Jerman gagne la difficile descente de Bormio. Défago 2e

Didier Défago prend le relais. Après les podiums de Cuche, Janka
et Hoffmann lors des trois premières descentes de l'hiver, le
Valaisan est lui aussi monté sur la "boîte" à Bormio (It),
terminant 2e d'une course remportée par le Slovène Andrej
Jerman.



Reparti furax d'Alta Badia (22e en géant) juste avant Noël et
décevant cet hiver en descente (16e, 9e et 35e), Défago devait se
rebiffer à Bormio. C'est donc mission accomplie pour le Morginois,
qui monte sur le 13e podium de sa carrière et le deuxième de sa
saison (2e en super-combiné à Beaver Creek).



"J'ai enfin pu réaliser en course ce que j'avais réussi à
l'entraînement (4e et 5e). Il me manquait jusqu'ici de la
régularité pour jouer le podium", a commenté Défago. Ce
déficit de constance peut s'expliquer par un pouce cassé qui
l'avait tenu éloigné des pistes pendant cinq semaines cet automne.
"Mes tests de matériel en ont pâti", a-t-il rappelé.

"Je ne pouvais pas faire mieux"

Tandis que tous les favoris ont
concédé plus d'une seconde à Jerman, parti avec le dossard no 5,
Défago est le seul a avoir approché le Slovène. "Après chaque
passage, la piste se dégradait davantage. Dans ces conditions, je
pense que je ne pouvais pas faire mieux", a expliqué le
Valaisan.



Outre le plein de confiance avant la défense de ses titres à
Wengen et Kitzbühel, le Valaisan a aussi rempli les critères pour
une sélection lors de la descente olympique de Vancouver. Seul hic,
ils sont déjà six Suisses (Défago, Cuche, Janka, Hoffmann, Küng,
Grünenfelder) pour quatre places à avoir satisfait les minima (1 x
top 7 ou 2 x top-15). Des sélections internes semblent donc
inévitables.



Derrière Défago, Didier Cuche (5e) et Carlo Janka (11e) ont réussi
une bonne course. Le Neuchâtelois a conservé la tête dans la
hiérarchie de la descente, avec 51 points d'avance sur Michael
Walchhofer (3e). Quant au Grison, il a repris le leadership au
classement général à Benjamin Raich (absent à Bormio) pour 12
unités.

Le 2e succès de Jerman, disqualification de Scheiber

Quant à Jerman, sa victoire n'est qu'une demi-surprise. Forfait
lors de la dernière descente de Val Gardena en raison d'une
violente chute la veille en super-G (douleurs au dos), le Slovène
avait retrouvé ses sensations dès son arrivée à Bormio, signant les
2e et 1er chronos des entraînements. "On peut dire que c'est un
peu ma piste. J'aime sa difficulté et le fait qu'il n'y ait pas un
seul répit de la première à la dernière porte", a-t-il
relevé.



Le coureur de 31 ans, qui skie sur une marque helvétique
(Stöckli), a signé la deuxième victoire de sa carrière, après celle
acquise à Garmisch en février 2007. "Je suis heureux d'avoir
gagné de nouveau. Je ne voulais pas rester avec une seule victoire
parce qu'on dit qu'une victoire équivaut à pas de victoire du
tout", a-t-il déclaré.

Scheiber disqualifié pour 2 millimètres

A noter aussi la disqualification de Mario Scheiber, qui s'était
classé au deuxième rang. Las pour lui, l'Autrichien présentait des
chaussures trop hautes de 2 mm. Ironie du sort, cette mésaventure
était arrivée à Défago à Val d'Isère en 2005, quand il s'était fait
confisquer la victoire en super-combiné pour quelques
millimètres...



Et tout comme à Val d'Isère, Michael Walchhofer en a été le
principal bénéficiaire. Quatrième à Bormio, l'Autrichien a pu
monter sur le podium grâce à la disqualification de son
compatriote, alors qu'il avait raflé la mise à Val d'Isère après
l'exclusion de Défago.



"Il est toujours triste qu'un skieur soit disqualifié pour
quelques millimètres. On a le droit d'être en colère contre son
service-man et cela peut créer de la tension. Mais, d'un autre
côté, on sait qu'on a fait une belle performance et cela donne
confiance pour la prochaine course", a commenté Defago.



si/dbu