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Carlo "Iceman" Janka dompte le Lauberhorn!

"Iceman", qui reprend la tête du général, a reçu une ovation.
"Iceman", qui reprend la tête du général, a reçu une ovation.
Nouvel exploit de Carlo Janka, qui n'a laissé aucune chance à ses adversaires à Wengen. Sur le Lauberhorn, le Grison a devancé Manuel Osborne-Paradis et Marco Büchel. Cuche a pris le 5e rang, Défago le 7e et Küng le 11e.

Carlo Janka s'affirme de plus en plus comme un phénomène, un
véritable "Federer du ski alpin". A un peu plus de 23 ans - il est
né le 15 octobre 1986 -, et pour sa deuxième saison en Coupe du
monde, le Grison a remporté la descente du Lauberhorn, la plus dure
et peut-être la plus belle du Cirque blanc.



Successeur de Didier Défago sur la plus haute marche du podium à
Wengen, "Janks" est le 8e Suisse à s'imposer au Lauberhorn (voir
ci-contre), le plus jeune depuis Peter Müller, en 1980 (22 ans et 3
mois). "En tant que descendeur suisse, c'était un rêve de
s'imposer un jour à Wengen"
, raconte Janka. "Et le faire à
mon âge, à ma deuxième participation, c'est un sacré coup que je
n'aurais pas imaginé"
.

Un "Brüggli-S" quasi parfait

Traditionnellement, le Lauberhorn est "promis" à un descendeur
expérimenté. Or cette fois il a sacré un talent de 23 ans, un peu à
la surprise générale, même si Janka avait démontré lors des
entraînements et de la descente du super-combiné vendredi (2e)
qu'il semblait maîtriser tous les pièges du mythe oberlandais. Mais
voilà, encore fallait-il confirmer, repasser une nouvelle fois ce
passage-clé du "Brüggli-S" à la quasi-perfection. Carlo Janka l'a
fait! "C'est là que j'ai fait la différence", analysait le
héros du jour. "Sur le bas, j'étais ensuite à la limite
physiquement, et ai dû lever le pied. Mais j'avais creusé assez
d'avance en haut..."
.



Vainqueur du prestigieux Lauberhorn, comme les Bode Miller, Marc
Girardelli, Franz Klammer et autre Roland Collombin, Janka a été
fidèle à sa réputation d'"Iceman" une fois son succès consommé.
Alors que ses compagnons de podium, le Manuel Osborne-Paradis et
Marco Büchel, exultaient poings en l'air, lui a épaté et surpris
par sa sobriété, toute habituelle finalement. "Je suis comme
ça"
, se défend Janka. "Certains dansent ou font autre
chose, ça ne me dérange pas, mais moi je suis comme ça"
.
N'explosera-t-il donc jamais de joie? "Peut-être à
Vancouver..."
.



Pour Büchel, si Janka explosait de joie - "freek out" dans le
texte - à chaque fois à l'arrivée, "il serait déjà cramé avant
la fin janvier
(rires)!".

Büchel promet le général à "Janks"

Avec cette 2e victoire à Wengen -
après le super-combiné de l'an dernier -, Carlo Janka signe sa 6e
victoire personnelle sur la Coupe du monde, la 4e cette saison en
15 courses (pour 8 podiums). Pas étonnant donc que le skieur
d'Obersaxen pointe au 1er rang du classement général. "Mais
Benni Raich aura une chance de repasser devant lors du slalom de
dimanche. Moi je serai devant la TV
".



"Janks" ne veut pas encore parler du général. Mais Marco Büchel
est persuadé qu'il le gagnera. "Cette année je ne sais pas,
l'année prochaine non plus, mais il le gagnera, ça j'en suis
persuadé. Il est l'un des meilleurs skieurs que j'ai connu
",
poursuit "Büxi". "Il a tout le "package", au niveau du talent,
du mental et du matériel
". Un sacré compliment.

"Büxi" en a presque pleuré!

Si Janka est resté impassible devant la presse, Marco Büchel n'a
lui pas été loin de verser une larme, lui qui avait toujours rêvé
d'un podium à Wengen, l'un des rares qui manquait à son tableau de
chasse. Pour son dernier Lauberhorn avant de partir à la retraite,
"Büxi" ne pouvait pas espérer meilleure sortie. "D'autant qu'en
début de saison j'ai à un moment pensé que je faisais la saison de
trop! C'est grâce à mon top-10 à Val Gardena que je suis encore
là!"
.



Son dernier Lauberhorn, le Liechtensteinois l'a apprécié, adoré
même. "En me levant ce matin, en regardant le beau ciel bleu et
cet incroyable panorama, je savais que la fête allait de toute
façon être belle..."
. Il ne pouvait pas imaginer qu'elle
prendrait cette tournure exceptionnelle.

