurs. C'est ce que j'ai réussi à faire.
Certes, je ne suis pas sur le podium, mais il n'est pas loin»,
a-t-il commenté après sa 300e course de Coupe du monde.



Les cracks de la vitesse en découdront une nouvelle fois samedi
dès 12h15 sur la «Saslong». Janka ménagé, Cuche et Défago seront
les meilleures chances d'une Suisse privée de victoire en descente
à Val Gardena depuis le succès de William Besse en décembre
1992.

HECATOMBE DANS LE CAMP CANADIEN

François Bourque s'est ajouté à la liste noire des blessés
canadiens après sa



sortie de piste lors du super-G de Val Gardena. Le Gaspésien (25
ans), qui avait déjà manqué toute la saison dernière, souffre d'une
déchirure ligamentaire au genou droit exigeant une pause de 6 mois.
Bourque rejoint Jean-Philippe Roy, John Kucera, Larisa Yurkiw et
Kelly Vanderbeek sur la liste des Canadiens absents de "leurs" JO à
Vancouver.



si/rsch