Silvan Zurbriggen termine 2e du slalom d'Alta Badia

Silvan Zurbriggen a redonné vie au slalom suisse. Le Valaisan
s'est classé deuxième à Alta Badia (It) dans l'habituelle
discipline cancre des skieurs helvétiques, battu de seulement huit
centièmes par l'Autrichien Reinfried Herbst.



«Cela fait cinq ans que j'attendais de remonter sur un podium
en slalom», a rappelé Zurbriggen, qui avait déjà terminé
dauphin en décembre 2004 à Sestrières. «C'est un soulagement
pour moi. Mais aussi pour notre magnifique équipe de Suisse, peu
habituée à briller en slalom.»



Ce podium est le plus inattendu de la saison dans le camp
helvétique, quand on se souvient des récents déboires nationaux en
slalom. Depuis deux ans et la victoire surprise de Marc Gini à
Reiteralm, les Suisses n'avaient accumulé que neuf top-10 en 21
slaloms. L'hiver dernier, ils avaient même touché le fond à
Adelboden et Zagreb, aucun d'entre eux ne parvenant à se qualifier
pour la seconde manche.

Tactique payante

Outre l'abnégation de Zurbriggen, la
sagesse tactique de ses entraîneurs est à la base de ce retour
parmi l'élite. «Après les épreuves en Amérique du Nord, Silvan
avait quelques doutes. Nous avons donc décidé de lui organiser un
programme spécifique en slalom, histoire qu'il retravaille ses
fondamentaux», a expliqué son coach Mauro Pini. «C'est un
athlète et il aimerait prendre part à toutes les courses. Mais nous
lui avons dit qu'il fallait faire des choix», a continué le
Tessinois.



Ainsi, au lieu de participer à la descente de Val Gardena de
samedi et aux entraînements inhérents, le Valaisan s'est préparé au
calme à Alta Badia. «Ce choix s'est avéré payant. J'ai beaucoup
travaillé, ce qui m'a notamment permis de trouver les bons
réglages», a relevé l'ancien vice-champion du monde de slalom
(St-Moritz en 2003). «Ma performance dimanche en géant
(17e avec le dossard 65) m'a aussi permis de faire le plein de
confiance.»

Grosse frayeur

Malgré cette préparation spécifique, un retour sur le podium
n'était pas attendu si rapidement. «On savait qu'il était en
forme et qu'il pouvait accrocher une 5e ou 6e place. Mais on ne le
voyait pas si vite au niveau des meilleurs. Même s'il faut garder
les pieds sur terre, c'est prometteur pour le mois de janvier qui
sera très important pour les slalomeurs» (6 courses), a
commenté Pini.



A huit centièmes près, le coureur de Brigue aurait même pu
s'offrir une deuxième victoire en Coupe du monde, après le combiné
de Kitzbühel en janvier 2009. «Cela ne fait rien, je ne veux
regarder que le positif de cette course», a-t-dit. «Je me
suis fait une grosse frayeur en début de seconde manche. Je me suis
alors dit que tout était fichu. Heureusement, j'ai ensuite
rapidement retrouvé mon rythme», a raconté le Valaisan,
meilleur temps du deuxième tracé malgré cette erreur (il était 4e
le matin).

Raich piétine

L'autre bonne nouvelle du jour
pour les Suisses est venue de l'élimination de Benjamin Raich.
Parti pour marquer beaucoup de points (3e de la manche initiale),
l'Autrichien n'a pas fini son parcours l'après-midi. Du coup, Raich
ne compte toujours que douze points d'avance sur Carlo Janka au
classement général de la Coupe du monde. Un Grison qui ne s'est pas
éternisé lors de ce slalom, enfourchant dès la deuxième
porte.



Les deux autres Suisses engagés ont déçu. Marc Berthod ne s'est
pas qualifié pour la deuxième manche (31e, à 0''08 du «cut»),
tandis que Marc Gini n'a pas confirmé son bon premier passage (7e
chrono) pour échouer au 20e rang final.



Après la trêve de Noël, le Coupe du monde reprendra à Bormio (It)
pour les messieurs (descente le 29 décembre) et à Lienz (Aut) pour
les dames (géant le 28, slalom le 29). Certains feront tout de même
durer le plaisir ce mardi lors d'un géant exhibition à Paganella
(It), où un chèque record de 150'000 francs sera offert au
vainqueur. Tous ne se sont toutefois pas laissés appâter par
l'argent, à l'image de Didier Cuche, qui a décliné l'invitation
pour aller se reposer à la maison.



si/alt