CE QU'ILS ONT DIT

MANUEL OSBORNE-PARADIS (2e): Je ne savais
vraiment pas que j'étais rapide! Je n'arrive pas à expliquer
pourquoi j'étais lent à l'entraînement et rapide aujourd'hui... A
Wengen, tu as toujours des hauts et des bas entre les entraînements
et la course.




MARCO BÜCHEL (3e): C'est une course que
j'aime, vraiment. Tout y est spécial. Ne plus revenir comme skieur,
ça fait quelque chose, mais c'est beau de finir avec un podium, un
rêve qui se réalise. A Wengen, tu ne gagnes pas la course à une
place, mais tu la perds à plein d'endroits. C'est pourquoi un
"nouveau" ne peut pas venir et s'imposer. Enfin, sauf Janka, qui
est une exception. Je lui tire mon chapeau. Sur la fin du tracé,
j'avais 2 options pour le "S-final". J'ai choisi celle de la
sécurité car j'étais fatigué et je n'avais pas assez de
c...




DIDIER CUCHE (5e): Ces 4 centièmes qui me
séparent du podium sont un peu difficiles à accepter. Même la 2e
place n'est pas très loin... Mais contre Janka, il n'y avait rien à
faire. Il skie sur un nuage, en toute décontraction. C'est
déconcertant. Il a le talent technique et psychologique. Il a mis
la pâtée à tout le monde dans le "Brüggli". Si tu arrives avec de
la vitesse en moins parce que tu as raté le "Brüggli", ça se passe
moins bien. Dans le "S-final", j'ai tenté le coup de poker en
prenant la même ligne que Peter Fill avait prise cette semaine. Je
ne savais pas si ça passerait. Je suis un vieux qui a encore des
cuisses!




DIDIER DEFAGO (7e): J'ai bien réussi à tirer
mon épingle du jeu. Je n'ai mal heureusement jamais eu le "Brüggli"
sous contrôle cette semaine, et c'est là que je perds pas mal de
plumes. Ce matin, j'ai eu pas mal d'émotions, ce que je n'avais pas
eu ces jours. Ca devait sortir une fois. Ca m'a un peu contrarié,
j'essayais de me concentrer sur la course. J'ai laissé venir un
peu, et au moment d'entrer dans la cabane de départ, j'ai tourné le
bouton. Janka? On savait qu'il était "chaud", dans le coup en
descente. Il a eu la piste sous contrôle toute la semaine. Il doit
profiter de ce qu'il va vivre ces prochaines heures.




Wengen, Daniel Burkhalter

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Huitième Suisse à dompter le Lauberhorn

Après Didier Défago l'an dernier, mais aussi Bruno Kernen (2003), William Besse (1994), Franz Heinzer (1992), Toni Bürgler (1981), Peter Müller (1980) et Roland Collombin (1974), Carlo Janka est devenu le huitième Suisse à triompher sur la plus longue descente du circuit.

Wengen, descente (16.01)

1. Carlo Janka SUI 2'32"23
2. Manuel Osborne CAN + 0"66
3. Marco Büchel LIE 0"82
4. Werner Heel ITA 0"83
5. Didier Cuche SUI 0"86
. Andrej Jerman SLO 0"86
7. Didier Défago SUI 1"38
8. Peter Fill ITA 1"47
9. Klaus Kroell AUT 1"60
10. Georg Streitberger AUT 1"63
11. Patrick Küng SUI 1"73
12. Hans Olsson SWE 1"81
13. Andrew Weibrecht USA 1"86
14. Adrien Theaux FRA 1"98
15. Aksel Svindal NOR 2"01
...
23. Tobias Gruenenfelder SUI 2"92

Coupe du monde, descente (5/8)
1.Cuche 296
2.Janka 284
3.Osborne 224
4.Walchhofer 215
5.Heel 166
6.Défago 160
...
11.Hoffmann 105

Coupe du monde, général
1. Carlo Janka SUI 757
2. Benjamin Raich AUT 689
3. Didier Cuche SUI 526
4. Aksel Svindal NOR 502
5. Michael Walchhofer AUT 413
6. Didier Défago SUI 401
...
12. Silvan Zurbriggen SUI 304
29. Ambrosi Hoffmann SUI 140
38. Tobias Gruenenfelder SUI 113



Christoph Gruber a été victime d'une chute à l'entraînement, samedi matin, avant la descente de Wengen. L'Autrichien a subi une grosse commotion cérébrale et d'importantes contusions aux genoux. Le coureur de 33 ans, cinq fois victorieux en Coupe du monde, a été transporté par hélicoptère à l'hôpital d'Interlaken.

L'Autrichien Florian Scheiber souffre d'une déchirure du ménisque à la suite d'une chute vendredi dans la descente du super-combiné de Wengen. Le jeune skieur de 22 ans a été pris en charge à l'hôpital d'Innsbruck.

Le Grison Ambrosi Hoffmann a renoncé à prendre le départ de la descente du Lauberhorn. Le Davosien souffre encore de contusions après sa chute à l'entraînement de jeudi.