Deuxième succès de Kostelic à Wengen, Zurbriggen bon 6e

Voilà, le rideau est retombé sur les 80es épreuves du
Lauberhorn. Et, sans véritable surprise, c'est Ivica Kostelic qui
s'est imposé en slalom, le Croate de 31 ans signant sa 2e victoire
et son 6e podium en 9 slaloms à Wengen!



De plus, "Ivicko" s'était déjà montré le plus rapide sur le 1er
tracé, et ça, c'est un signe. "Je n'ai jamais perdu une course
en ayant remporté la 1ère manche", confirme le frère aîné de
Janica. Quant à la rumeur d'une porte manquée en fin de 1ère
manche, Kostelic a parlé de "provocation". "Un jeune
de 7 ans aurait pu la rater, pas un slalomeur du top mondial, c'est
impossible!".



Déjà 3e le week-end dernier à Adelboden, Kostelic effectue un
retour tonitruant au premier plan, lui qui avait été opéré pour la
7e fois au genou droit - 8 opérations au total sur les deux genoux
- à la mi-décembre (problème de ménisque). Il était revenu en Coupe
du monde à Zagreb, le 6 janvier déjà. "Les médecins qui m'ont
opéré m'ont dit qu'ils n'avaient jamais vu un genou aussi bon après
autant d'opérations", expliquait le Croate. "Mais aussi
qu'on ne pourrait plus rien enlever d'autre!".



Les problèmes de genoux, c'est une histoire de famille chez les
Kostelic. Janica, présente comme supportrice tout le week-end à
Wengen, avait pris sa retraite à 25 ans, en 2007, après environ 15
opérations!

Trois mois de pause durant l'été

Pour la 1ère fois vainqueur en 2002 à Wengen, Kostelic n'est pas
vraiment surpris d'être toujours là, même si "depuis 2002, la
technique a beaucoup évolué et que la concurrence est beaucoup plus
féroce qu'à cette époque-là". Pour expliquer cette longévité,
le résident de Monte Carlo met en avant un gros travail à
l'entraînement. "Nous, les Kostelic, avons toujours été réputés
pour ça, pour notre rigueur l'entraînement durant la saison. Mais
je suis aussi le seul skieur que je connaisse qui fait trois mois
de pause complète pendant l'été. Je vais à la plage ou pêcher,
c'est tout!".



Kostelic ne s'est d'ailleurs pas économisé pour signer son 10e
succès sur le Cirque blanc dans l'Oberland bernois. En cinq jours,
le Croate a disputé 4 descentes et 3 manches de slalom! "Je
sentais aujourd'hui que mes jambes étaient moins rapides dans les
transitions, mais peut-être aussi plus stables".



D'aucuns lui ont d'ailleurs demandé pourquoi il disputait la
descente, jugée très exigeante. "En fait, la seule chose que tu
ne peux pas entraîner, c'est l'expérience", raconte "Ivicko".
"Moi, je n'ai pas couru la descente en vue du slalom de
dimanche, mais pour gagner de l'expérience, pour dans quelques
années peut-être", poursuit-il.

Bilan "grandiose" pour Martin Rufener

Après le double podium du super-combiné
vendredi (Janka 2e, Zurbriggen 3e) et la superbe victoire de Janka
en descente, le clan suisse n'est pas parvenu à prolonger la fête,
le meilleur Suisse, Silvan Zurbriggen, ayant terminé 6e (5e top-12
en autant de slaloms cet hiver). Pourtant, selon Martin Rufener, le
chef alpin des messieurs, le week-end a tout simplement été
"grandiose". "Il n'y a pas d'autre mot. Nous avons pu
renouveler les résultats de l'an dernier, avec 2 podiums vendredi
et la victoire samedi".



Le boss était également satisfait de la prestation de Silvan
Zurbriggen en slalom. "Avec un top-6, nous faisons mieux que
l'an dernier (réd: Gini avait fini 15e)".



Le bilan helvétique aurait pourtant pu être bien meilleur en
slalom si Marc Gini, libéré depuis son ticket olympique décroché à
Adelboden, n'avait pas été éliminé en 1ère manche. Auteur d'une
belle manche, le Grison n'avait en effet que 0"07 de retard à
l'intermédiaire. "Ma foi, ça peut arriver. C'était un
"blackout", qui ne devrait pourtant pas arriver", analysait
Rufener. "Mais ça va certainement le faire
progresser".



Pour le Bernois, avec Zurbriggen et Gini, la Suisse pourra même
viser une médaille olympique en slalom à Vancouver. "On va
amener Gini au même point que Silvan, et on aura une belle
chance".

CE QUE SILVAN ZURBRIGGEN A DIT

SILVAN ZURBRIGGEN: C'est un bon résultat
pour moi, après un bon slalom. En 2e manche, je n'ai pas trouvé le
bon rythme sur le haut, mais c'est ensuite mieux allé. Etre le seul
Suisse au départ d'une 2e manche, c'est un peu dommage, mais la
pression est très forte pour nous ici. J'ai essayé de ne pas trop y
penser, et ça a bien marché. J'espère maintenant qu'on va arrêter
de me parler de mes premières manches moins bonnes que les
deuxièmes. J'ai encore montré aujourd'hui que je peux skier vite,
et ce même en 1ère manche. Comme ça, j'ai apporté une réponse
définitive à cette question.



Wengen, Daniel Burkhalter