Les Suisses ont la revanche en vue à Adelboden

Adelboden, Wengen, Kitzbühel, Schladming et enfin Kranjska Gora.
Avant de traverser l'Atlantique en direction de Vancouver et ses
Jeux, le Cirque blanc a, comme de coutume en janvier, droit à un
calendrier de choix, riche en courses de légende. Et ce dès ce
samedi avec la 1ère étape oberlandaise, au "Chuenisbärgli"



"A la rue" à Adelboden l'an passé - Sandro Viletta (4e) seul
Suisse dans le top-10 en géant samedi, aucun Helvète en 2e manche
du slalom le lendemain -, les skieurs à croix blanche rêvent donc
de revanche dans la station oberlandaise. Au vu de la forme
affichée (13 podiums en 16 courses jusque-là), on peut
raisonnablement croire en un week-end faste.

Bien difficile de dégager un favori suisse

Bien difficile pourtant de dégager un favori dans le camp
suisse, même si Didier Cuche, vainqueur en 2002, Marc Berthod (2007
en slalom et 2008 en géant) ou encore Didier Défago (leader après
la 1ère manche en 2005) ont des accointances avec la très rythmée
et surtout glacée "Chuenisbärgli".



Au pied du podium l'an passé, Sandro Viletta paraît pour sa part
trop diminué actuellement - il revient tout juste d'une fracture au
métacarpe de la main gauche - pour espérer briller à nouveau.



Reste le "cas" Carlo Janka. Triple vainqueur à Beaver Creek, le
Grison a ensuite connu "un petit creux", selon ses dires.
A Alta Badia, il n'avait même fini que 18e, avant de tomber malade
durant la pause de Nouvel-An. Aujourd'hui, Janka se dit revenu en
forme. En vue d'Adelboden, il a en outre changé de chaussures,
"une paire plus rigide, l'autre plus tendre, ne reste plus qu'à
choisir", a-t-il expliqué. "J'ai eu des petits soucis de
matériel à Alta Badia, mais rien de grave, seulement quelques
détails".



Par contre, le Grison, 2e au général de la Coupe du monde, ne se
voit pas gagner. "Un podium, chez nous en Suisse, ce serait
déjà sensationnel".

On n'est pas à
l'abri d'un exploit!

Didier
Défago

Didier Défago, lui, n'entrevoit pas de
surprise. "On sort de 4-5 géants d'affilée, et on voit que les
spécialistes sont là. Le panier de favoris est donc gros". Il
n'en fait pas partie? "Ce sera difficile, il me manque les dix
jours de préparation d'avant-Sölden. Mais on n'est pas à l'abri
d'un exploit!".



Cinquième au général de la discipline, lauréat du géant
d'ouverture de Sölden, Didier Cuche en fait partie, lui, de ce
"panier de favoris", tout comme Raich, Blardone ou encore Ligety.
Surtout que le Vaudruzien a déjà triomphé en 2002 sur la pente
bernoise. Favori, malgré une gêne au niveau de sa côte cassée à Val
d'Isère, en décembre dernier. "Je n'ai pas eu besoin
d'antidouleurs à Bormio", dit le Neuchâtelois. "Mais lors
des deux jours d'entraînement à Veysonnaz, j'ai senti que le haut
du corps est davantage sollicité en géant". Recourir à une
infiltration? Cuche ne sait pas encore. "On verra au réveil
samedi matin". Il annonce toutefois que ce ne sera pas une
gêne pour faire une bonne course.

Berthod se sent de mieux en mieux

Qu'attendre en revanche du Grison Marc Berthod, dernier
vainqueur suisse sur la "Chuenisbärgli"? Depuis son sacre à
Adelboden en 2008, "l'hirsute" de St- Moritz n'est plus jamais
grimpé sur la "boîte" en géant, alternant souvent entre le bon et
le beaucoup moins bon. "A l'entraînement, tout se met gentiment
en place, notamment au niveau du matériel", explique l'homme
au camping-car, visiblement enfin débarrassé de ses sempiternels
problèmes de dos. "Cela fait longtemps que je ne m'étais plus
senti aussi bien. J'aimerais maintenant pouvoir skier deux fois
aussi vite que je l'ai fait une fois cet hiver (réd: 16e à
Zagreb)".

CE QU'ILS ONT AUSSI DIT

DIDIER CUCHE: L'idéal, cela aurait été de
pouvoir s'entraîner sur cette piste. Mais la partie intermédiaire à
Veysonnaz ressemble un peu au tracé d'Adelboden, avec beaucoup de
changements de rythme. J'ai tout connu ici, la victoire et ma
blessure, en 2005. Mais ce n'était pas une chute, ça aurait pu
arriver n'importe où. De toute façon, je ne retiens que les bons
moments.



DIDIER DEFAGO: Adelboden, c'est la patinoire
du Cirque blanc en géant, et notre petit "Kitz" à nous. C'est une
piste que j'aime bien et où il est difficile d'avoir un rythme. Ce
mur final, quand on plonge littéralement dans le public, c'est
vraiment spécial.



MARC BERTHOD: Le fait d'avoir déjà gagné ici
donne des ailes. Je sais que je peux être rapide, sur une piste que
j'apprécie. Dans ma situation actuelle, on peut dire qu'elle arrive
au bon moment, histoire de voir où j'en suis.



CARLO JANKA: La première fois qu'on s'élance
ici, on a un peu peur. Mais après 2 ou 3 fois, ça va mieux même si
le respect est toujours là. Mon nouveau statut de "star" dans
l'équipe? Je le gère assez bien. Mais désormais, quand je rate une
course, je dois aller m'en expliquer devant la presse. Avant, je
pouvais simplement rentrer chez moi...



Adelboden, Daniel Burkhalter